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Chers visiteurs, bonjour !

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Ecoutons un livre

Dépôt des liens : Ici

Tous les 28 du mois, je publie un billet récapitulatif des lectures audio des participants. Il n'est pas nécessaire de participer à chaque fois.

 

 

 

14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 23:07

Cinq matins de trop

Le livre de poche (Autrement) - 218 pages - traduit de l'anglais (Australien)

 

"Cinq matins de trop", aujourd’hui considéré comme un classique en Australie, a été écrit par Kenneth Cook en 1961 alors qu’il avait 32 ans.  

Nous sommes dans l’Outback, région  semi-aride d’Australie et plutôt inhospitalière d’un point de vue géographique. John Grant est un jeune instituteur nommé à Tiboonda pour deux longues années.  A l’issue de la première année, il s’apprête à rentrer chez lui à Sidney pour les vacances d’été. Il se réjouit de cette pause à laquelle il rêve nuit et jour, ne supportant plus la chaleur insoutenable de la région et s’y ennuyant à mourir. Avant de rejoindre Sidney, il doit faire une halte dans la ville la plus proche. Il s'agit de « Bundanyabba ». Malheureusement pour lui, mais par sa faute, cette halte va se transformer en un véritable cauchemar. Je n’ai pas envie de vous en dire plus, mieux vaut commencer cette lecture sans trop savoir où l'on va.

« Il se sentit dans la position impossible d’un homme devant résoudre un problème accablant, mais dénué de l’énergie neuronale lui permettant de s’y atteler. A un moment ou un autre, il devrait songer au moyen d’arriver à Sidney, ou de faire quelque chose, mais pas maintenant, pas juste maintenant ».

Je me suis laissé embarquer immédiatement dans le cauchemar éveillé de John, qui tombe dans une sorte de guet-apens sans trouver la force de s’en sortir. Une certaine angoisse s’est progressivement emparée de moi, effrayée par l’engrenage infernal de cette aventure et la violence de certaines situations (je pense notamment à une chasse aux kangourous absolument sidérante). J'avais envie de secouer ce jeune instituteur, de lui crier de réagir, j'attendais un sursaut de sa part, mais ne pouvais que constater qu'il en était absolument incapable. L'histoire est angoissante mais non dénuée d'humour, étonnamment. Le dénouement, que l'on n'arrive pas à imaginer tant la situation semble inextricable, est assez inattendu. 

Un bon roman d’initiation et d'aventures, qui se lit comme un thriller.

(Je vais tenter de le faire lire à mon fils de vingt-ans...)

 

Les avis enthousiastes de Cathe - Dasola - Keisha - Yvon

En revanche praline n'a pas du tout aimé.

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 23:22

Flaubert est un blaireau

 

    Editions-Dialogues.fr - mars 2010 - 201 pages

 

 

Les livres sur l’éducation et l’école ne font pas partie de mes lectures habituelles. Le sujet m’intéresse mais je devine souvent à l’avance ce que je vais y trouver, ce qui en diminue sérieusement l’intérêt : le niveau baisse, il est quasiment devenu impossible de faire classe aux gamins des banlieues… Le problème m’interpelle, mais la littérature sur le sujet ne m’attire pas. Pourquoi avoir lu celui-là ? Tout d’abord car le titre m’amuse : il fallait oser ! Deuxième raison, j’avais envie de découvrir les Editions Dialogues.fr, lancées par la librairie du même nom qui se situe dans ma région.

 

L’ouvrage se présente comme une série de courtes chroniques dans lesquelles l’ancien professeur nous présente des élèves « en situation ». Alain Chopin ne manque pas d’humour et les portraits d’élèves sont assez truculents. Il manifeste beaucoup de tendresse et de respect également pour les élèves, capables, selon lui, de s’intéresser à des tas de choses (y compris à des textes classiques) pour peu que l’on sache susciter leur intérêt. Pour motiver les élèves, il considère qu’il est inutile de passer des heures à préparer son cours, qu’il est plus judicieux d’arriver en classe avec l’idée de s’adapter aux élèves et d’être suffisamment souple pour changer d’approche si celle prévue ne fonctionne pas. «Ils voudraient que le professeur accepte de lâcher ses pauvres certitudes, qu’il prenne le risque de quitter ses hauteurs pour descendre dans le monde et retrouve, avec eux, dans une recherche commune où chacun ait sa place, la part d’universel, la part d’humanité qui nous est commune et qui constitue la culture en train de se faire, la culture vivante ». 

