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Il y a deux ans, j'ai demandé à Marie, la femme d'Henri: "Maintenant que la vie se termine, tu penses qu'on a bien fait de revenir des camps ?" Elle m'a répondu: "Je crois que non, on n'aurait pas dû revenir. Et toi qu'est-ce que tu en penses ? " Je n'ai pas pu lui donner tort ou raison, j'ai juste dit: "Je ne suis pas loin de penser comme toi." Mais j'espère que si la question m'est posée à mon tour juste avant que je ne m'en aille , je saurai dire oui, ça valait le coup".
"Et tu n'es pas revenu" est une longue lettre adressée à son père par Marceline Loridan-Ivens, rescapée du camp de Birkenau. Déportée en 1944 avec son père, ils n'auront pas le même destin. Après avoir montré à sa fille, au péril de sa vie, tout l'amour qu'il lui portait, le père de Marcelline finira, comme tant d'autres, par être exterminé .
Aidée dans son travail d'écriture par Judith Perrignon, Marceline Loridan-Ivens témoigne de ce qu'elle a vécu à Birkehau. Elle évoque également la période, ô combien difficile, qui a suivi le retour des camps. Comment raconter l’indicible à des gens qui de surcroît ne veulent pas entendre ? Comment se réinsérer dans une vie "normale" et vaincre la culpabilité d'être vivante alors que d'autres n'ont pas eu cette chance ?
Marceline Loridan-Ivens ne se pardonnera jamais d'avoir oublié les derniers mots de son père, consignés sur une lettre qu'elle a perdu au camp. Ce livre est une forme de réparation mais aussi, peut-être, le témoignage qui lui permettra de dire, aux derniers jours de sa vie, qu'elle a bien fait de rentrer des camps, ne serait-ce que pour raconter ce qui s'y est passé.
J'a eu un petit temps d'adaptation avant d'associer la voix de Sandrine Kiberlain (que j'aime beaucoup au cinéma) à une lecture audio mais j'ai trouvé au final son interprétation très juste.
Un témoignage de plus sur l'holocauste me direz-vous ?
Certes, mais chaque histoire est singulière et mérite d'être connue.