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Anaïs Nin est une écrivaine des années 30 dont je connaissais la vie dans les grandes lignes, avant de parcourir cette BD. J'ai lu, il y a très longtemps, une sélection de ses journaux intimes. J'étais curieuse de découvrir comment Léonie Bischoff allait s'y prendre pour rendre compte, par le dessin, de la complexité de cette femme.
Anaïs Nin est une femme peu conventionnelle, surtout pour l'époque. Elle laisse libre cours à sa sexualité, aimant autant les femmes que les hommes. Mariée, elle mène plusieurs relations en parallèle. Léonie Bischoff évoque notamment la relation à la fois charnelle et intellectuelle qu'elle entretient avec Henry Miller, dont elle était très amoureuse.
La dessinatrice dessine ses fantasmes, ses états d'âmes et le côté obscur de sa personnalité. Les dessins sont très recherchés, il ne s'agit pas seulement de décrire des lieux, des personnages et des situations mais aussi de sonder les âmes torturées, notamment celle de Anaïs Nin. Cette dernière ne se débarrasse pas du jour au lendemain de la morale qu'on lui a inculquée. C'est tout un cheminement, qui passe notamment par la psychanalyse.
L'utilisation des couleurs plus ou moins lumineuses selon les situations nous permet de capter les ambiances. Une des scènes particulièrement dérangeante est dessinée sur fond noir, par exemple. J'ai lu que cet album était le fruit d'un travail de longue haleine qui avait demandé à son autrice des années de réflexion et d'essais avant d'arriver à trouver la bonne approche. Le résultat est époustoufflant.
C'est un album vraiment très abouti que nous propose Léonie Bischoff !
Participation à la BD de la semaine (liens chez Fanny cette semaine)
Les matins doux fait partie de la collection "Dyade", publiée chez chez Steinkis. Cette collection propose des histoires d'amour dans lesquelles deux êtres s'inspirent dans leur vie créative. Dans le cas présent, il s'agit de Simone de Beauvoir et de Nelson Algren. Je dois avouer que ce dernier m'était complètement inconnu. Il s'agit d'un écrivain américain qui vivait à Chicago et dont les œuvres sont le reflet de la vie américaine de l'époque. Simone de Beauvoir m'intimide et, si j'ai l'impression de la connaitre un peu, je ne suis pas certaine de l'avoir déjà lue. En savoir un peu plus sur elle par l'intermédiaire d'une BD m'a semblé une bonne approche.
En visite aux Etats Unis pour une série de conférences, Simone rencontre Nelson à Chicago. C'est le coup de foudre mais leur relation est assez houleuse car la liberté que s'octroie Simone de Beauvoir ne convient pas à Nelson, qui souffre de devoir la partager avec Jean-Paul Sartre. Sur le plan intellectuel, l'entente est parfaite. Les années durant lesquelles ils se fréquentent sont fructueuses. Nelson ouvre les yeux de Simone de Beauvoir sur les opprimés de ce monde, parmi lesquels figurent les femmes. Les amoureux se voient de temps en temps, quand Simone fait le voyage pour le retrouver. Ils entretiennent une relation épistolaire, dont quelques extraits sont insérés dans la BD. Leur liaison démarre en 1947 et s'achève en 1964.
J'ai passé un très bon moment en compagnie de Nelson et de Simone, avec en toile de fond le Chicago de l'époque. Je suis admirative de l'incroyable avance de Simone de Beauvoir sur son temps. Elle voyage seule, s'autorise une double vie amoureuse et défend sa liberté coûte que coûte. Les dessins m'ont beaucoup plu. Les visages sont expressifs et les scènes d'amour (bien qu'explicites) ne sont jamais vulgaires. J'aurais bien aimé quelques dizaines de pages supplémentaires, ce sera mon seul bémol.
