Editions Dialogues - 237 pages - août 2013
"Dans notre famille, il s'agissait de faire bonne figure. Alors peu importait notre tristesse ou notre fragilité : lorsque nous arrivions, comme nous étions chéris notre peine tendait à disparaître instantanément et nous nous lovions naturellement dans un bien-être protecteur et simple, nous nous y fondions, décidés à engranger toutes les marques d'affection. L'anxiété qui nous taraudait, qui vivait en nous depuis toujours, nous la mettions sous cloche. Nous ne parlions pas : on nous demandait, on nous suppliait du bout des lèvres, sans que cela se voit véritablement, de nous taire et de faire bonne figure".
Anne, la narratrice, nous raconte son enfance bourgeoise dans la région parisienne. De l'extérieur, on pourrait dire qu'elle a reçu "une bonne éducation". Parents et grands-parents cultivés, vacances linguistiques, équitation... Dans un immeuble où cohabitent plusieurs générations, la vie devrait être douce, elle l'est parfois. Mais il y dans cette famille un gros problème : la mère se montre particulièrement violente vis à vis de ses enfants. Impuissant, le père finit par quitter le domicile familial. Les autres membres de la famille ne soulèvent pas le problème, par méconnaissance de la situation ou par crainte du scandale. Anne grandit, avec cette souffrance ancrée au fond d'elle-même. Une souffrance qui la poursuit quand elle part vivre en Afrique avec son père. La jeune fille, peu armée pour un changement de vie aussi radical supporte mal le choc des cultures. D'autant qu'elle n'a pas choisi cette vie-là.
Comment arriver à l'âge adulte sans séquelles quand on a vécu une enfance et adolescence aussi perturbées ?
"Une bonne éducation" est un roman bien écrit, les mots sonnent justes et les émotions sont bien rendues. La quatrième de couverture nous parle d'un roman "dans le sillage de François Mauriac ou Hervé Bazin", je n'irai pas jusque-là. C'est un roman qui se lit bien, certes, mais il lui manque un peu d'originalité pour se démarquer de nombreux livres sur le même thème.
L'avis d'Alice