Le livre de poche (grasset 2008) - 534 pages
Un homme, Pietro Palladini, sauve une femme de la noyade alors que sa propre femme meurt brutalement sous les yeux de leur fille … De retour de vacances, Pietro se retrouve seul avec l’enfant, attendant de s’effondrer. Mais il est comme anesthésié. Le jour de la rentrée des classes, il décide de rester jusqu’au soir en face de l’école de la petite, se sentant incapable de reprendre le cours normal de sa vie. Les jours suivants, il fait de même. La société dans laquelle il travaille est en pleine fusion financière. Compte tenu de sa situation personnelle, sa hiérarchie accepte cette lubie. Pietro gère toutefois les affaires courantes, recevant dans sa voiture les appels téléphoniques et visites de ses collègues.
Au fur et à mesure de cette expérience insolite, Pietro découvre sous un autre angle les gens qu’il fréquentait auparavant (collègues, connaissances, membres de sa famille…). Ses visiteurs s’autorisent même à lui faire des confidences. Après ce qu’il a vécu, il peut sans doute tout comprendre ? Pietro écoute et analyse. Son empathie pousse les gens à revenir. Mais le temps passant, l’entourage s’inquiète de son inertie, l'imaginant muré dans la douleur. Que se passe-t’il réellement dans la tête de Pietro et comment il se sortira-t’il de là ? Les dernières pages, très émouvantes, nous apportent la réponse.
J’ai adoré ce livre que l’on pourrait imaginer triste mais qui ne l’est pas vraiment. Plusieurs scènes tragi-comiques sont même particulièrement savoureuses (Pour ceux qui ont lu le livre, je pense au sauvetage de la femme ou à la scène dans le jardin…). Le contexte d’une fusion entre sociétés me parle, vivant actuellement dans ma propre entreprise une mutation similaire. Pietro est un homme vrai et attachant, très humain. Nous vivons avec lui le « chaos calme » qu’il traverse, tentant de comprendre pourquoi la douleur attendue ne se manifeste pas. En second plan, il y a cette petite fille, qui fait face à la perte de sa maman. Est-ce par mimétisme ou pour protéger son papa ?
Un vrai coup de cœur pour un roman à la fois drôle, émouvant et profondément humain (oui, tout cela en même temps !)
Les avis de : Florinette , Anne, Cuné, Antigone, Kathel, BelleSahi
Prix Strega en 2006
Prix Femina du roman étranger en 2008.
Adapté à l'écran (avec Nanni Moretti), le film a fait scandale en Italie - voir ici. Certes, une des scènes est "osée" mais l'humour prend le dessus à mon sens (dans le livre du moins, je n'ai pas vu le film).