Glénat - 72 pages - 2014
Cette superbe bande dessinée est consacrée au musicien Robert Johnson. Ce grand guitariste et chanteur de blues est né en 1911 (Missisipi) et mort 27 ans plus tard. Son nom ne me disait rien de prime abord mais je me suis aperçue, en faisant des recherches, que je connaissais plusieurs de ses titres (dont un repris par Eric Clapton).
Ce qui frappe en ouvrant l'album, c'est son esthétisme. Le dessin, en noir et blanc est très évocateur. La première page nous met dans l'ambiance. On voit le musicien jouant de la guitare, avec autour de lui trois femmes aux courbes généreuses. En arrière plan se trouve une bouteille. La musique, les femmes et l'alcool, voilà un résumé de la vie du musicien, développée dans cet ouvrage somptueux.
Robert Johnson s'est retrouvé très jeune sans père. Ce dernier a dû quitter son domicile, poursuivi par le propriétaire de la plantation dans laquelle il travaillait. La mère du petit Robert aura successivement deux autres compagnons, qui feront office de père mais auxquels Robert donnera du fil à retordre. La seule chose qui intéresse le garçon, c'est de jouer "de la musique du diable". Après des débuts laborieux, le jeune musicien fera une rencontre qui lui mettra le pied à l'étrier. En quelques mois, il apprendra la technique et deviendra un excellent guitariste. Ses progrès sont si spectaculaires qu'on le soupçonnera "d'avoir vendu son âme au diable" en échange de ce talent fulgurant.
Dès les premières pages, j'ai été intriguée par le narrateur, qui ne se présente qu'à la toute fin, sous la forme d'une devinette que l'on élucide sans trop de difficultés. J'ai aimé le ton décalé de ce narrateur mystère.
"Love in Vain" est une BD que j'ai eu envie de parcourir une deuxième fois, après avoir fait quelques recherches complémentaires sur ce génie qui fait encore référence dans l'univers du blues. Je ne résiste pas à vous faire écouter la reprise par Clapton du titre "Sweet Home Chicago".