Edition Poche : "J'ai lu" 2010 480 pages
(Le Rouergue : 2008)
Après la déferlante de louanges, de billets et de prix sur ce livre sorti en 2008, j’ai préféré attendre quelque temps pour le savourer tranquillement. J’ai choisi un soir de tempête car je savais que l’histoire commençait par une scène de gros temps. Je n’ai pas eu de mal à me mettre dans l’ambiance, ayant vécu mon enfance sur la cote bretonne. J’imagine aisément la mer déchainée, le vent, les embruns…
Passé cette épisode tumultueux, c’est le calme qui s’installe. Nous sommes à la Hague en hiver. Une femme s’est réfugiée dans ce lieu pour tenter de surmonter dans le calme la mort de son compagnon. Elle est ornithologue et passe ses journées à arpenter les côtes pour observer les oiseaux migrateurs. Curieuse et ouverte aux autres malgré son chagrin, elle va vers la population et s’intègre au village, écoutant les confidences, devinant les secrets des uns et des autres…
Le jour de la tempête, elle a croisé un homme qui l’a intriguée, un certain Lambert. Il est venu mettre en vente la maison famiale, qui n'est plus occupée. Attirée par le coté sombre de l’homme, elle s’intéresse à lui et apprend que sa famille a vécu un drame autrefois. La narratrice interroge discrètement les habitants du village et tente de dénouer les fils de l’histoire…
Lambert quitte régulièrement le village et revient. La narratrice se reconstruit peu à peu, profitant de ses moments de solitude pour songer à son ancien compagnon et apprivoiser son absence définitive. Vivre à ce rythme tranquille, l’espace de plusieurs soirées, m’a fait beaucoup de bien. L’intrigue autour de la famille de Lambert avance lentement mais qu’importe, ce n’est pas un thriller.
Un très beau roman…