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L'heure est venue pour moi de faire un break. Je reprendrai du service vers la mi-août. Je continuerai à me balader sur les blogs et je préparerai quelques billets pour la reprise, afin qu'elle se fasse en douceur.
Je serai essentiellement en Bretagne, cet été, avec une petite escapade familiale dans le Loiret.
Je n'ai pas concocté de pile à lire (et à écouter) bien définie, je vais piocher dans ma PAL (et PAE) bien fournie(s), avec une vue sur le mois américain, en septembre. Je me suis inscrite au challenge "Pavé de l'été" de Brize et, si je ne change pas d'avis, je devrais lire "les débutantes" de J. Courney Sullivan qui fait 552 pages. Par ailleurs, j'ai prévu une écoute commune ,"Dans la neige" de Danya Kukafka, avec Enna pour le mois américain. Il est prévu également que je lise 2 ou 3 romans de la rentrée littéraire de septembre (qui commence maintenant mi-août).
Je vous souhaite à toutes et à tous un très bel été.
Après nous avoir proposé une incursion dans l'enfance de Mozart puis dans celle Léonard de Vinci, William Augel s'intéresse à Agatha Christie. De façon ludique, l'auteur propose au jeune lecteur de pénétrer dans l'univers de la reine du crime par de courtes histoires et saynètes mettant en scène l'enfance d'Agatha Christie. Nous découvrons une petite fille vive et malicieuse qui voit dans sa vie quotidienne des tas d'enquêtes à mener. La fillette revisite également des contes pour enfants en imaginant des variantes. Il ne faut pas s'attendre à lire une biographie. En effet, seules quelques informations sur l'autrice sont livrées à la fin de l'album.
L'ouvrage suscitera peut-être des vocations et donnera certainement à quelques enfants l'envie d'aller plus loin dans la découverte d'Agatha Christie. Au niveau de l'esthétisme de l'album, j'ai aimé la palette de couleurs utilisée mais moins le dessin, qui tend vers la caricature. Cette bande-dessinée est destiné à un public assez jeune. J'avoue que je m'attendais à un ouvrage plus documenté.
A conseiller à de petits enquêteurs en herbe.
Lu dans le cadre d'une opération "Masse critique"de Babelio
Préludes 2019 - 11h41 - Traduit de l'anglais parAlice Delarbre
Lu par Claire Tefnin et Marcha Van Boven
"- Sauf que tu n'as pas dit la vérité, toute la vérité, si ?
Sophie se montre aussi prudente que si elle cherchait à découvrir le fin mot d'une dispute entre Emily et Finn, car elle se sent un peu perdue et qu'elle avance à tâtons.
- J'ai dit la vérité, grosso modo. Ou plutôt la vérité telle que je la percevais.
Sophie est abasourdie."
Nous suivons tour à tour deux femmes, Kate et Sophie. La première est avocate, en charge de la défense d'Olivia, l'assistante d'un sous-secrétaire d'état. La jeune femme prétend avoir été violée par l'homme politique. La seconde, Sophie, est la femme de l'accusé. Bien qu'étant dans une posture inconfortable et délicate, Sophie soutient son mari. Du moins au début de l'audience car, au fil du temps, le doute s'installe en elle, bien que la victime peine à démonter qu'il a eu viol. Olivia entretenait avec son patron une relation amoureuse alors comment convaincre les jurés que ce jour-là elle n'était pas consentante et qu'il a passé outre ?
Derrière l'affaire dont il est question, se cache une autre histoire qui remonte à vingt-cinq ans, quand les protagonistes de l'affaire étaient étudiants à Oxford. Cette affaire pourrait bien resurgir et éclabousser l'homme politique, quelle que soit l'issue du procès. La romancière nous propose des allers et retours entre les deux périodes afin de nous éclairer sur chacune des affaires. Nous comprenons pourquoi Kate met tant d'énergie à défendre sa cliente.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Sarah Vaughan sait se renouveler. Dans "la meilleure d'entre nous" l'autrice mettait en scène des passionnées de pâtisserie et dans "la ferme au bout du monde", elle dénouait un secret de famille dans une ferme de Cornouailles. Cette fois, elle nous propose un thriller psychologique reprenant un thème largement traité par les médias ces dernières années, suite au mouvement "Me Too". Nous pouvons faire le parallèle entre ce que vit Sophie dans le roman et l'expérience vécue par Anne Sincler dans l'affaire du Sofitel, quand elle assiste au procès qui met en cause son mari.
De façon adroite et subtile, le livre explore la notion du consentement. Plus que l'intrigue, assez mince, c'est l'analyse de la psychologie des personnages qui retient notre attention. Je me suis sentie très proche de ces femmes bien que n'ayant pas l'expérience similaire et j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour chacune d'elle, admirant leur courage et détermination. L'aspect judiciaire de l'histoire m'a beaucoup intéressée : le déroulement du procès, la plaidoirie des avocats, la posture des jurés...
