Nous sommes en 1989 aux Etats-Unis. Joshua Hopper est chargé d’enquêter sur un chantier ferroviaire entrepris au Mexique dans les années 50 et qui n’a jamais abouti. Ce chantier a pourtant coûté des sommes phénoménales à la firme Pullman, initiatrice des travaux. Joshua ne retrouve qu’un seul témoin de l’époque, un ouvrier qui a travaillé sur ce chantier, en plein désert, pas très loin de la frontière avec les Etats-Unis. Cet homme, Gris Bandejo, le mène sur les traces de l’ingénieur français, Georges Bernache, chargé de diriger le chantier.
Nous comprenons bien vite que l’histoire du chantier est mêlée de façon très surprenante à l’histoire non moins étonnante de l’ingénieur français et de sa famille. Dans une ambiance envoûtante liée à la présence du désert et à l’histoire ancestrale du Mexique, nous avançons pas à pas dans la construction d’un mystérieux tunnel où travaillent des « hommes couleurs », personnages assez inquiétants. Aux portes du chantier, dans une belle maison, grandissent les enfants Bernache. Deux d’entre eux se trouvent mêlés successivement à l’histoire du chantier, pour le malheur de leurs parents…
La véritable finalité du chantier et son détournement nous donnent quelques clés pour comprendre le Mexique de ces années-là. De ce point de vue, le roman est assez passionnant. Malheureusement, je suis restée extérieure à l’histoire de la famille Bernache, comme si les personnages étaient insaisissables, à l’instar du chantier qu’ils dirigent. C’est peut-être voulu par l’auteur, pour conforter le côté étrange de l’histoire, mais je dois dire que cela m’a un peu frustrée. Il n’en reste pas moins que ce premier roman est très ambitieux et pour le moins original.