Audiolib 2014 (Actes Sud 01/14) Lu par Chloé Lambert - 7 h 41 d'écoute
Pour ceux et celles qui n'auraient pas entendu parler de ce livre (on ne sait jamais), voici un bref résumé de cet "OVNI" qui n'est ni un roman, ni une biographie, ni un documentaire...
La petite communiste qui ne souriait jamais n'est autre que Nadia Comaneci, la célèbre gymnaste née au début des années 60 qui époustoufla les téléspectateurs du monde entier en réussissant un sans-faute mémorable aux olympiades de Montréal, en 1976. Souvenez-vous (ou découvrez- le si vous n'avez pas l'âge de l'avoir vu à la télévision à l'époque).
Lofa Lafon nous raconte comment cette jeune fille de 15 ans est parvenue à un tel exploit. Nous sommes alors en Roumanie, en plein régime communiste. Le sport est encouragé par les pouvoirs publics qui s'en servent comme vitrine aux yeux du monde. Nadia Comaneci est le produit d'un entraineur opiniâtre et prêt à tout pour conduire ses "élues" au podium. La jeune fille est consentante. Elle accepte les règles du jeu, les privations, l'abandon des plaisirs de son âge. Elle est ambitieuse et déterminée. La partie du livre concernant l'entrainement des jeunes filles et les compétitions sportives est celle qui m'a le plus intéressée. J'ai bien aimé également l'évocation du contexte de l'époque : le régime communiste, les Ceausescu, les relations de la Roumanie avec le reste du monde.
Ce qui m'a gênée, ce sont les parties où l'auteure imagine un dialogue entre elle-même et la gymnaste. Lola Lafon précise clairement dans la préface que ces échanges sont fictifs mais le résultat est troublant. Par ailleurs, la Nadia Comanenci des conversations ne respire pas la sincérité. Elle entretient une certaine confusion dans le déroulement de sa vie. C'est voulu par l'auteure pour montrer qu'il subsiste des zones d'ombre au tableau, qu'il n'y a pas une seule et même interprétation de ce qui s'est passé en Roumanie à l'époque, mais je ne me suis pas sentie à l'aise avec ce procédé. Ces dialogues reflètent-ils l'état d'esprit de la gymnaste, ou pas du tout ? Je me suis demandé comment les dialogues étaient retranscrits dans la version papier. Peut-être apparaissent-ils en italique, marquant la frontière entre le réel et le supposé ? Avec la version audio, je n'ai pas suffisamment senti cette séparation.
En dépit de ces bémols, c'est une écoute globalement intéressante.
Une écoute commune avec Enna - Sandrine - Saxaoul - Liliba
Je remercie la copine qui m'a prêté ce livre.