L'association - oct 2012 - 159 pages
Emmanuel Guilbert a rencontré, lors d'un séjour à l'île de Ré, Alan Igran Cope, un américain à la retraite, ancien soldat américain. De cette rencontre est née une solide amitié et deux bandes dessinées : "La guerre d'Alan" (en trois tomes) et "L'enfance d'Alan" que je vous présente aujourd'hui.
Alan Igran Cope est né en Californie en 1925, dans une famille modeste et aimante. En racontant cette enfance américaine, Emmanuel Guibert nous offre un portrait de l'Amérique d'avant guerre. J'ai bien apprécié ce retour en arrière permettant de se faire une idée de l'Amérique de l'époque.
L'enfance d'Alan est marquée par la grande dépression. Ses grands-parents en souffrent beaucoup, les parents d'Alan sont plutôt épargnés. Il est question de la vie quotidienne du petit garçon, de ses lieux de vie (14 maisons !). Nous découvrons également ses fréquentations, les relations familiales, certains aspects de son éducation....
Nous faisons la connaissance d'une famille unie, qui ne sera pas épargnée par le malheur. Le livre s'arrête alors que le jeune garçon a une dizaine d'années. J'ai cru comprendre qu'il y aurait une suite qui évoque l'adolescence d'Alan, je m'en réjouis. Il me faudra aussi lire "la guerre d'Alan" pour en savoir plus sur l'adulte qu'il est devenu.
J'ai toujours beaucoup de mal à évoquer les dessins d'une BD, je n'y suis pas habituée mais je vais toutefois essayer d'en dire quelques mots. Il s'agit de dessins en noir et blanc. Il y a peu de bulles mais du texte dans le coin des dessins. Parfois le texte occupe quasiment la page (ce qui n'a pas été pour me déplaire). Les dessins sont parfois très détaillés, d'autres fois plus épurés. On découvre également quelques photos de famille. C'est un roman graphique à l'esthétique très soignée.
Les deux dernières pages m'ont beaucoup intéressée. Elles ne se résument pas, il faut les lire. Ces pages sont émouvantes car elles viennent après un épisode tragique de la vie d'Alan. Elles expliquent sa philosophie de vie. C'est une vision de l'existence qui me parle et m'interpelle. Je les relirai certainement plus tard.
Un roman graphique à ne pas manquer !
Lu grâce au match Price Minister (à l'occasion du festival d'Angoulême)
Ma note : 17/10 (quel dilemme pour départager les deux BD que j'ai reçues et qui sont toutes deux excellentes ! J'ai mis un point de plus au "Singe de Hartlepool" pour son originalité).