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Ecoutons un livre

Dépôt des liens : Ici

Tous les 28 du mois, je publie un billet récapitulatif des lectures audio des participants. Il n'est pas nécessaire de participer à chaque fois.

 

 

 

11 septembre 2019 3 11 /09 /septembre /2019 05:15

Editions Stéphane Marsan - 214 pages - traduit du russe par Raphaëlle Pache

J'ai découvert les Editions Stéphane Marsan l'an passé avec L'oiseau captif", un très beau roman qui n'a pas fait beaucoup de bruit mais a enchanté ceux qui l'ont lu. Quand l'occasion s'est présentée de lire un autre roman de cette maison d'édition, je n'ai pas hésité et je m'en félicite (bien que, cette fois, je ne sois pas allée jusqu'au coup de cœur).  

Avec "F20", nous sommes plongés dans la vie quotidienne d'une famille moscovite. La narratrice a été reconnue schizophrène par le corps médical après que sa sœur aînée ait reçu le même diagnostic quelques temps auparavant. Rapidement, nous constatons que cette famille est atypique et dysfonctionnelle. La mère de famille est immature et névrosée. Le père, aux abonnés absents, à laissé la place à un beau-père marginal et alcoolique. Les deux sœurs schizophrènes ne bénéficient pas d'un contexte idéal pour la prise en charge de leur maladie. Elles multiplient les expériences scabreuses, s'auto-médicamentent et tentent de grandir dans un univers alcoolisé et malsain.

La lecture aurait pu être pesante, vu le contexte, mais il n'en est rien.  F 20 se lit aisément et le ton est assez léger. Youlia, la narratrice, est une jeune fille intelligente et lucide (sauf durant les crises délirantes). C'est la seule personne vraiment censée de la famille. En dépit de sa maladie, elle a les pieds sur terre. Attachante et drôle, elle pratique à merveille l'autodérision. Elle parvient à dédramatiser sa maladie bien que ce soit une vraie galère d'être diagnostiqué "F20" en Russie.

« Je n’ai pas d’avenir. Tout ce que la schizophrénie a à me proposer, je le connais déjà.
Je ne rencontrerai jamais d’homme, je n’aimerai personne, je n’aurai pas d’enfants.
Dans le meilleur des cas, j’adopterai un doberman. Puis mon doberman crèvera.
Voilà ce qui m’attend.
»

Un roman intéressant, qui permet d'aller à la rencontre de la littérature russe contemporaine et de porter un regard différent sur la maladie mentale.

A noter que ce roman a obtenu le National Bestseller Prize 2017 en Russie.

4/6

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7 septembre 2019 6 07 /09 /septembre /2019 23:47

 

Lizzie (Editions R-Jeune adultes) - 2018 - 4 heures - Lu par Alice de Lencquesaing - 4 h

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu Olivier Adam et, cet été, j'ai eu envie de découvrir, en version audio, ce roman publié à l'origine dans une collection pour "jeunes adultes". 

Comme souvent chez Olivier Adam, nous entrons dans l'intimité d'un foyer. Celui-ci vit un cauchemar depuis la disparition de Léa, qui s'est volatilisée alors qu'elle assistait à un festival. Nous remontons le temps et revivons l'arrivée en Bretagne d'une famille parisienne qui a tout plaqué pour s'installer dans une maison de type "vacances". Les parents, lassés d'une vie citadine éreintante, ont entraîné leurs enfants adolescents dans ce changement de vie auquel ils n'adhérent pas. La famille, déjà fragilisée, éclate quand Léa disparaît.

C'est par les yeux du frère de Léa, Antoine, que nous découvrons cette histoire. Olivier Adam parvient à restituer l'état d'esprit de l'adolescent, confronté à un véritable cauchemar. Quand Léa refait surface, miraculeusement, le soulagement est immense mais les difficultés ne sont pas terminées, bien loin de là. Il faut faire face aux médias, qui se montrent irrespectueux envers la famille. Il faut aussi aider Léa à retrouver sa place dans la famille après une longue absence et une expérience traumatisante dont elle ne veut pas parler. 

L'analyse psychologique des personnages, notamment des adolescents, est intéressante. L'histoire est prenante et bien menée mais je mettrai un gros bémol sur la fin, peu crédible Du roman psychologique, nous basculons vers le roman noir et c'est vraiment "too much". J'aurais préféré une fin plus sobre, plus en adéquation avec le reste de l'histoire.

Une lecture agréable avec un bémol pour la fin.

Merci à l'amie qui m'a prêté ce livre audio. 

