
Actes Sud 2004 238 pages
Dès les premières lignes, j'ai ressenti une forte proximité avec le narrateur, comme si j'étais assise près de lui et qu'il me contait son histoire. Les digressions sont nombreuses, tout comme dans une conversation, mais grâce à l'habilité d'Auster on ne perd pas le fil. Mieux vaut tout de même être un minimum concentré car plusieurs histoires d'emboîtent les unes dans les autres (ce que l'on appelle savamment une mise en abyme). Je vais tenter de vous résumer le livre en essayant de ne pas vous perdre en cours de route (Je n'ai pas le talent de Paul Auster, moi !)
Le narrateur, lors d'une de ses promenades journalières, découvre une toute nouvelle papeterie dans laquelle il achète un carnet qui l'attire irrésistiblement. En rentrant chez lui, ce carnet tout neuf lui donne l'envie immédiate de se lancer dans l'écriture d'une fiction. Nous suivons parallèlement l'histoire du narrateur et celle du personnage de son roman, qui lui-même est plongé dans la lecture d'un roman qui s'appelle "la nuit de l'oracle. Trois romans dans un, donc ! Ce qui bien vite trouble notre narrateur, c'est que les idées lui viennent à l'esprit sans qu'il ait à réfléchir vraiment, comme si l'histoire s'imposait à lui, comme tout comme s'est imposé l'achat du carnet… S'en suit une série de coïncidences entre sa propre vie et l'histoire qu'il écrit...
Ce livre permet une réflexion sur création littéraire. Où l'écrivain puise t'il ses idées ? Quel est la part de l'inconscient dans la création littéraire ? C'est un roman intelligent, mais non moins distrayant. En tant que lecteur, nous sommes partie prenante. Nous entrons dans l'histoire, presque hypnotisés, troublés par les coïncidences qui se présentent à nous. J'ai beaucoup aimé la fin, qui donne un éclairage nouveau au couple formé par Sydney et son épouse.
Du grand art…