 

 Dans les différentes chroniques, de nombreuses oeuvres sont évoquées, tout comme les projets pédagogiques montés par Alain Chopin avec ses élèves (rencontres avec des auteurs, visites de lieux évoqués dans des œuvres…). L’ensemble donne un ouvrage vivant et très plaisant à lire. Parmi les chroniques, celle qui m’a fait le plus rire s’intitule « Pour ou contre la violer la stagiaire » : Durant l’année Alain Choplin recevait une enseignante-stagiaire dans une classe d’électriciens (que des garçons). Vers la fin de l’année, la stagiaire (qui s’habillait très près du corps en dépit des recommandations discrètes de l’enseignant) a pris seule la classe pour un cours consacré à l’argumentation. Voici la chute de la chronique : « Les élèves, je les vois dans l’après-midi. Ca a été avec la stagiaire ? Vous avez bien travaillé ? Oui, Monsieur, super. Vous avez trouvé un thème ? Oui Monsieur. On a choisi pour ou contre violer la stagiaire »…

 

 A découvrir !

 

Les avis de : Keisha - Véronique - Alice - Choupynette

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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 23:57

C'était notre terreLe livre de poche (Albin Michel 2008) - 508 pages

 

Le début du livre donne le ton :

"C’était notre terre.

Quand je dis que c’était notre terre, je veux dire que nous ne l’avions pas volée, que nous en avions rêvé au temps de nos ancêtres, et que l’Etat français nous avait permis de concrétiser nos rêves en nous vendant une bouchée de pain six cent cinquante-trois hectares de bonne terre africaine

Te souviens-tu, Henri ?

Six cent cinquante-trois hectares réservés à notre seul usage, ça fait beaucoup de collines, de vallées, de bouquets d’agaves et de lentisques, d’oueds, de cailloux, d’oiseaux de toutes couvées, ça fait beaucoup de ciel et de nuages

Te souviens-tu, Henri ? Ça fait beaucoup de sueur, de fatigue et de larmes, beaucoup de malheur et pas assez de joie, mais pour rien au monde je n’aurais voulu naître ailleurs."

 

Une famille de colons français bien implantée en Algérie, les « Saint-André », se trouve confrontée à la décolonisation du pays. Les membres de la famille, vivants et morts, expriment tour à tour leur vision des faits. La parole est également donnée à Fatima, la bonne à tout faire Kabyle, exploitée de façon odieuse mais qui ne quittera jamais la famille parce qu’elle ne sait pas où aller, sans famille ni connaissance. Son témoignage, au centre du récit, est troublant et révoltant. Tour à tour, on entend les voix de la mère et du père ainsi que celle des enfants. La mère est inflexible et sans cœur, aigrie par sa position d’épouse délaissée. Le père est un odieux colon qui passe ses soirées dans les bordels arabes et n’a aucune considération pour les algériens, qu’il exploite sans vergogne. Le couple a trois enfants, un fils qui se rangera du côté des algériens et deux filles qui finiront par fuir l’Algérie mais ne trouveront jamais le bonheur, l’une parce qu’elle n’assume pas son homosexualité, l’autre parce que la nostalgie de l’Algérie ne lui permettra pas de tourner la page.

 

On comprend aisément à quel point il a dû être difficile pour ces gens de quitter une terre dont ils s’estimaient les propriétaires. Mais qui étaient-ils au juste ? On découvre au fil du roman que leur intégration s’était faite par la force, qu’ils n’avaient jamais été les bienvenus sur cette terre difficile à exploiter et dont pourtant ils avaient fait des miracles. Est-ce que tous les colons se comportaient avec autant de mépris que les Saint-André vis à vis de la population locale ? Je préfère penser que non … Il ne faudrait pas s’imaginer pour autant que les algériens colonisés étaient des enfants de cœur. Certains passages du livre nous montrent qu'ils se rebellaient par des actes barbares inacceptables, que les colons réprimaient aussitôt de façon démesurée, créant une spirale infernale vers la violence. Le roman est dérangeant car il présente une vision des pieds-noirs assez terrible. De retour en France, les personnages du livre se montrent incapables de s’adapter à leur nouvelle vie et certains d’entre eux continuent à s’acharner contre les algériens, n’hésitant pas à persécuter ceux qui vivent en France. Mathieu Belezi dénonce les exactions des colons mais nul n’est épargné. Des atrocités ont été commises par tous les camps y compris par l’armée française qui n’hésitait pas à torturer pour obtenir des aveux, c’est bien connu.