Une jolie découverte que je dois à l'opération "Masse critique" de Babelio
Après nous avoir proposé une incursion dans l'enfance de Mozart puis dans celle Léonard de Vinci, William Augel s'intéresse à Agatha Christie. De façon ludique, l'auteur propose au jeune lecteur de pénétrer dans l'univers de la reine du crime par de courtes histoires et saynètes mettant en scène l'enfance d'Agatha Christie. Nous découvrons une petite fille vive et malicieuse qui voit dans sa vie quotidienne des tas d'enquêtes à mener. La fillette revisite également des contes pour enfants en imaginant des variantes. Il ne faut pas s'attendre à lire une biographie. En effet, seules quelques informations sur l'autrice sont livrées à la fin de l'album.
L'ouvrage suscitera peut-être des vocations et donnera certainement à quelques enfants l'envie d'aller plus loin dans la découverte d'Agatha Christie. Au niveau de l'esthétisme de l'album, j'ai aimé la palette de couleurs utilisée mais moins le dessin, qui tend vers la caricature. Cette bande-dessinée est destiné à un public assez jeune. J'avoue que je m'attendais à un ouvrage plus documenté.
A conseiller à de petits enquêteurs en herbe.
Lu dans le cadre d'une opération "Masse critique"de Babelio
Cette superbe BD raconte la rencontre entre deux femmes, Mona et Monika. La première est une réfugiée syrienne qui vit dans une tente près de l'aéroport désaffecté d'Héraklion. La seconde est la sage-femme qui lui annonce qu'elle est enceinte. Entre les deux femmes nait immédiatement une forte complicité.
Nous les suivons toutes les deux dans leur quotidien. Mona la syrienne cherche un pays d'accueil pour élever son futur enfant pendant que Monika rêve d'une vie où elle et son mari auraient les moyens de prendre leur autonomie. En raison de la crise économique grecque, l'époux de la sage-femme n'a pas de travail. Incapables de subvenir à leurs propres besoins, ils sont contraints de vivre chez les beaux-parents,
Ce roman graphique a vu le jour suite à la participation de Sandrine Martin au projet ERC, une initiative qui a pour but de vulgariser en images les recherches scientifiques. La dessinatrice a suivi Vanessa Grotti, une anthropologue qui étudie la maternité des migrantes enceintes dans les régions frontalières de l'Europe.
Le personnage de Mona, fictionnel, reprend les caractéristiques et expériences de différentes femmes suivies par l'anthropologue. Il en est de même pour Monika, qui symbolise la sage-femme confrontée à la précarité des femmes migrantes alors qu'elle-même peine à vivre décemment dans son pays en pleine crise économique.
Je qualifierai cet ouvrage de docu-BD, un genre que j'affectionne tout particulièrement. le dessin fait passer beaucoup de messages et en dit plus long que n'importe quel discours. Nous suivons des femmes dans leur quotidien. Elles ont des noms et ne font plus partie de la foule anonyme dont nous déplorons le sort dans les journaux télévisés.
Sandrine Martin fait ressortir de son dessin, en bichromie bleu et rouge, beaucoup d'humanité. J'ai été touchée par la bienveillance de la sage-femme envers sa patiente. C'est une très belle profession qu'elle met en lumière et si importante pour toutes les femmes du monde ! Le dessin, très précis, porte un soin tout particulier aux décors, qui en disent beaucoup sur ce que vivent les personnages.
J'ai eu coup de cœur pour cette BD que j'ai déjà envie de relire.
L'album s'ouvre par un échange entre Rose, devenue âgée et sa petite fille Virginie. Ce jour-là, Virginie est venue confier ses émois amoureux à sa grand-mère, qui à son tour lui raconte ceux de sa jeunesse. Nous remontons en 1940 dans l'immeuble où vivait Rose. La France est occupée par les allemands et la situation des juifs est préoccupante. Sarah Ansburg et son jeune fils vivent dans la crainte quotidienne d'être découverts. Rose fait son possible pour leur venir en aide. Quand un jeune soldat allemand frappe à la porte des Ansburg c'est Rose qui ouvre et détourne l'attention du soldat. Le soldat n'est pas dupe mais il ferme les yeux. Il a un véritable coup de foudre pour la jeune femme et c'est réciproque...
Nous suivons le quotidien des autres habitants : privation de liberté, rationnement alimentaire, actes de bravoure mais aussi magouilles en tous genre, délation et collaboration avec l'ennemi. Quand arrive la fin de la guerre, c'est l'heure des règlements de compte. Hélas, ceux qui sont punis ne sont pas forcément ceux qui le méritent le plus.
