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Primo Levi est né en 1919 en Italie, dans une famille bourgeoise d’origine juive. En 1943, il vient tout juste d’adhérer à un mouvement de résistance, quand il est arrêté et déporté à Auschwitz. Il en ressortira miraculeusement en janvier 1945 après avoir connu l’enfer, qu’il raconte et analyse dans « Si c'est un homme ».
Primo Levi nous explique comment, conçu pour broyer l’individu, le camp de concentration fabrique des sous-hommes dont la seule préoccupation est de tenter de survivre. Devenu esclave, affamé et luttant contre les maladies, le détenu doit faire face à une organisation complexe qu’il doit intégrer au plus vite pour avoir une petite chance de rester vivant. S’ajoute à cela, une lutte perpétuelle entre détenus pour conserver le peu de biens qu'ils détiennent individuellement. Chacun doit faire preuve de ruse pour ne pas mourir de froid ou d’épuisement, quitte à pénaliser les autres. Ce qui impressionne, dans l’expérience personnelle de Primo Levi c’est sa lucidité de tous les instants et sa capacité à rester un homme quoi qu’il arrive, réussissant même à nouer des relations d’amitié. De constitution plutôt faible, c’est son mental qui l’a sauvé (et la chance).
Dans son récit, Primo Levi s’exprime calmement, sans haine ni passion. Grâce à la réflexion philosophique qu'il retire de sa terrible expérience, il nous apporte des clés pour une meilleure compréhension de l'être humain.
J'ai lu pour la première fois ce livre en 2010 (en version papier). Je croyais m'en souvenir parfaitement et pourtant j'ai redécouvert le texte. Sans doute cette impression est-elle liée à l'interprétation du philosophe Raphaël Enthoven. Une interprétation qui, je dois le dire, m'a un peu déconcertée dans un premier temps. Je me souvenais d'un texte assez froid, d'une description presque clinique des faits. Ce n'est pas ce qui ressort de l'interprétation de R. Enthoven, qui humanise le récit par la modulation de sa voix. Son intonation fait ressortir notamment l'ironie dont fait parfois preuve Primo Levi et qui m'avait échappé à la première lecture. Dans la postface, Raphael Enthoven s'exprime sur la difficulté de donner une âme à un texte sans le dénaturer, je pense qu'il a réussi ce challenge. Ce n'était pas gagné, selon moi, dans la mesure où le philosophe s'exprime habituellement de façon plus maniérée.
Deux bonus nous sont offerts par la version audio, ce qui est toujours appréciable : une interview de Primo Levi et la postface de Raphael Enthoven. La deuxième partie de cette postface, très philosophique, m'a un peu perdue en cours de route mais l'ensemble apporte des clés de compréhension pour ce texte essentiel du XXème siècle.
Une bonne façon de redécouvrir "Si c'est un homme" qu'il faut avoir lu (voire relu) dans sa vie.
Les avis des copines qui participent au Prix : Enna - Meuraie - A propos de livres
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Lu dans le cadre du Prix Audiolib 2016