Gallimard - août 2013 - 376 pages
Alors qu'elle attend Olivier, son mari, pour se rendre au cinéma, Juliette reçoit un coup de ce dernier, lui disant de but en blanc qu'il a une liaison depuis quelques mois, que sa maitresse fait une crise d'épilepsie et qu'il ne peut pas faire autrement que de rester avec elle. Sidérée, abattue, Juliette accuse le coup mais sans flancher. Bien vite, elle décide de se battre, de ne laisser aucune chance à cette femme de lui prendre son mari. Elle accepte de se remettre en question et réfléchit sur l'origine de la crise que traverse leur couple. Mais le hic, c'est que la maîtresse en question est hystérique et manipulatrice et qu'elle joue avec Olivier à un chantage amoureux dont il n'a pas la force de se sortir. Il faut dire que cet homme semble totalement inconscient du mal qu'il fait autour de lui et qu'il met beaucoup de temps à prendre une décision franche et définitive.
J'ai eu un peu de mal, au début du roman, à accepter la position de Juliette que je trouvais un peu trop conciliante vis à vis de son mari. Bien vite j'ai admiré son sang froid et sa détermination à se battre pour que ses enfants ne soient jamais amenés à côtoyer cette demi-folle. Car il faut bien le dire, Victoire, la maîtresse, a un comportement totalement déplacé et son hystérie dépasse les bornes. Cette élue socialiste (que son mari a rencontrée dans le cadre de son travail de journaliste politique) est prête à tout pour briser le couple. Certaines scènes sont hallucinantes.
Un peu mal à l'aise au début du roman, au milieu de ce triangle amoureux dévastateur, j'ai été très vite happée par cette histoire qui prend peu à peu l'allure d'un thriller. J'ai beaucoup aimé la façon dont Nelly Alard analyse les relations de couple, le sentiment amoureux, la trahison et la reconstruction progressive du couple. La fin est un peu déstabilisante mais pas si surprenante que cela, au fond...
En 2010, j'avais eu un coup de coeur pour le précédent roman de Nelly Alard "le crieur de nuit-". Quand j'ai su qu'elle sortait un livre à l'occasion de cette rentrée littéraire, j'ai eu irrésistiblement envie de retrouver sa plume et je m'en félicite car c'est très bon roman, subtil et captivant.