Voilà un livre que j'ai offert à l'un de mes enfants (il l'a beaucoup aimé). Je l'ai lu à mon tour me demandant, encore une fois, pourquoi je ne lis pas plus de BD ! Je ne vous cacherai pas toutefois que j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, confondant au départ les personnages féminins. Il y a pourtant des blondes et des brunes, des jeunes et moins jeunes. Passé ce temps d'adaptation, où j'ai dû revenir en arrière, j'ai été happée par l'histoire et la vie des habitants de l'immeuble.
On retrouve dans l'album des tonalités de vert et de beige. Le rouge symbolise la vie et l'amour : les tenues de Rose, les coeurs qui battent... A la fin de l'album, le rouge change de camp pour devenir la couleur de la haine et de la violence. Carole Maurel et Navie sont parvenues l'une par les dessins, l'autre par le texte à restituer l'ambiance d'une époque.
Hyppolyte, acteur fauché d'une troupe de théâtre, tombe amoureux d'une jeune fille appartenant à une ethnie voisine. Cette dernière lui demande une somme astronomique en échange de sa main. Elle ne le prend absolument pas au sérieux.
Rien n'arrête le jeune homme, qui a sept jours pour relever le défi. Il fait preuve d'imagination et fait fonctionner ses réseaux pour tenter de réunir la somme. Une de ses astuces est d'ouvrir un lieu de vie qu'il va nommer le Ting Tang Sap Sap. Il s'agira ensuite de le faire vivre et fructifier...
L'auteure (Anaële Hermans) fait la part belle au conte, par l'intermédiaire d'une "histoire dans l'histoire" particulièrement truculente (une des premières astuces d'Hyppolyte pour gagner de l'argent).
J'ai particulièrement apprécié l'humour qui se dégage de l'album. Il est fait référence, notamment, à une particularité africaine dont j'avais déjà entendu parler : "les parents à plaisanterie". La coutume veut qu'on se balance des noms d'oiseaux si l'on est "parents à plaisanterie". Ce véritable "sport national" ne manque pas de piquant.
Le lieu est fort bien restitué par des planches colorées qui décrivent avec moultes détails les décors. Nous sommes plongés dans l'ambiance d'un village africain dont les habitants, un peu nonchalants, sont toujours prêts à se rendre service. Les mœurs et le rythme de ce village sont si différents de ce que nous connaissons chez nous, que le dépaysement est complet.
Une lecture anti-morosité !
Lu dans le cadre d'une opération "Masse Critique" de Babelio
De Fabcaro, j'avais lu eu, en 2017, un coup de coeur pour "Zaï zaï zaï zaï". Mon fils avait été emballé également. J'ai donc eu envie de lui offrir une autre BD de l'auteur. J'ai choisi "Open bar (première tournée)". Manque de chance, quelqu'un m'a précédée. Je me suis donc retrouvée avec l'ouvrage sur les bras. "Open Bar" a dormi quelques mois dans ma PAL (curieusement je n'avais plus envie de le lire). Je l'ai sorti un dimanche où j'avais besoin de légèreté.
Il ne s'agit pas d'une seule et même histoire (comme dans "Zaï zaï zaï zaï") mais d'une succession de gags. Fabcaro met en scène des moments de la vie quotidienne, en couple, en famille ou entre amis. Il se moque des tendances du moment et du "politiquement correct".
Un petit exemple :
En écrivant ce billet, je m’aperçois que je n'ai pas prêté attention au graphisme à la première lecture. J'ai lu les bulles sans me soucier vraiment des dessins. En m'y replongeant, je me rends compte que les dessins sont quasi-identiques pour une même histoire. Je trouve incroyable de ne pas l'avoir remarqué la première fois.
Grâce à "Open Bar" j'ai oublié l'espace d'une heure que nous vivions une période difficile. Merci à Fabcaro pour ce moment de légèreté qui m'a fait le plus grand bien. Mon enthousiasme n'a toutefois pas été aussi flagrant qu'avec Zaï zaï zaï zaï", que j'avais trouvé excellent.
