Editions Thélème - Lu par Mélodie Richard - 14 h 30
"Les hauts de hurlevent", sorti en 1847, est le seul roman publié par Emily Brontê. Il me semblait l'avoir déjà lu adolescente, mais je ne le jurerai pas car je n'en garde aucun souvenir. L'histoire est racontée principalement par la fidèle domestique de la famille, Nelly Dean. Cette dernière travaillait déjà pour la famille dont il est question dans ce roman, quand tout a commencé...
Un jour, le père Earnshaw revient de voyage accompagné d'un jeune bohémien abandonné par les siens et décide de lui donner une éducation. Les deux enfants de la famille, Catherine et Hindley réagissent différemment. Catherine se montre immédiatement fascinée par ce curieux garçon nommé Heathcliff, alors que son frère le prend en grippe. A la mort du père, Hindley prend assez rapidement sa succession et ne tarde pas à rétrograder Heathcliff au rang de domestique. Ce dernier, fou de rage, ronge son frein en se promettant se venger un jour. Catherine et Heathcliff restent très proches et leur relation évolue au fil des années vers un amour aussi fusionnel que destructeur. Ils savent tous deux qu'ils n'ont aucun avenir ensemble mais Heathcliff réagit très mal quand Catherine se marie avec un riche voisin, Edgar Linton. Les deux familles, Linton et Earnshaw, sont désormais liées pour le meilleur et surtout pour le pire...
Mon dieu ce que cette histoire est noire et désespérée ! Le seul personnage auquel on puisse s'attacher est celui de la domestique, témoin bienveillant de l'histoire. Les autres sont névrosés, maladifs ou foncièrement mauvais. Le personnage central, Heathcliff, n'a certes pas eu de chance, et on voudrait l'aimer, mais rien en lui n'éveille la compassion. Il ne cherche qu'à se venger et met dans le même sac ceux qui lui ont fait du mal et leurs descendants, qui n'y sont pour rien. Quant à Catherine, elle est bien trop névrosée pour qu'on parvienne à l'aimer. Les seuls qui inspirent un peu de sympathie, dans cette famille, sont les descendants, que l'on sent évoluer doucement vers un peu plus d'humanité.
Je suis passée par plusieurs stades en écoutant ce livre : Un intérêt certain en découvrant les personnages et la mise en place de l'histoire puis une lassitude face à tant de noirceur, de méchanceté et de malheur. Et, pour finir, le soulagement de voir les choses s'arranger (enfin, s'arranger, si on peut dire) à la fin du livre. Je garderai un meilleur souvenir de "Jane Eyre", écouté l'an passé et pour lequel j'avais eu un coup de coeur. J'ai trouvé cette écoute un peu trop longue et globalement assez oppressante, bien que la voix de Mélodie Richard soit très agréable. Je ne regrette pas, toutefois, d'avoir entrepris cette lecture car c'est un classique qui mérite d'être connu, notamment pour ses qualités d'écriture et pour l'originalité de l'histoire.
Après celle de Charlotte et d'Emily, il me reste maintenant l'écriture d'Anne à découvrir...
Une lecture commune avec Enna, qui l'a écouté, tout comme moi...
Merci à Claire pour le prêt !