Seuil 2009 328 pages - traduit de l'italien
Ils s’appellent Alice et Mattia et se connaissent depuis le collège… Alice est mal dans son corps et souffre d’un léger handicap physique suite à un accident. Mattia est mal dans sa tête, ne parvenant pas à surmonter le drame qui l’a profondément marqué pendant l’enfance. Deux êtres qui s’aiment et se ressemblent dans leur souffrance, mais qui pourtant ne parviennent pas à se rapprocher vraiment.
L’adolescence est une période extrêmement douloureuse quand on se sent différent des autres. Mattia choisit les mathématiques pour s’abrutir, Alice la photo. Ils font souffrir leur corps en le mutilant pour le garçon, en le privant de nourriture pour la fille. Ils atteignent l’âge adulte sans avoir, hélas, surmonté leur mal-être.
Le parcours de ces deux êtres désespérés, que l'on suit de l'enfance à la trentaine, m’a beaucoup touchée. Particulièrement celui d’Alice, pour des raisons personnelles. C’est un texte très fort sur les affres de l’adolescence, mais aussi sur l’incommunicabilité dont souffrent certains êtres, condamnés à vivre dans leur bulle.
Le titre ne doit pas effrayer ceux qui, comme moi, sont un peu fâchés avec les mathématiques. Mattia se réfugie dans les chiffres, comme d’autres dans les mots. Et cette histoire de nombres premiers me direz-vous ? Pas d’inquiétude là-dessus, même les non-matheux la comprendront.
Paolo Giordana, jeune physicien, signe ici un premier roman particulièrement poignant.
Les avis de : Armande, Cuné, Yv, Sylvie, Choupynette, Yueyin, Aifelle, Nanne
Je remercie :
pour cette très belle découverte.