
Audiolib 2018 (Grasset 2017) - Lu par lauteur - 5 h 48
Tout le monde a entendu parler de Josef Mengele, le nazi que l'on surnommait "l'ange de la mort" à Auschwitz. Ce docteur en médecine était en charge du tri des juifs à l'entrée du camp. Parmi ceux qu'il n'orientait pas vers la chambre à gaz, Mengele sélectionnait des cobayes pour des expériences scientifiques d'une cruauté qui dépasse l'entendement. Il travaillait notamment sur la gémellité. L'objet du roman n'est pas de raconter les atrocités commises Mengele. Il en est fait référence uniquement pour présenter le personnage. Le roman est centré sur la personnalité du nazi, que l'on découvre au travers de la vie qu'il a menée après la guerre et jusqu'à sa mort.
C'est en 1949 que Mengele, craignant d'être arrêté et condamné pour crime contre l'humanité, quitte l'Allemagne pour rejoindre l'Argentine de Perone qui l'accueille à bras ouverts. Il va y vivre paisiblement une dizaine d'année avant de fuir au Paraguay puis au Brésil. Commence alors une période nettement moins confortable pour le nazi puisqu'il se sent traqué. Il finira sa vie dans une favela au Brésil de façon quasi-misérable. Nous n'allons pas le plaindre...
C'est une véritable enquête journalistique qu'a menée l'auteur pour écrire cette biographie qui se lit comme un roman. Nous découvrons un homme centré sur sa personne et aucunement hanté par sa conscience. Mengele est un homme d'apparence normale et c'est bien tout le problème. Tapis derrière monsieur tout le monde peut se cacher un monstre. Les deux dernières phrases du roman résument ce que l'on peut retenir de cet ouvrage : "l'homme est une créature malléable. Il faut se méfier de l'homme".
Je finirai par quelques mots sur la version audio, qui ne m'a pas totalement convenue. Le conteur (qui n'est autre que l'auteur) utilise un ton monocorde. Fort heureusement, le texte étant clair et passionnant, la monotonie de la diction ne m'a pas gâché l'écoute.
Un roman passionnant qui a obtenu en 2017 le Prix Renaudot.
Je remercie Audiolib pour ce partenariat