Nil Editions - 2007 Voilà bientôt vingt ans que Jean-paul Kauffmann a été libéré après trois longues années de détention au Liban.
Le personnage principal de ce livre est une maison, chère à l'auteur, puisqu'elle lui a permis de reprendre goût à la vie, après le traumatisme de sa détention. Cette maison, il l'avait rêvée et désespérait de la trouver. Mais un jour, se produit le coup de foudre : "Devant moi la maison dont je rêve : une vaste retraite campagnarde, des arbres, beaucoup d'arbres, dont deux immenses platanes qui déploient leur ligne brisée autour de la façade. Et la forêt de pins qui entoure sans étouffer".
Il s'y installe avec pour prétexte de suivre le chantier et fait corps immédiatement avec elle, redoutant la fin des travaux. La cohabitation discrète avec les deux ouvriers lui convient, lui permettant de ne pas être totalement seul, mais un peu tout de même.
-
Une fois les travaux finis, il prend le temps de s'approprier la maison, sans brusquer les choses, puis s'attaque à l'extérieur. Il vit au rythme des saisons et prend le temps d'apprécier des choses toutes simples, mais extraordinaires pour quelqu'un qui a été privé de liberté. Il vit une relation fusionnelle avec "les tilleuls" et cette douce dépendance l'aide à reprendre goût à la vie.
-
De temps à autre il évoque son passé, mais seulement par petites touches, avec beaucoup de pudeur. Il nous confie entre autres que la détention a altéré sa passion de la lecture. Cela m'a attristée. "Le lien qui m'attachait aux livres est bien rompu. Je tiens cette cassure pour une véritable infirmité. C'est aux tilleuls plus qu'ailleurs que j'ai prix conscience de cette malédiction. Je suis entouré de livres et je n'ai pas faim. Je picore, j'avale, je ne finis pas"
J'ai passé un très agréable moment de lecture. Jean-Paul Kaufmann a une très belle plume et un amour de la vie communicatif. Il a vécu un traumatisme qui laissera à jamais des traces dans sa vie, mais on ne peut qu'admirer sa capacité à aller de l'avant.
-
Un très bel hommage à une maison, quelque part dans les Landes...
-
L'avis de : Laure Incoldblog Cathulu Cathe SYLVIE