Lu dans le cadre du challenge mensuel "Écoutons un livre"

 

 

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19 juin 2019 3 19 /06 /juin /2019 23:06

Belfond avril 2019 - 278 pages

"Il faut s'occuper des Tutsi avant qu'ils ne s'occupent de nous"

De retour au printemps 1994, nous suivons parallèlement Rose, une jeune femme Tutsi, et Sacha, une jeune journaliste qui débarque au Rwanda au début du génocide. Le récit de Rose nous est restitué grâce à un carnet dans lequel la jeune femme s'adresse à Daniel, son mari médecin. Daniel, très inquiet pour son épouse restée seule à la maison, va croiser la route de Sacha, la journaliste. Tous vont vivre quelques jours de folie sanglante au terme desquels ils resteront liés à jamais.

L'idée d'écrire ce roman est venu à Yoan Smadja après qu'un enfant de neuf ans lui ait demandé s'il y avait eu "d’autres Shoah que la Shoah" . Yoan Smadja a pensé immédiatement au Rwanda et s'est rendu sur place afin de mieux comprendre le génocide et de recueillir des témoignages de rwandais. 

Voici le troisième ouvrage que je lis sur le thème du génocide rwandais et chaque fois je suis horrifiée par ce qui s'est passé dans ce pays. Comment peut-on en arriver à massacrer son voisin sans état d'âme et avec un sentiment de totale impunité ? C'est difficile à comprendre et pourtant c'est arrivé de nombreuses fois dans l'histoire et nous ne sommes hélas pas à l'abri que cela recommence.

Sans avoir été totalement conquise par la façon de traiter le sujet (j'aurais peut-être préféré une histoire un peu moins romancée), je ne regrette pas d'avoir lu cet ouvrage bien documenté sur le déroulement des faits, afin de me remémorer ce génocide que l'on on ne doit jamais oublier.

Un ouvrage intéressant et essentiel pour le devoir de mémoire.

 

 

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15 mai 2019 3 15 /05 /mai /2019 23:01

Audiolib 2018 - Traduit parNathalie Castagné -  lu par Valérie Muzzi - 23 h 10

"L'art de la joie" est un pavé de 850 pages qui dort dans ma Pile à Lire depuis longtemps et dont je repoussais la lecture par manque de temps (ou de courage ?) Au final, c'est grâce à la sélection du Prix Audiolib que j'ai enfin découvert ce classique italien.

"L'art de la joie" (j'aime beaucoup le titre) raconte l'histoire de Modesta, une femme que nous suivons tout au long de sa vie bien remplie.  Née dans une famille pauvre, elle est souvent livrée à elle-même dans l'enfance, sa mère étant accaparée par un frère trisomique. Modesta finit par être confiée à des sœurs et vit dans un couvent jusqu'à l'adolescence. Puis, pour une raison qu'il est difficile de raconter en quelques mots, elle intègre la famille d'une des sœurs du couvent et trace son chemin avec une détermination et un sens de la liberté inouïs pour l'époque. Modesta mène sa vie en suivant ses envies, ses croyances et ses valeurs, se moquant de ce que l'on peut penser d'elle. 

L'ouvrage aborde de multiples thèmes : l'amour, la vie de couple, l'éducation des enfants, la politique...

L'amour physique occupe une place importante dans la vie de Modesta. Sans tabou, elle alterne les expériences avec des hommes et des femmes, au fil de ses rencontres.  Pourtant, sa vie de femme a bien mal commencé. Avant d'entrer au couvent, elle a subi une expérience traumatisante avec un homme, expérience qu'elle est parvenue à dépasser.

Sa vision du couple et de l'évolution des relations amoureuses est peu conventionnelle, surtout pour l'époque :

"il me semble qu’on tombe amoureux parce qu’avec le temps on se lasse de soi-même et on veut entrer en un autre. Mais pas pour cette idée magnifique, mais trop fatale de la pomme de Platon, tu sais, non ?
— Oui, oui.
— On veut entrer en un « autre » inconnu pour le connaître, le faire sien, comme un livre, un paysage. Et puis, quand on l’a absorbé, qu’on s’est nourri de lui jusqu’à ce qu’il soit devenu une part de nous-mêmes, on recommence à s’ennuyer. Tu lirais toujours le même livre, toi ?"

Nous découvrons une femme à différents stades de sa vie, qui sait profiter du moment présent, bien que lucide sur le temps qui passe.

"Quiconque a connu l'aventure de doubler le cap des trente ans, sait combien il a été fatiguant, âpre et excitant d'escalader la montagne qui des pentes de l'enfance monte jusqu'à la cime de la jeunesse, et combien a été rapide, comme une chute d'eau, un vol géométrique d'ailes dans la lumière, quelques instants et... hier j'avais les joues fraiches des vingt ans, aujourd'hui - en une nuit? - les trois doigts du temps m'ont effleurée, préavis du petit espace qui reste et de la perspective finale qui attend inexorablement... Première, mensongère terreur des trente ans".

J'ai beaucoup aimé les relations de Modesta avec ses enfants (les siens et ceux qu'elle a recueillis). Sa façon d'éduquer, basée sur la confiance et l'ouverture d'esprit est avant-gardiste. Je mettrai toutefois un bémol sur certains de ses "secrets". Elle ne dévoile pas aux enfants, par exemple, l'identité de leur père, quand les naissances sont "hors cadre".

