
Fayard - Août 2017 - 205 pages - traduit de l'anglais (américain) par Pierre Brévignon
La narratrice, Lucy Barton, est hospitalisée pour plusieurs semaines dans un hôpital de New York. Mère de deux jeunes enfants, elle ne reçoit pas beaucoup de visites. Son mari est très occupé entre les enfants et son travail.
De sa propre initiative, la mère de la jeune femme décide de faire l'effort quasi surhumain de quitter sa petite ville de l'Illinois pour venir au chevet de sa fille. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis longtemps. A peine adulte, Lucy a quitté sa famille, fuyant la misère de ce coin paumé de l'Amérique profonde. Quelques années plus tard, elle n'appartient plus au même monde que ces parents. Romancière, elle a fait de l'écriture son métier.
Un dialogue étrange va se renouer entre les deux femmes. L'essentiel n'est pas dans ce qu'elles se disent mais dans l'intimité générée par la situation. La mère de Lucy ne sait pas parler de ses sentiments. Elle raconte des histoires de voisinage, des anecdotes sans importance. Elle restera quelques jours assise près du lit de sa fille, sur une chaise, refusant le lit de camp qu'on lui propose.
L'auteur nous donne accès aux pensées intimes de Lucy, à ses souvenirs d'enfance. Le récit est fragmenté, comme l'est souvent la pensée. Au cours de ce séjour à l'hôpital, Lucy va faire un travail de résilience, aidée par la présence de sa mère à ses côtés. Elle va porter un autre regard sur son enfance et réaliser que l'amour n'a pas forcément besoin de mots pour exister;
C'est un très beau roman sur les blessures de l'enfance et sur les relations mère-fille. L'écriture est empreinte de douceur et de d'une grande délicatesse. La traduction sonne juste.
Une très belle découverte de la rentrée qui séduira les amateurs de romans intimistes.
Une lecture commune avec Enna (qui l'a lu en anglais)
Brize a beaucoup aimé cette lecture également.
Je remercie les éditions Fayard

En septembre, c'est le mois américain, chez Titine