Emil Ferris - Monsieur Toussaint Louverture - Tome 1 - 2018 - 416 pages
Depuis sa sortie, ce roman graphique fait l'objet de nombreux avis élogieux sur les blogs. Il est dans ma Pile à lire depuis un bon moment mais il me fallait de la disponibilité pour m'y plonger. J'ai choisi une semaine de vacances pour l'ouvrir et j'ai bien fait car il faut un peu du temps pour le parcourir, en raison du nombre de pages (plus de 400) mais aussi de la richesse des dessins qu'il contient.
Si l'histoire en elle-même est très intéressante, l'esthétique de l'album l'est plus encore. Je ne suis pas une spécialiste du genre mais je crois que cet ouvrage est absolument unique. Se présentant sous la forme d'un cahier à spirale très épais (avec lignes), l'ouvrage offre une multitude de dessins, réalisés avec des stylos billes ou des feutres. La police de caractère est soignée et très agréable à lire (je déteste les écritures "pattes de mouche").
Emil Ferris nous propose le journal d'une fillette qui se représente comme un monstre. Cela m'a surprise au départ mais je me suis laissée envoûter par le talent de l'autrice sans trop attacher d'importance à cette histoire de monstres.
Nous sommes à Chicago dans les années 60. Karen vit avec sa mère et son frère dans le sous-sol d'un immeuble. Dans un appartement du bâtiment, une femme est retrouvée morte dans sa chambre. Il s'agit d'Anka Silverberg, une rescapée de la shoah. Si la thèse du suicide est avancée, Karen n'y croit pas et se lance dans une enquête qui va lui faire découvrir un pan de l'histoire de l'Allemagne.
Cette enquête, tout à fait passionnante, retrace donc le passé d'Anka. Dans le même temps, nous découvrons le présent de la jeune Karen, dont la maman est atteinte d'un cancer. Le quotidien de Karen est perturbé par la maladie. Son frère Deeze, plus âgé, la prend sous son aile. Deeze n'est pas un personnage très net mais il déborde d'amour pour sa jeune sœur, qui ne ressemble pas vraiment aux autres petites filles. Karen a du mal à être acceptée pour ce qu'elle est.
Nous découvrons, avec Karen, les bas quartiers de Chicago et la "faune" qui y vit. Nous croisons des drogués, des prostituées et des truands. Certains sont bienveillants, d'autres bien moins et Karen échappe parfois au pire. Avec son frère, elle parcourt les musées et s'intéresse à des peintres classiques (Goya, Delacroix...). Elle vit littéralement les scènes de ces tableaux et les représente.
On pourrait parler de ce roman graphique pendant des heures tant cet OVNI littéraire est extraordinaire mais le mieux est de le découvrir par vous-même. En ce qui me concerne, j'attends avec impatience le tome 2 pour découvrir la suite des aventures de Karen et le dénouement de son enquête.
Après avoir refermé l'ouvrage, j'ai fait des recherches sur Emil Ferris, dont l'histoire est assez extraordinaire. J'ai appris que l’existence de "Moi, ce que j'aime, c'est les monstres" tient du miracle. L'autrice a contracté, à l'âge de 40 ans, une méningo-encéphalite qui a failli la laisser paralysée. Ses proches, comprenant que dessiner était vital pour elle, lui fixaient un stylo sur la main avec des bandes adhésives. "Moi j'aime les monstres" a pris vie à ce moment-là. Il a mis six ans à devenir ce chef-d'oeuvre (je n'hésite pas à le qualifier ainsi).
Cela ne surprendra pas ceux qui l'ont lu, je classe cet ouvrage dans mes coups de coeur.
Cette superbe bande dessinée est consacrée au musicien Robert Johnson. Ce grand guitariste et chanteur de blues est né en 1911 (Missisipi) et mort 27 ans plus tard. Son nom ne me disait rien de prime abord mais je me suis aperçue, en faisant des recherches, que je connaissais plusieurs de ses titres (dont un repris par Eric Clapton).
