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Un soir d'hiver à Venise, devant la basilique de la Place Saint Marc, la romancière se trouve face à un tas de chiffons qui gêne l'entrée. L'effroi la gagne quand elle réalise qu'il s'agit d'un être humain. "A moins de vingt mètres de votre main, on protège les mosaïques avec des tapis, pendant que vous restez à même le sol par moins cinq degrés".
Ce genre d’effroi, nous l'avons tous eu. Notre conscience nous a titillés un moment mais nous avons continué notre chemin, impuissants et honteux. Au mieux, nous avons donné quelques pièces avant de tourner la tête dans une autre direction.
Je ne vis pas dans un lieu ou je suis confrontée au quotidien à cette misère. Mes enfants n'ont pas côtoyé des "pauvres" en allant à l'école chaque matin. La narratrice, en revanche, doit passer devant des mendiants chaque jour. Elle tremble à l'idée que bientôt, il s'habituera comme nous tous à ce triste spectacle.
"Le chemin de l'école redevient une cour des miracles que pas un enfant ne devrait traverser. Pour grandir, il lui faudra d'abord regarder le malheur dans les yeux. Tout comme ses parents, il s'y habituera vite, et arrivera le moment où la misère le dépassera.
Elle est où l'humanité ?"
Pour la dame de Venise, pour son enfant, pour nous tous, Isabelle Desesquelle a rédigé ce petit texte poétique, comme une bouteille à la mer. Cette bouteille je l'ai ouverte mais que vais-je faire du message que j'y ai trouvé ? Le faire suivre, le cœur lourd, en vous encourageant à faire de même. Ce n'est que par une prise de conscience collective qu'un jour, peut-être, les choses bougeront.
Une centaine de pages qui en disent long sur l'inhumanité de notre monde. Un récit lucide mais non moralisateur, à mettre dans toutes les mains.
D'autres messagers : Le petit carré jaune - Mirontaine - Valérie
Merci aux Editions Belfond