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Dans le cadre du Prix Inter-Ce (Cézam), j'ai rencontré André Bucher à la Médiathèque de Morlaix, autour d'un petit-déjeuner convivial. Le livre à l'honneur était "Déneiger le ciel" aux éditons Sabine Wespieser. Son auteur, André Bucher, se définit comme un écrivain-paysan. Il habite à 30 km de Sisteron dans les Alpes de Hautes Provence (à Montfroc) où il exerce le métier d'agriculteur bio. Pour écrire il doit voler du temps à son travail, c'est pourquoi il s'y consacre surtout l'hiver, quand la nature sommeille. Il a publié à ce jour une dizaine de titres, en relation avec la nature et les grands espaces.
Pour l'écriture de ses romans , il part de notes prises au fil du temps. Il écrit successivement plusieurs moutures puis élague pour ne garder que l'essentiel. En dernier lieu, il lit son texte à voix haute et le reprend pour lui donner plus de musicalité. Il est très sensible à la musique des mots et des phrases.
Déneiger le ciel est un long monologue intérieur dans un paysage grandiose. Le personnage principal s'appelle David. Une nuit pas comme les autres, dans une torpeur semi-coupable, il chemine dans la neige à la rencontre des autres et de lui-même…
J'avais eu à sa lecture un avis partagé. J'avais aimé l'atmosphère et l'écriture mais j'avais été un peu frustrée du peu de place qu'occupe l'histoire par rapport aux descriptions de paysages. Le livre est assez court et j'aurais aimé en savoir plus sur les personnages. J'ai souvent ce sentiment avec les livres courts et les nouvelles.
Nous avons échangé sur la fin du roman, qui se termine par une phrase extraite d'une chanson du bluesman américain Robert Johnson. Sans en dire de trop mais suffisamment pour les gens qui ont lu le roman me comprennent, André Bucher laisse au lecteur le choix de cette fin. A titre personnel, il penche pour la version pessimiste, tout comme moi. Mais la majorité des lecteurs présents avait imaginé une fin optimiste.
Pour finir nous avons parlé du métier d'éditeur, trop féminisé à son goût en France. Non pas qu'il n'aime pas les femmes mais il craint qu'à terme, les livres finissent par n'être adressés qu'à un public de femmes. A méditer…
Merci Cécile pour l'organisation de ce petit déjeuner...