Ce qui frappe en ouvrant l'album, c'est son esthétisme. Le dessin, en noir et blanc est très évocateur. La première page nous met dans l'ambiance. On voit le musicien jouant de la guitare, avec autour de lui trois femmes aux courbes généreuses. En arrière plan se trouve une bouteille. La musique, les femmes et l'alcool, voilà un résumé de la vie du musicien, développée dans cet ouvrage somptueux.
Robert Johnson s'est retrouvé très jeune sans père. Ce dernier a dû quitter son domicile, poursuivi par le propriétaire de la plantation dans laquelle il travaillait. La mère du petit Robert aura successivement deux autres compagnons, qui feront office de père mais auxquels Robert donnera du fil à retordre. La seule chose qui intéresse le garçon, c'est de jouer "de la musique du diable". Après des débuts laborieux, le jeune musicien fera une rencontre qui lui mettra le pied à l'étrier. En quelques mois, il apprendra la technique et deviendra un excellent guitariste. Ses progrès sont si spectaculaires qu'on le soupçonnera "d'avoir vendu son âme au diable" en échange de ce talent fulgurant.
Dès les premières pages, j'ai été intriguée par le narrateur, qui ne se présente qu'à la toute fin, sous la forme d'une devinette que l'on élucide sans trop de difficultés. J'ai aimé le ton décalé de ce narrateur mystère.
"Love in Vain" est une BD que j'ai eu envie de parcourir une deuxième fois, après avoir fait quelques recherches complémentaires sur ce génie qui fait encore référence dans l'univers du blues. Je ne résiste pas à vous faire écouter la reprise par Clapton du titre "Sweet Home Chicago".
A la fin de l'album, il nous est proposé de découvrir quelques paroles de chansons, superbement illustrées..
Une belle réussite, à tous points de vue !
J'ai lu cette Bd dans le cadre du challenge organisé par Enna
J'ai choisi cette BD car je l'avais repérée sur un blog. Le contexte du roman, à savoir la réunification des deux Allemagne, est un sujet qui m'intéresse beaucoup. J'ai étudié l'Allemand au lycée (avant 90) et j'aimais beaucoup étudier des textes qui évoquaient la civilisation et l'histoire contemporaine de l'Allemagne.
Nous suivons, dans son quotidien, une jeune rameuse de l'Ouest prénommée Wiebke. Le sport occupe une grande partie de son temps mais ce n'est pas vraiment une passion. Elle suit sa sœur aînée, douée pour l'aviron. Au bout d'un certain temps, les deux sœurs ne rament plus ensemble. La nouvelle partenaire de Wiebke est une jeune fille "anciennement de l'Est". Nous sommes dans les années 90. La réunification vient tout juste d'avoir lieu et ne se fait pas sans peine. Après une si longue séparation, il n'est pas aisé de ne faire qu'un, du jour au lendemain. Les divergences entre l'Est et l'Ouest se retrouvent aussi dans le sport. L’Allemagne de l'Est (comme tous les pays de l'Est) avait une culture sportive très développée. Il n'en est pas de même pour l'Allemagne de l'Ouest, plus "cool" dans les entraînements.
Si le sport intéresse la jeune femme, le sujet des garçons occupe également son esprit. Nous suivons les aventures amoureuses et sexuelles de Wiebke que j'ai trouvé assez libérée pour l'époque, notamment dans la façon d'évoquer le sujet avec ses parents.
Quelques planches sont strictement documentaires afin de nous donner quelques éléments de compréhension des thèmes évoques. Les planches qui traitent de la technique de l'aviron ne m'ont pas particulièrement passionnée, je l'avoue, contrairement à celles qui traitent de la réunification allemande.
J'ai beaucoup aimé l'esthétique de la BD, très soignée. Le noir et blanc prime sur la couleur mais sans austérité. Le trait est précis, les visages expressifs. Dans les bulles, la taille des caractères aurait peut-être pu être un peu plus grande.
Bien que je ne sois pas une grande sportive, j'ai bien aimé suivre les entraînements et le championnat du monde, dernier épisode de ce roman graphique. Je dois dire toutefois que ce sont les aspects culturels et historiques qui m'ont intéressée le plus.