Mai 2014 - Mercure de France -153 pages
Le narrateur vit depuis sa plus tendre enfance dans la presqu'île de Quiberon. Il nous raconte le cheminement de sa relation avec Marion, qu'il croisait enfant sur la presqu'île et qui plus tard deviendra sa femme. A l'adolescence, c'est de la mère de Marion qu'il était amoureux, la grande Gaëlle à la beauté atypique, mi-vietnamienne mi bretonne. Il l'observait nager ou jouer au tennis. Le narrateur ne s'intéressera à Marion que plus tard, il est alors étudiant à l'école navale. Aussi belle que sa mère, aussi grande, Marion nage superbement. Mystérieuse, silencieuse, elle l'attire irrésistiblement. Ils décident de vivre ensemble, puis de se marier. Un enfant naîtra, une petite Louise. Mais peu à peu leurs passions respectives les éloignent loin de l'autre. Le narrateur passe de plus en plus de temps à peindre, passion qu'il conjugue avec celle de la mer. Marion pratique la natation intensément, puis se met à la plongée sous-marine.
Ce roman fort bien écrit offre une réflexion sur l'art, sur l'amour, sur les passions dévorantes qui font le sel de la vie mais parfois isolent, inexorablement. Les descriptions de la mer dans tous ses états sont magnifiques, tout comme le portrait de la belle et mystérieuse Marion, dont la beauté sauvage est mise en valeur par la plume élégante et raffinée d'Olivier Frébourg. Si comme moi vous aimez la mer, la peinture et la Bretagne, ce livre devrait vous séduire. Il m'a enchantée, c'est un joli coup de coeur !
Vous aimez cette couverture ? Elle est représentative de ce très beau roman.
Quelques extraits, qui donnent le ton :
"Elle entra dans la mer. Sans lunettes ni bonnet de bain. Dans son élément. Elle était une charpente ouvrant l'eau. Elle s'immergea jusqu'au cou pour mettre son corps à température avant de tracer en crawl une longue ligne droite. Je sus alors que j'allais épouser cette femme, qu'il me faudrait la peindre. Peindre le silence".
"En mer nous avons l'infini devant nous et nos cartes de navigation nous servent de cadre. Dans la peinture nous avons un cadre dans lequel nous devons trouver l'infini".
"Nous étions comme deux violons l'un à côté de l'autre, composant apparemment la même musique, réunis dans un concerto unique. Et à y regarder de plus près, les sons, les mouvements n'étaient pas identiques, et même contraires car il fallait se répondre."
L'avis de Nicole (aussi enthousiaste que moi)