"Et j'ai beau savoir que la justice ne punit pas toujours le coupable, qu'un avocat talentueux peut gagner même si les preuves s'accumulent contre son client, que notre métier consiste à être plus convaincant que la partie adverse, je sais aussi que devant l'opinion publique, les choses sont très différentes. Le cumul d'actes moralement répréhensibles passe rarement pour une coïncidence et peut, si on les dénonce avec assez d'acharnement et de force, causer la ruine d'un homme."
Un bon thriller psychologique et une autrice que je vais continuer à suivre, assurément.
Côté interprétation, c'est parfait. L'alternance des voix nous permet de suivre plus aisément le point de vuec de chacune des deux femmes.
Une écoute commune avecEnna. Allons voir ce qu'elle a pensé de cette lecture.
Cette superbe BD raconte la rencontre entre deux femmes, Mona et Monika. La première est une réfugiée syrienne qui vit dans une tente près de l'aéroport désaffecté d'Héraklion. La seconde est la sage-femme qui lui annonce qu'elle est enceinte. Entre les deux femmes nait immédiatement une forte complicité.
Nous les suivons toutes les deux dans leur quotidien. Mona la syrienne cherche un pays d'accueil pour élever son futur enfant pendant que Monika rêve d'une vie où elle et son mari auraient les moyens de prendre leur autonomie. En raison de la crise économique grecque, l'époux de la sage-femme n'a pas de travail. Incapables de subvenir à leurs propres besoins, ils sont contraints de vivre chez les beaux-parents,
Ce roman graphique a vu le jour suite à la participation de Sandrine Martin au projet ERC, une initiative qui a pour but de vulgariser en images les recherches scientifiques. La dessinatrice a suivi Vanessa Grotti, une anthropologue qui étudie la maternité des migrantes enceintes dans les régions frontalières de l'Europe.
Le personnage de Mona, fictionnel, reprend les caractéristiques et expériences de différentes femmes suivies par l'anthropologue. Il en est de même pour Monika, qui symbolise la sage-femme confrontée à la précarité des femmes migrantes alors qu'elle-même peine à vivre décemment dans son pays en pleine crise économique.
Je qualifierai cet ouvrage de docu-BD, un genre que j'affectionne tout particulièrement. le dessin fait passer beaucoup de messages et en dit plus long que n'importe quel discours. Nous suivons des femmes dans leur quotidien. Elles ont des noms et ne font plus partie de la foule anonyme dont nous déplorons le sort dans les journaux télévisés.
Sandrine Martin fait ressortir de son dessin, en bichromie bleu et rouge, beaucoup d'humanité. J'ai été touchée par la bienveillance de la sage-femme envers sa patiente. C'est une très belle profession qu'elle met en lumière et si importante pour toutes les femmes du monde ! Le dessin, très précis, porte un soin tout particulier aux décors, qui en disent beaucoup sur ce que vivent les personnages.
J'ai eu coup de cœur pour cette BD que j'ai déjà envie de relire.
Quai Voltaire 2018 - traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff - 229 pages
"Non, mieux vaut avoir un amant quand on est jeune qu'une névrose quand on est vieille. En effet, si on a des amants quand on est jeune, une fois vieille, tout ce que diront les gens, c'est qu'on a eu plein d'hommes. Ils seront sans doute jaloux, mais la jalousie, on peut faire avec. Tandis que si on se contente d'un substitut, alors, une fois vieille, les gens diront : "Elle est folle, la pauvre. Elle est complètement piquée : elle s'est mise en tête d'élever des poulets", ou que sais-je."
J'aime beaucoup participer au mois anglais mais cette année, je prends le train en marche (c'est mon premier billet). Trop occupée par ma vie personnelle, je n'ai pas réussi à lire autant que je l'aurais voulu. J'ai trois romans à vous présenter d'ici la fin du mois, dont celui-ci.
Nous faisons la connaissance de Clare, une jeune femme qui ne parvient pas à s'épanouir dans sa vie conjugale. Son premier mari, plus âgé qu'elle, ne s'intéressait qu'aux femmes mûres alors que son mari actuel, Jonathan, se montre trop possessif. Clare a souhaité prendre du recul. Le couple est momentanément séparé. Un troisième homme, Joshua, entre dans sa vie. Elle le prend comme amant mais nous verrons qu'à "l'usage", il ne répondra pas non plus à ses attentes.
Une l'ambiance délicieusement surannée se dégage du roman. L'ouvrage, bien que publié récemment, a été écrit dans les années 1970. Comme la majorité des femmes de sa génération, Clare se soucie peu d'une éventuelle carrière professionnelle. Elle est centrée sur son couple et le foyer qu'elle rêve d'avoir, sans toutefois se résigner à des relations médiocres pour éviter le divorce. En cela, elle a (il me semble) de l'avance sur son époque. Nous découvrons, à la fin du roman, un épisode douloureux de la vie de Clare qui nous fait regarder la jeune femme différemment.
J'ai eu un petit coup de cœur pour le personnage de Madame Fox, une femme âgée que Clare a rencontré dans un parc londonien. Toujours de bonne humeur et d'une éducation irréprochable, Madame Fox est une amie attentionnée sur laquelle Clare peut compter, bien que leur amitié soit toute récente. J'ai aimé prendre le thé en leur compagnie, écoutant les confidences de l'une et de l'autre.
