
Aléa - janvier 2019 - 386 pages
"Les soeurs aux yeux bleus" est la suite de l'histoire racontée dans "La gouvernante suédoise" mais on peut commencer indifféremment par l'un ou l'autre ouvrage.
Nous retrouvons les personnages là où nous les avons laissés. Hulda, la jeune mère de la famille Sézeneau vient de mourir. Son mari, Léonard Sézeneau, met les deux garçons en pension et garde auprès de lui ses trois filles, qu'il confie à Livia, la gouvernante. Tous partent pour la Russie, où ils bénéficient de l'hospitalité d'un couple d'amis. Les filles sont heureuses. Elles ne manquent de rien. Mais cette époque dorée finira par prendre fin car les affaires de leur père nécessitent qu'ils rentrent tous en France. La gouvernante les suivra jusqu'à Paris mais leurs chemins se sépareront en arrivant dans la capitale.
Sans argent, les Sezeneau sont recueillis par un oncle qui possède une modeste maison dans un petit village de Loire Atlantique. Les filles s'y ennuient à mourir. Quel contraste avec la Russie ! Elles ne disposent d'aucune autonomie et sans argent, n'ont pas de prétendants. Bref, l'avenir ne s'annonce pas brillant pour les jeunes femmes. Je ne vous en dirai pas plus sinon qu'on les retrouve plus tard à Paris.
Je me suis vraiment passionnée pour l'histoire de ces trois sœurs et de leur gouvernante. Cette dernière, bien que discrète, laissera une empreinte qui n'est pas des moindres dans la famille. J'ai eu l'impression, à certains moments, de me trouver plongée dans un roman des soeurs Bronte ou de Jane Austen. La psychologie des personnages est fouillée, les lieux sont décrits avec minutie et l'histoire est presque intemporelle.
Marie Sizun s'est arrangée pour qu'un un certain suspens nous tienne en haleine tout au long du roman. J'avais hâte, chaque soir, de retrouver les trois soeurs et de suivre leurs parcours. Ce roman est d'inspiration autographique. A la fin de l'histoire, j'ai aimé découvrir un lien avec les premiers romans de Marie Sizun et reconstituer ainsi le puzzle familial.
Un très bon cru de Marie Sizun !