Editions Pocket (Presses de la Cité 2007)
"La tresse de Jeanne" est un livre que l'on peut classer dans les romans terroirs (je sais que Nathalie de Broc n'aime pas les étiquettes, j'espère donc qu'elle ne sera pas trop contrariée si elle tombe sur ce billet...). Je l'ai acheté lors du salon du livre de Carhaix, il y a deux ans, souhaitant découvrir la plume de la romancière bretonne. C'était aussi l'opportunité pour moi d'en savoir un peu plus sur la vie des "Johnnies", bien connus dans la région de Roscoff (je n'habite pas très loin).
Les Johnnies sont des roscovites qui ont sillonné la Grande-Bretagne, à partir du 19ème siècle, pour y vendre la production d'oignons de la région (les fameux oignons rosés de Roscoff...).
Le personnage central du roman s'apelle Jeanne. Au début du roman, c'est une petite fille. Elle deviendra Johnny, comme son papa, à l'âge de 16 ans. La jeune demoiselle traversera la Manche sur les traces de son père, dont elle ne peut croire la disparition en mer alors qu'elle était enfant. C'est avec l'idée de le retrouver, ou du moins de comprendre ce qui lui est arrivé, qu'elle a fait le choix de s'embarquer. Nous sommes au début du 20ème siècle.
L'histoire de Jeanne est l'occasion d'en savoir plus sur cet épisode de l'histoire bretonne. J'ai particulièrement apprécié les passages où Jeanne vend ses oignons en Angleterre. A certains moments, j'avais presque l'impression de retrouver l'ambiance des romans de Dickens.
Les Johnnies vivaient outre-manche dans des conditions difficiles. Leur travail, très physique, était épuisant mais motivant car ils étaient bien reçus par les anglais (de façon générale). Les filles qui embarquaient étaient très rares et plutôt cantonnées à des travaux moins difficiles, ce qui n'est pas le cas de Jeanne dans cette histoire.
Pour partager l'espace de quelques heures la vie des Johnnies et de leurs familles.