TRIARTIS (correspondances intempestives) - mars 2010 - 120 pages
Nos premières sensations sont ancrées en nous mais inatteignables par la mémoire. Dotée d’une très jolie plume, Isabelle Cousteil a eu l’idée d’écrire le journal intime d’un tout petit. Nous le suivons de la maternité à la maison-péniche où il grandit et s’épanouit sous le regard bienveillant de sa maman. Le texte se lit lentement et se déguste :
Les premières lignes pour vous mettre l’eau la bouche :
« J’ai quatre ans et des poussières. Pas des poussières de passé, ces poussières jaunies qui mettent les larmes aux yeux parce qu’elles piquent le coeur. Non ! Des poussières propres et gaies, des poussières de sable et de peluche, des poussières de moutons ramassés sous les meubles-cabanes où il fait bon se cacher… »
C'est un récit poétique et plein de joie de vivre, bien qu’émouvant vers la fin : Aucun bonheur n’est à l’abri d’une « tuile » qui parfois tombe de façon brutale et cruelle. Le petit loup en fera le douloureux apprentissage. Je ne pense pas me tromper en disant que derrière ces lignes, se cache une maman attentionnée qui a voulu laisser à son enfant un témoignage des tendres premières années passées au sein du cocon familial. C’est une jolie idée et le résultat tout à fait réussi.
Je découvre avec ce roman la petite maison d’édition « Triartis » et sa collection «correspondances intempestives », qui mérite qu’on s’y attarde…