Audiolib 2008 - 12 heures d'écoute - lu par André Pauwels
L'histoire commence en Algérie dans les années 30. Le personnage principal, Younes, est âgé d'une dizaine d'années quand un incendie ravage les récoltes de la propriété familiale. Ruinée, la famille trouve refuge dans les bas quartiers d'Oran. Hélas, le père du jeune garçon peine à nourrir sa famille. C'est l'âme en peine qu'il doit se résoudre à confier Younes à son frère pharmacien, qui vit dans les beaux quartiers d'Oran.
Une nouvelle vie commence pour Younes, choyé par son oncle et par sa tante qui n'ont pas pu avoir d'enfants. Younes (devenu Jonas) fréquente principalement des roumis (Français vivant en Algérie). Elevé par un couple franco-algérien, il est imprégné des deux cultures et peine à se situer. Plus tard, quand la guerre d'indépendance éclatera, cette double culture sera source pour lui de grandes difficultés car il se montrera incapable de choisir son camp.
Younes est un personnage attachant, fragilisé par les traumatismes de son enfance. Il tentera, tant qu'il pourra, de garder le contact avec sa famille mais finira par perdre sa trace, devant sa résoudre à ne plus les voir. Sa vie sentimentale est un fiasco et si l'amitié est une valeur sûre pour lui, il enchaîne les maladresses avec ses amis roumis. Solitaire par la force des choses, il subit sa vie plus qu'il ne la vit.
"Ce que le jour doit à la nuit" est une fresque romanesque et historique passionnante qui balaie les grandes lignes de l'histoire algérienne, des années 30 à nos jours : l'Algérie coloniale, la guerre d'indépendance et le départ des pieds-noirs. L'écriture de Yasmina Khadra est riche et travaillée.
En ce qui concerne la version audio, j'aurais un reproche à faire au lecteur. Je trouve qu'il en fait de trop, notamment en imitant les voix féminines. Je préfère une lecture plus sobre, qui se fasse presque oublier. Quoi qu'il en soit, cela n'a pas gâché mon plaisir de lecture.
Un roman riche et captivant
Violette a lu et bien aimé également cette version audio (avec les mêmes réserves que moi sur l'imitation de la voix féminine par le lecteur)