
Le seuil - 215 pages - août 2017
Nos richesses raconte l'histoire d'une librairie fondée en 1936 à Alger par Edmond Charlot. Cet homme était à la fois libraire, éditeur, bibliothécaire et galeriste. Il avait démarré sa carrière à l'âge de 20 ans en ouvrant une minuscule librairie dans une rue d'Alger. Il avait nommé le lieu "Les vraies richesses", reprenant, avec son accord, le titre d'un texte de Jean Giono.
L'auteure, Kaouther Adimi, est passée un jour par hasard devant "les vraies richesses". La librairie n'existe plus mais la romancière a été intriguée par la plaque commémorative apposée sur la façade du local. L'idée lui est venue de faire des recherches sur la librairie, puis d'écrire un roman. Elle nous propose le journal imaginaire de Charlot en alternance avec une fiction dans laquelle elle imagine la fermeture des lieux, après la période transitoire où la librairie a servi de refuge à une antenne de la bibliothèque de la ville. C'est à un jeune homme, Riad, qu'elle confie dans son histoire, la tâche délicate de vider les lieux. Délicate parce que l'ancien bibliothécaire ne l'entend pas de cette oreille.
J'ai trouvé intéressant de découvrir la vie d'Edmond Charlot, dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'ici. Cet homme passionné et passionnant a été un véritable découvreur de talents (Camus, Roblès, Sénac...). Il a même rivalisé à une époque avec les grands éditeurs parisiens. Malheureusement, des difficultés financières et sans doute des erreurs de gestion l'ont empêché de réaliser pleinement ses rêves
Je trouve des qualités à ce roman bien qu'il ne m'ait pas totalement emportée, je l'avoue. Il lui manque un souffle romanesque qui tient peut-être au format choisi à savoir le journal imaginaire. Je suis restée un peu sur ma faim, ce qui ne m'empêche pas de le conseiller malgré tout. Ne serait-ce que pour découvrir l'histoire fabuleuse de cette librairie et de son créateur, dans une Algérie au contexte historique mouvementé (1936 à nos jours).
Des bémols mais un roman à découvrir toutefois.
