Phébus - traduit de l'anglais (Etats-Unis) - 375 pages
Nous sommes en 1964. Jun Nakayama est une ancienne star du muet qui se produisait autrefois à Hollywood. Sa carrière s’est arrêtée brutalement en 1922 en raison notamment de la montée du racisme anti-jaune et de fin du cinéma muet. Alors qu’un jeune scénariste contacte le vieil acteur pour lui proposer de tourner à nouveau, ce dernier éprouve le besoin de revisiter un passé qu’il avait choisi d’oublier et notamment le crime jamais élucidé d’un grand réalisateur de l’époque. Nous découvrons à cette occasion que d’autres raisons ont motivé la fin de la carrière de l’acteur.
Je craignais en commençant ce roman d’être un peu perdue dans un milieu que je ne connaissais pas, celui du cinéma muet. Cela n’a pas été le cas, j’ai apprécié la découverte. Je dois dire toutefois que la première partie m’a semblée un peu longue en raison de nombreuses digressions (qui ont leur importance, mais je ne l’ai compris qu’après). Je me félicite d’avoir persévéré car j’ai adoré la seconde partie du roman, concentrée sur les raisons qui ont provoqué la chute professionnelle de l’acteur.
Plusieurs lecteurs de ce roman (dont Papillon) ont ressenti une certaine antipathie envers Jun, lui reprochant son égoïsme et la haute opinion qu’il a de lui-même. Je ne l’ai pas vu ainsi. Il est certes un peu égocentrique, mais ne faut-il pas l’être pour devenir acteur ? Des erreurs de jeunesse, il en a commis quelques unes, c’est indéniable, mais on ne peut pas lui attribuer la série de catastrophes qui en découlent. Il est loin d’être le seul responsable. On comprend d’ailleurs à la fin du livre qu’il a été berné, voire manipulé. Ses erreurs il les a chèrement payées. On peut lui toutefois lui reprocher son manque de réaction face au racisme ambiant, je suis d’accord.
Une belle découverte que je dois à :
Les avis divergeants de Clarabel - Leiloona - Papillon - Lael - Cathulu