 

L’écriture est singulière et peut surprendre, mais personnellement, j’ai immédiatement adhéré à ce style très personnel. Chaque phrase est marquée par un retour à la ligne et non un point. Certains passages sont en italique. Le personnage s’adresse alors dans sa réflexion à un autre membre de sa famille, parfois défunt.  Le texte se lit comme une sorte de litanie, musicale et très rythmée. J’ai trouvé cette écriture assez remarquable. 

 

Une fresque familiale et historique absolument passionnante, mais dérangeante.

 

Les avis de : 

Antigone et Emmelyne (séduites) - Canel (n'est pas allée au bout) - Solenn (très mitigée)

 

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 23:07



Pocket (Editions Eloise d'Ormesson 2007) - 118 pages

Les enfants ont la particularité de se projeter avec une grande facilité dans un imaginaire foisonnant. Mais José va trop loin et peu à peu l’univers qu’il s’est fabriqué se substitue à la vraie vie. Le jeune enfant vit seul avec sa maman depuis le décès du papa. Au grand désespoir de la jeune femme, le petit garçon l’exclut peu à peu de son monde, lui préférant ses amis les objets : un bougeoir (surnommé le colonel), le plafond de sa chambre (le nuage) et quelques autres objets sont ses compagnons d'aventure. La jeune maman est fragile et sombre peu à peu dans la dépression…

 

C’est une histoire triste et qui montre à quel point il peut être déstabilisant pour un parent, à fortiori seul, d'être confronté à un problème psychologique rencontré par son enfant. L’extrême solitude de la maman fend le coeur, tout comme la prise de conscience tardive du petit José. L’écriture simple, presque naïve, permet d’approcher au plus près de la bulle de José. 


Une lecture touchante que je dois à Anne

 

De Richard Andrieux, j’ai lu l’an passé « l’homme sans lumière », un roman très original. Je m’étonne qu'il n'ait pas été davantage remarqué. 

 

  objectif_pal

5/34 (aujourd'hui : 55)

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 23:05

 

   

TRIARTIS (correspondances intempestives) - mars 2010 - 120 pages 

 

Nos premières sensations sont ancrées en nous mais inatteignables par la mémoire. Dotée d’une très jolie plume, Isabelle Cousteil a eu l’idée d’écrire le journal intime d’un tout petit. Nous le suivons de la maternité à la maison-péniche où il grandit et s’épanouit sous le regard bienveillant de sa maman. Le texte se lit lentement et se déguste : 

Les premières lignes pour vous mettre l’eau  la bouche :

« J’ai quatre ans et des poussières. Pas des poussières de passé, ces poussières jaunies qui mettent les larmes aux yeux parce qu’elles piquent le coeur. Non ! Des poussières propres et gaies, des poussières de sable et de peluche, des poussières de moutons ramassés sous les meubles-cabanes où il fait bon se cacher… »    

C'est un récit poétique et plein de joie de vivre, bien qu’émouvant vers la fin : Aucun bonheur n’est à l’abri  d’une « tuile » qui parfois tombe de façon brutale et cruelle. Le petit loup en fera le douloureux apprentissage. Je ne pense pas me tromper en disant que derrière ces lignes, se cache une maman attentionnée qui a voulu laisser à son enfant un témoignage des tendres premières années passées au sein du cocon familial. C’est une jolie idée et le résultat tout à fait réussi.

 

Je découvre avec ce roman la petite maison d’édition « Triartis » et sa collection «correspondances intempestives », qui mérite qu’on s’y attarde… 

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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 14:38

 



                             Editions quadrature - 2010 - 127 pages

Une fête se prépare pour célébrer les 80 ans d'un vieil homme, Louis. Cet évènement prendra une tournure inattendue de tous, sauf du principal intéressé. Mais avant découvrir laquelle, l'auteur nous propose sous forme de "tranches de vie" l'entourage de Louis. Comme dans toutes les familles, des crises diverses se manifestent : crise d’adolescence ou de couple, remises en questions diverses et variées…  Chaque lecteur se retrouva dans l'un ou l'autre des personnages ou rencontrera une situation qu'il a vécue à un moment de sa vie. Et comme dans toutes les familles, il existe des zones d'ombres qui peuvent gâcher un jour de fête...

La construction du recueil, avec comme fil conducteur un personnage (le grand-père) et la dernière histoire qui réunit tous les protagonistes, me laisse à penser que l'ouvrage plairait également aux "non-amateurs" de nouvelles, par sa proximité avec le roman. Après « Court, noir, sans sucre », je me suis de nouveau régalée avec ces nouvelles d’un tout autre genre, mais éditées également par Quadrature, une maison d’édition belge que les amateurs du genre doivent découvrir de toute urgence si ce n’est déjà fait.
 

