
Javi Rey, d'après le roman de Jesus Carrasco - Aire Libre (Dupuis) 2017 - 140 pages
A chaque fois que je finis une BD, je me demande pourquoi je n'en lis pas davantage car il existe vraiment de petites merveilles à découvrir. Celle-ci en fait partie. L'histoire s'ouvre sur une fuite, celle du "petit" (c'est ainsi que l'appellent hypocritement les gens qui se mettent à sa recherche). Nous découvrirons que ce garçon a de bonnes raisons de fuir son village, au risque d'y laisser sa peau. Par chance, il va croiser sur sa route un berger lui va lui sauver la vie et lui donner les moyens de rebondir.

Si le jeune garçon et son sauveur sont les personnages principaux de l'histoire, un autre élément occupe le premier plan. Il s'agit de la nature. Nous sommes dans une région de l'Espagne où le soleil de plomb a brûlé toute végétation et asséché les rivières. La nature se met en travers de la route du "petit", tout comme le shérif du village, particulièrement zélé, nous comprendrons pourquoi.
Le texte qui accompagne le dessin se limite à l'essentiel mais les croquis, très expressifs, en disent long sur les blessures du jeune homme. Le choix des couleurs est également très important. Les couleurs froides, ponctuées de rouge, sont réservées aux cauchemars du jeune garçon. La couleur dominante est l'ocre de cette terre espagnole qui donne au roman un décor si particulier. On y trouve aussi toute une palette de bleu, utilisée pour la nuit.
Cette BD est l'adaptation d'un roman de Jesus Carrasco. A la fin de l'ouvrage, il nous est proposé un entretien de l'auteur et du dessinateur tout à fait passionnants.

C'est vraiment une très belle oeuvre graphique. Une histoire à fois cruelle et réconfortante selon si l'on place au début ou à la fin du livre.

Lu dans le cadre d'une opération "Masse critique" de Babelio Spécial BD