Les éditions de minuit - 62 pages - 2011
Ce court roman est librement inspiré d’un fait divers qui s’est produit à Lyon en 2009. Un homme a été tabassé à mort par un vigile, parce qu’il avait bu une bière dans un supermarché sans l’avoir payée. Du fait divers, nous n’en saurons pas beaucoup plus. Le reste est imaginé par Laurent Mauvigner et retranscrit dans une longue phrase ou plutôt un extrait de phrase (ni majuscule de départ, ni point final). On ne sait pas bien qui est le narrateur mais on comprend qu’il s’adresse au frère de la victime.
Laurent Mauvigner tente de reconstituer ce qui s’est passé entre le moment où les vigiles ont intercepté l’homme et le moment où il est mort sous les coups, dans une réserve. C’est un texte percutant et saisissant, qui ne peut laisser indifférent. Qui le serait face à un acte aussi lâche et absurde que celui-ci ?
Sur la forme du livre, je suis plus réservée. J’ai ressenti une sorte de malaise durant ma lecture. Cette longue phrase qui n’en finissait pas m’oppressait. C’est l’effet recherché par l’auteur et c’est efficace. Mais à titre personnel, je n’aime pas trop ces exercices de style. Ils me rendent la lecture fastidieuse, m’empêchant de me concentrer comme il le faudrait sur le fond. J’avais déjà eu ce ressenti au début de son précédent roman « des hommes ».
L'avis de Incoldblog