 Cathulu a été séduite également

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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 00:50



Le livre de poche (Calmann Levy 2009) - 313 pages

Il nous arrive à toutes et tous d’être un peu tête en l’air, d’oublier où est garé notre voiture, de ranger un objet à un endroit et de le retrouver à un autre (hum, c’est un peu moi, ça d’ailleurs...). C’est ce qui arrive à Sophie, jeune femme dynamique et bien sous tous rapports. Quand les oublis vont crescendo alors qu’elle redouble de vigilance, elle finit par mettre en doute sa santé mentale. Un événement va marquer le basculement de sa vie dans le cauchemar.  La mort troublante de sa belle-mère, dont elle a rêvé le déroulement exact de façon prémonitoire. A partir de là, sa vie devient un véritable enfer, elle n’a plus la maîtrise de ses faits et gestes, son couple commence à battre de l’aile ... Est-elle folle ou victime de machination ? Le lecteur le découvre dans la 2ème partie. Dès lors les pages se tournent à toute vitesse car il nous tarde de comprendre le fin mot de l’histoire…

 

Je lis peu de thriller et je suis particulièrement exigeante quand je me laisse tenter par l’un d’entre eux. Bien que j’aie deviné à l’avance pour partie la tournure que pouvaient prendre les événements, j’ai lu ce roman d’une traite, scotchée aux faits et gestes de Sophie et bluffée par la capacité de résistance et d’adaptation qu’elle manifeste. La dernière partie offre un retournement de situation assez jubilatoire, bien que particulièrement stressant. La fin est assez immorale je dois dire. La quatrième de couverture parle de thriller diabolique, tous les ingrédients y sont et c’est redoutablement efficace. Ca m’a beaucoup plu !


  Les avis de : Stéphie - Cuné - Flo - Canel

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 00:26





















Stock 2010 - 300 pages

« Dis oui Ninon », premier roman de Maud Lethielleux, a suscité l’an passé dans la blogosphère un réel enthousiasme. Seuls quelques lecteurs sont restés au bord du chemin, ne partageant pas l’engouement général. Le billet de Laure retranscrit parfaitement les reproches faits au roman, que je peux comprendre même si je vois les choses autrement. A mon sens, les livres de Maud se lisent comme des contes. Il ne faut pas y chercher de vraisemblance à tout prix, même si derrière ces histoires il y a du vécu. Il me semble comprendre que l’auteur veut raconter des histoires qui font chaud au coeur et donnent de l’espoir, même là où, à première vue, on ne voit que misère et difficulté. Une optimiste forcenée, Maud Lethielleux ?  Il se pourrait bien…

 

Le personnage principal s’appelle Moon et vit dans la rue. Solitaire, mais pas totalement, elle ne se plaint pas de son quotidien même si ses coups de cafard sont fréquents. Pas facile tous les jours être une SDF, on s’en doute. Quand son petit ami la quitte, elle se raccroche aux mots qu’elle a commencé à consigner dans un cahier, des mots qui, mis bout à bout, vont donner une nouvelle orientation à sa vie de petite marchande de sourires… Je n’en dirai pas plus sur l’histoire, il serait dommage de trop en dévoiler. Je vous dirai seulement qu’au détour des pages on croise sous forme de clin d’œil Ninon et son papa, les personnages centraux du premier roman. D’une certaine façon ils vont aider Moon à décrocher la lune…

 

Un langage oral empreint d’humour et de poésie, des phrases qui font mouche, le style est celui du précédent roman. On retrouve, du début à la fin du texte, l’unité de ton que l’on avait admiré dans « Dis oui, Ninon ». Deux phrases, au hasard des pages :

« Fidji et moi on n’est pas des saisonniers de la mouise, ni des intérimaires de la dèche. Nous on est les préposés de la galère perpétuelle, les bénévoles du bitume, la misère en bandoulière »

« Je marche beaucoup ces temps-ci, je fais un marathon contre les pensées, je les laisse en plan sur mon carton et je pars en trombe avant qu’elle n’aient le temps de se réveiller. »

 

Un second roman réussi, que je me propose de faire voyager.


