J’ai lu « j’attraperai ta mort », juste avant de partir en Lozère, début avril, et mon billet est resté en souffrance... Une rencontre avec l’auteur, organisée dans le cadre du Prix Inter-Ce, me donne l’occasion de vous en parler enfin. Il aurait été dommage de passer sous silence ce sympathique premier roman.
C’est l’histoire d’un gentleman cambrioleur (genre Arsène Lupin), qui décide de s’installer à Etretat dans « la Sauvagère », une maison retirée où il souhaite exercer son activité en toute tranquillité. Au début du roman, nous faisons connaissance avec notre voleur, Paul Sérinen. Il est à l’hôpital, surveillé par des policiers, et vit ses derniers jours, terrassé par un cancer. Après le témoignage de Serinen, c’est au tour de l’acquéreur suivant de « la Sauvagère » de prendre la parole. En mettant les pieds dans cette maison avec son épouse, il ne sait pas encore à quel point sa destinée sera mêlée à celle de son prédécesseur. Tout cela pour une histoire de diamant, d’urne funéraire et de véranda…
Je n’en dirai pas plus sur l’histoire, sinon qu’elle réserve de multiples rebondissements, et qu’il faut attendre le surprenant épilogue pour comprendre le fin fond de l’histoire. La construction, très habile, tient le lecteur en haleine. Les 200 pages se lisent d’une traite, les témoignages révélant au fur et à mesure les différentes facettes de l’histoire.
La rencontre :
Je ne vous ferai pas un compte rendu exhaustif de la rencontre car je suis arrivée avec un bon petit retard, ce qui ne m’a pas empêchée de constater que l’alchimie avec les lecteurs s’était faite très rapidement. Le groupe discutait avec enthousiasme des personnages du livre, notamment de son héros, Paul Serinen, qu’on ne peut s’empêcher de trouver sympathique, malgré ses activités peu reluisantes.
Hervé Commère nous a parlé longuement de sa passion de l’écriture, qui prime sur celle d’être publié. Bien entendu il se réjouit de la reconnaissance apportée par la publication. Il n’en revient toujours pas d'y être parvenu, d'ailleurs. A ceux qui doutent d’être un jour publiés, il garantit que c’est possible, même lorsqu’on est loin de Paris et sans appui. Les deux premiers romans n’ont pas trouvés d’éditeur. Celui-ci n’a pas trouvé qu’un éditeur mais également des lecteurs enthousiastes !
Dans la vie, Hervé vend des pâtes devant la gare de Rennes (il faut bien nourrir son homme) , son rêve étant de pouvoir libérer du temps pour se consacrer davantage à l’écriture.
Crédit photo : Ouest-France qui lui consacre un article (ici)
Les différentes étapes de la rédaction d'un roman sont pour lui les suivantes : trouver un bon sujet, établir le plan détaillé du déroulement de l’histoire et réfléchir à une construction qui captive le lecteur (surtout pas de linéarité). La rédaction du roman peut se faire une fois le plan défini.
Pour finir, nous avons eu une discussion sur la définition du polar. Faut-il obligatoirement qu’il y ait une enquête policière qu’un livre mérite la classification de « policier » ?
Voici un extrait de la définition que propose Wikipédia et qui mettra tout le monde d’accord :
Le roman policier est un genre de roman, dont la trame est constituée sur l'attention d'un fait ou plus précisément d'une intrigue, et une recherche méthodique faite de preuves, le plus souvent par une enquête policière ou encore une enquête de détective privé. Le roman policier recouvre beaucoup de types de romans, notamment le roman noir, le roman de suspense, et le thriller.
En partant de cette définition on peut en conclure que ‘j’attraperai ta mort » est un polar car il y a bien une enquête, même si elle n’est menée ni par un policier, ni par un détective. C’est aussi un roman noir, qui m’a fait penser aux romans de Pascal Garnier ou de Jean-Bernard Pouy. Je conseille aux admirateurs de ces deux auteurs (et aux autres, bien sûr !) la lecture de ce roman. Bonne nouvelle, il sortira en poche (chez Pocket).
Un chouette de rencontre avec un auteur aussi modeste que sympathique !