
Denoel - 2001
Cécile, douze ans, est une toute jeune fille privée de son papa. Depuis la séparation du couple, la mère refuse à son ex-mari le droit de voir sa fille. Un jour, brûlant d'amour pour elle, il décide de l'enlever. Cécile est aux anges de retrouver ce papa qu'elle vénère comme une idole. Dans un tel contexte les retrouvailles ne peuvent être que merveilleuses. Hélas la tendresse qu'ils se manifestent l'un pour l'autre va au-delà de ce qui est acceptable entre un père et sa fille.
L'inceste ne peut qu'être que condamnable même lorsqu'il n'y a ni violence ni contrainte. Ce qui est dérangeant dans ce livre, c'est que les mots de Caroline Thivel décrivent un amour presque beau, presque pur. Mais un tel amour ne peut être que terriblement destructeur. On voit bien dans la suite de l'histoire à quel point Cécile a du mal à s'épanouir en tant que femme.
J'ai entendu hier à la radio la chanson assez scabreuse de Gainsbourg "Lemon incest" et j'ai fait le rapprochement avec le livre. Les sentiments sont proches mais dans la chanson le mot "jamais" fait la différence : L'amour que nous ne ferons jamais ensemble est le beau le plus violent le plus pur le plus enivrant...
J'ai aimé ce livre pour la justesse et la délicatesse de son écriture. C'est un texte qui bouscule mais j'attends aussi cela de mes lectures. Le billet de Anne m'avait interpellée (ici). Je comprends maintenant son malaise, je l'ai ressenti également même si l'auteur ne fait en aucun cas l'apologie de l'inceste.