Depuis quelques années, en ce qui me concerne, pas de mois anglais sans Angela Huth. J'aime sa façon de décrire les relations de couple et je me délecte de l'ambiance so-british de ses romans. L'histoire n'a rien d'extraordinaire mais j'ai passé un bon moment dans la peau de Clare, loin des préoccupations qui sont les miennes.
Audiolib 2021 (Actes Sud) - 14 h 57 - lu par Vincent Schmitt
La quatrième de couverture :
"Pour les besoins d’une thèse sur « la vie à la campagne au XXIe siècle », l’apprenti ethnologue David Mazon a quitté Paris et pris ses quartiers dans un modeste village fictif au bord du Marais poitevin. Logé à la ferme, bientôt pourvu d’une mob propice à ses investigations, s’alimentant au Café-Épicerie-Pêche et puisant le savoir local auprès de l’aimable Maire – également fossoyeur –, le nouveau venu entame un journal de terrain, consigne petits faits vrais et moeurs autochtones, bien décidé à circonscrire et quintessencier la ruralité.
Mais déjà le Maire s’active à préparer le Banquet annuel de sa confrérie – gargantuesque ripaille de trois jours durant lesquels la Mort fait trêve pour que se régalent sans scrupule les fossoyeurs – et les lecteurs – dans une fabuleuse opulence de nourriture, de libations et de langage. Car les saveurs de la langue, sa rémanence et sa métamorphose, sont l’épicentre de ce remuement des siècles et de ce roman hors normes, aussi empli de truculence qu’il est épris de culture populaire, riche de mémoire, fertile en fraternité."
Une fois n'est pas coutume, je vous livre la quatrième de couverture. Ayant abandonné le roman en cours d'écoute, je ne me sens pas capable d'en faire un résumé complet. Mon écoute était pourtant bien partie. Je me suis plongée rapidement dans le roman et suivi avec intérêt l'installation de l'ethnologue dans sa location à la ferme. J'ai aimé recueillir ses premières impressions sur le village et sur ses habitants. Le lecteur, Vincent Schmitt, utilise un ton enjoué qui donne envie d'en savoir plus. J'avais apprécié sa prestation d'interprète dans "Jeux de miroirs" mais aussi dans "Immortelle randonnée".
Hélas, j'ai déclaré forfait au bout de deux heures environ, écoutant en complément quelques extraits par-ci, par-là, histoire de ne pas avoir de regrets. Je n'ai pas eu la patience d'écouter la description détaillée du fameux banquet annuel des fossoyeurs "façon Rabelais" ni les nombreuses digressions sur réincarnation des âmes, assez déroutantes. C'est dommage car j'étais curieuse de découvrir la méthode de travail d'un ethnologue et l'étude sur les mœurs rurales aurait pu m'intéresser. Je reconnais que Mathias Enard est érudit mais je le préfère de loin dans un registre moins élitiste. Je pense notamment à "Rue des voleurs" , que j'avais adoré.
Un abandon ! J'avais abandonné également "Boussole", le précédent roman de l'auteur...
Audiolib 2021 - traduit par Jean Esch - Lu par Benjamin Jungers
Jack McEvoy est un chroniqueur judiciaire du Rocky Mountain News. Quand son frère jumeau, inspecteur de police, est retrouvé mort dans sa voiture de service et que l'enquête conclut au suicide, Jack décide de faire des recherches en vue d'écrire un article. Il ne peut se résoudre à l'idée que son frère se soit suicidé. Certes, l'enquête qu'il menait lui donnait du fil à retordre mais il ne croit pas un instant que l'homme ait pu se supprimer. Pour les besoins de son article, il se plie en quatre pour avoir accès aux données du FBI qui font état d'une vague de suicides récents chez les policiers. Il se fait accepter de l'équipe qui investigue sur le sujet et apporte (plus que) sa contribution à l'enquête, qui s'avère extrêmement complexe.
Le rythme de la première partie du roman est assez lent. L'auteur prend le temps d'installer son histoire et de nous présenter les protagonistes, développant largement leurs états d'âme. Le rythme s'accélère dans la seconde partie. L'enquête se corse, les fausses pistes se multiplient mais Jack avance, inexorablement, vers la résolution de l'énigme. Du moins le croit t'il car les apparences sont parfois trompeuses...
Le poète est un roman que j'ai lu à sa sortie en France, en 1997. Je me souviens avoir apprécié ma lecture mais ce n'est pas le genre de roman que je relis habituellement. Il faut dire que je ne suis pas une grande amatrice de polars et que, de façon générale, je ne cherche pas à me replonger dans un ouvrage déjà lu. En le relisant plus de vingt ans plus tard, je ne me suis pas ennuyée une seconde car j'avais oublié l'intrigue et heureusement le dénouement. Je suis contente d'avoir vécu l'expérience en audio, histoire de varier les plaisirs. Dans ce genre de roman, de construction plutôt classique, je préfère une lecture assez sobre et sans fioritures. C'est le cas de l'interprétation de Benjamin Jungers, que j'ai beaucoup appréciée.