Lu par Thibault de Montalembert - 2011 - 3 heures 20
Nous sommes à Constantinople en 1506. Michel Ange, en froid avec le pape, considère comme un honneur et une aubaine d'avoir été sollicité par le sultan pour réaliser un pont dans la ville ottomane. Dans une très belle langue, poétique et travaillée, Mathias Enard nous raconte le séjour de l'artiste. A Constantinople, Michel Ange dessine ou se promène dans les rues de la ville, dépaysé par cette rencontre avec une autre civilisation que la sienne. Il s'est lié d'amitié avec un poète et se montre sensible au charme d'un chanteur androgyne. Il n'oublie pas Florence et espère que le Pape finira par l'appeler à lui.
"Bien sûr, Michel-Ange ne pense pas alors à ces fresques qu'il réalisera trois ans plus tard et qui lui vaudront une gloire encore plus immense ; pour l'heure il n'a qu'un pont en tête, un pont dont il souhaite achever le dessin au plus tôt afin de toucher ses gages et de quitter cette ville troublante, à la fois familière et résolument autre, dans laquelle il ne se lasse pas pourtant de se promener et d'engranger des images, des visages et des couleurs".
J'ai apprécié ce roman bien que je me sois interrogée tout au long de ma lecture sur la véracité de l'histoire d'un point de vue historique. La version audio se termine par un entretien avec Mathias Enard qui m'a bien éclairée. L'auteur nous explique que l'idée de ce livre lui est venue après avoir découvert que Michel-Ange avait été sollicité par Le Sultan Barjazet pour réaliser un pont dans sa ville. Il n'est pas prouvé que Michel-Ange se soit rendu à Constantinople. Le romancier a donc puisé dans son imagination pour nous conter cette immersion de Michel Ange dans l'Orient Byzantin.
Une très belle écriture et un roman intéressant mais qui m'a moins emportée que "Rue des Voleurs", du même auteur.
Le lecteur (Thibault de Montalembert) est parfait dans cette interprétation, comme toujours.
Lu dans le cadre de "écoutons un livre chez Valérie