Le Livre de Poche (éditions Lattès 2007) - 312 pages
On sait tous que l’on ne s’amuse pas tous les jours en Iran, l’actualité nous le rappelle régulièrement. Ce que l’on sait moins, c’est que ce pays cache une facette plus souriante, que l’on ne peut connaître qu’en fréquentant ses habitants. Dans « Passeport à l’iranienne », Nahal Tajadod nous présente cet Iran pittoresque, sans toutefois nous cacher ses maux et ses faiblesses.
Née en Iran, Nahal Tajadod a quitté son pays à 17 ans pour rejoindre la France, où elle réside aujourd’hui. Elle retourne régulièrement dans sa terre d’origine pour y voir sa famille et ses amis. En avril 2005, alors qu’elle se trouve en Iran et doit renouveler en urgence son passeport pour la France, elle se trouve embarquée dans une série de péripéties assez cocasses. En effet, la bureaucratie est telle que pour avoir une chance d’obtenir le précieux sésame dans un délai raisonnable, la seule solution est d’utiliser des réseaux parallèles plus ou moins fiables. Par ses relations, elle finit enfin par y parvenir, non sans mal et après avoir côtoyé des personnages hauts en couleur, que nous découvrons au fil du roman : deux photographes multicartes, un médecin qui arrondit ses fins de mois de curieuse façon, un installateur de paraboles qui ne recule devant rien pour satisfaire ses clients…
J’ai bien apprécié cette façon amusante de découvrir un pays. J’ai été surprise par l’envers du décor, par la débrouillardise dont font preuve les habitants pour contourner les nombreuses restrictions dont ils sont victimes. On les imaginerait volontiers cloîtrés chez eux à se morfondre. Si l’on en croit ce témoignage, ce n’est pas vraiment le cas. Ceci dit, l’humour de la narratrice ne suffit pas à donner envie d’y habiter…
Les avis de Keisha - Solenn -