L'histoire commence en Birmanie durant la seconde guerre anglo-birmaine (1852). Le sergent Bowman, de la Compagnie des Indes Orientales, a choisi ses hommes pour une mission secrète qui va virer au cauchemar. Les anglais de son expédition vont être capturés et torturés. Seuls une dizaine de ces hommes, et parmi eux Bowman, auront la vie sauve. De retour à Londres, le sergent tente de survivre en s'étourdissant à coup d'opium et d'alcool. Un évènement va le sortir de son abrutissement : la découverte d'un corps mutilé dont il reconnait la signature : il s'agit de l'un de ses ex-compagnons en Birmanie. Il sait dès lors qu'il n'a d'autre solution que celle de partir à la recherche des neuf hommes qu'il a perdus de vue. Ses recherches débutent à Londres puis nous entrainent dans le nouveau monde.
Voilà un livre que je n'aurais jamais lu s'il ne s'était pas trouvé dans la sélection du prix Audiolib et j'ai bien failli déclarer forfait avant la fin de la première partie, beaucoup trop sanglante et violente à mon goût. La deuxième partie m'a intéressée davantage et notamment la description de Londres, en proie à l'épisode de "la grande puanteur", une période de l'histoire anglaise que je ne connaissais pas. C'est au cours de cette seconde partie, que la première femme du roman fait son apparition, humanisant le récit (et surtout Bowman). A partir de là, mon intérêt pour l'histoire est allée crescendo. La reconstruction de Bowman est intéressante à suivre et l'histoire ne manque pas de rebondissements.
Roman d'aventure, western, thriller, ce livre brasse tous les genres. Je dirais même qu'à la fin du roman, l'histoire a un petit quelque chose de "la petite maison dans la prairie". Je ne regrette donc pas de m'être accrochée car au final j'ai passé un bon moment. Si j'ai réussi à être patiente, c'est sans nul doute grâce au lecteur, vraiment excellent. J'ai écouté un certain nombre de livres audio et découvert de très bons lecteurs mais peut-être bien que Philippe Alard est le meilleur d'entre eux. Il m'a époustouflée en modulant sa voix pour interpréter les différents personnages, sans forcer le trait et en donnant l'illusion qu'il y a plusieurs lecteurs.
Ce n'était pas gagné, mais j'ai aimé (avec un bémol pour le début) !