L'avis de Keisha
 

Se sont inscrits au livre voyageur : Anne ; Gwenaelle ; Clara ; Gambadou ; Bénédicte ; Stephie ; La pyrénéenne ; Nanne ; Geishanellie ; Liliba ;

Un deuxième livre voyageur est en circulation, Géraldine s'en charge :

Karine ; Saxaoul ; Géraldine ; Sylvie ; Pascale ; Alex ; Thais ; Marie ;

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 21:35

    Quadrature 2010 - 113 pages

« Court, noir, sans sucre » est une réédition (enrichie de deux nouvelles), d’un ouvrage publié initialement chez L’être minuscule. Emmanuelle Urien n’est pas une inconnue sur les blogs de lecteurs. Plusieurs de ses titres ont fait l’objet de billets pour la plupart élogieux. On peut citer "Tu devrais voir quelqu’un" (roman publié chez Gallimard), "La collecte des monstres"  (nouvelles publiées chez Gallimard), "Toute humanité mise à part" (nouvelles publiées chez Quadrature).

 

Court … Le recueil comporte quinze nouvelles, sur une centaine de pages. Des histoires très bien construites, avec des phrases courtes et percutantes ainsi qu’une chute souvent inattendue et fort bien vue.

Noir… Ces nouvelles sont toutes « noires », mais à des degrés différents. Elles abordent des sujets de société très variés (le couple, la famille, la guerre, la maladie…) avec un zeste de cruauté et une pincée d’humour (mais noir bien sûr !). Les personnages sont pour la plupart des marginaux ou des écorchés de la vie. On y croise notamment un simple d’esprit pas si bête qu’il n’y paraît, une infirmière au Rwanda amenée à commettre un meurtre, une femme que le chagrin mène à l’euthanasie…

Sans sucre… car c’est sa pointe d’amertume lui donne sa saveur bien particulière.

 

Les histoires sont vraiment homogènes tant au niveau du style que de la qualité, ce qui m’a agréablement surprise car c’est rarement le cas dans les recueils de nouvelles. C’est une des raisons qui me fait bouder un peu ce genre littéraire, je dois dire. La maison d’édition « Quadrature » me paraît sélectionner rigoureusement les ouvrages qu’elle publie en ne proposant que quatre recueils par an. A suivre...


Des nouvelles qui m’ont donné envie d’en lire d’autres.


Les billets de keisha ; Florinette ; Mango

Pour connaître le catalogue de Quadrature : http://www.editionsquadrature.be/
et pour en savoir plus sur Emmanuelle Urien : http://www.emmanuelle-urien.org

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 14:04

 

                                  Buchet Chastel - 2009 - 195 pages

Une annonce dans un journal marque le point de départ d’une nouvelle vie pour Annette et son fils Eric. Voulant tirer un trait sur son passé et notamment sur un mariage raté, la jeune femme quitte le Nord de la France pour rejoindre Paul dans le Cantal. Quelques obstacles viennent s’interposer dans la vie couple : La sœur de Paul, célibataire endurcie et aigrie qui voit en la jeune femme une concurrente  et deux vieux oncles grincheux qui boudent chaque changement dans la ferme ancestrale. Mais Annette ne se laisse pas abattre, déterminée à savourer le bonheur simple que lui propose Paul, agriculteur bien dans sa tête et désireux de faire son bonheur.

 

Annette fait partie des gens contemplatifs qu’un lever de soleil ou la cueillette de fruits dans un verger suffisent à combler. Il ne se passe pas grand chose durant ces presque deux cent pages, du moins rien de spectaculaire mais je l’ai lu avec plaisir, apaisée par le bonheur tranquille de cette famille recomposée, une vie qui sans doute ne me comblerait pas autant qu’Annette, mais qu’il me plait d’imaginer. La dernière partie du livre est davantage tournée vers le jeune garçon, qui lui aussi s’adapte lui à merveille à sa nouvelle vie. Ne lui manque que sa grand-mère qu’il espère voir venir habiter le Cantal très bientôt. De très jolies pages sont consacrées à son amitié avec Lola, la chienne de la ferme.

 

J’ai apprécié de retrouver la plume très agréable de Marie-Hélène Lafon, que j’avais découverte avec « le soir du chien », autre histoire qui se passe dans le Cantal.  Cette romancière a le don de décrire fort justement la vie qui s’égrène paisiblement loin de l’agitation de nos villes.  Il devrait y avoir des amateurs parmi les lecteurs de ce blog…

   Les avis de : KeishaDasola ; Landibiblog ; CathuluCuné
  nullLu dans le cadre du Prix des lecteurs Inter comités d'entreprise (cézam) 2010

Challenge du 1% littéraire 2009 9/14


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