Si j'ai passé de beaux moments avec ce roman, je me dois d'être honnête en avouant que j'ai baillé plusieurs fois également. Certains dialogues, très longs, cassent selon moi la dynamique du récit. Je me demande par ailleurs si l'auteure n'aurait pas dû concevoir cette oeuvre en plusieurs tomes (comme Elena Ferrante dans "l'amie prodigieuse"). Cela aurait permis au lecteur de respirer un peu et aurait peut-être donné plus de rythme aux 850 pages.

Peut-être la version audio n'est-elle pas la plus adaptée pour ce type de roman ? Vingt-trois heures d'écoute, c'est un peu long, surtout quand la lecture n'est pas addictive. J'avoue par ailleurs avoir été un peu dérangée par l'interprétation des personnages masculins par la lectrice. C'est un exercice périlleux et je trouve pas que le résultat soit très heureux.

Il n'en reste pas moins que c'est un texte intéressant, écrit par une féministe avant l'heure. Goliarda Sapienza n'a pas réussi à faire publier "l'art de la joie" de son vivant. C'est injuste et bien triste pour elle.

LU DANS LE CADRE DU PRIX AUDIOLIB 2019

Cette lecture me permet de participer au mois italien organisé par Martine 

 

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11 mai 2019 6 11 /05 /mai /2019 10:40

Audiolib 2019 (seuil 2018) - 3 h 40 - lu par Babacar M'baye Fall

Sous la forme d'un "psycho-récit", l'auteur nous plonge dans les pensées d'un tirailleur sénégalais, en pleine guerre 14-18. Le jeune Alfa a quitté l'Afrique avec son "presque frère", Mademba Diop, pour rejoindre la France et les tranchées. Malheureusement, les deux amis sont rapidement séparés.  Alfa, fou de chagrin et rempli de haine pour l’ennemi, sombre dans une forme de folie. 

"Par la vérité de Dieu, très souvent j'ai été inhumain. Je n'ai pas écouté mon ami, j'ai écouté mon ennemi".

David Diop parvient à retranscrire l'horreur absolue des tranchées mais aussi l'hypocrisie des hommes qui dirigent les opérations. 

"Des fous de rage, des fous de douleur, des fous furieux mais temporaires. 
Pas de fous en continu 
dès que l'attaque est finie, on doit ranger sa rage sa douleur et sa furie".

Il est également question du déracinement ressenti par Alfa, si loin de sa terre d'Afrique et de sa culture d'origine. Les retours en pensée dans son village natal sont des bouffées d'oxygène. Le lecteur que nous sommes est soulagé de quitter pour un temps la barbarie de la guerre. Nous constatons qu'Alfa n'est pas uniquement le fou des tranchées. Il serait probablement resté quelqu'un de bien si la guerre ne l'avait pas entraîné à dévoiler la part d'inhumanité qu'il ne savait pas détenir.

"Tant que l'homme n'est pas mort, il n'a pas fini d'être créé".

Ce roman a obtenu le Prix Goncourt des lycéens et je suis pas surprise de ce choix. Comme moi, les lycéens ont été happés par ce texte très fort et particulièrement bien écrit.

La version audio est à la hauteur du texte grâce au choix du lecteur. Son accent africain donne au récit une authenticité et un supplément d'âme. Babacar M'baye a su parfaitement retranscrire le ton incantatoire du récit, sa gravité mais aussi toute sa magie.

Il est difficile (et paradoxal) de dire d'un texte qu'il est poétique quand il décrit l'horreur mais c'est pourtant le cas ici.

A découvrir !

Les avis de Sandrine - Claire

 

Lu dans le cadre du Prix Audiolib 2019

Et dans le cadre de "Écoutons un livre"

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22 avril 2019 1 22 /04 /avril /2019 23:07

Audiolib 2019  (les Editions de Minuit 2018) - Lu par Clara Brajtman

"Çà raconte Sarah, sa beauté inédite, son nez abrupt d'oiseau rare, ses yeux d'une couleur inouïe, rocailleuse, verte, mais non, pas verte, ses yeux absinthe, malachite, vert-gris rabattu, ses yeux de serpent aux paupières tombantes. Ça raconte le printemps où elle est entrée dans ma vie comme on entre en scène, pleine d'allant, conquérante. Victorieuse"

"Çà raconte çà, le silence tonitruant et les jours cotonneux dans lesquels on flotte, quand on offre la vérité".

La narratrice (dont on ignore le nom) est professeure et mère célibataire. Jusqu'à sa rencontre avec Sarah, une jeune violoniste, elle n'avait jamais été attirée par une femme. L'attraction est réciproque, immédiate et fulgurante. 

La première partie, celle que j'ai préférée, est centrée sur Sarah. La jeune violoniste doit voyager pour se produire sur scène et les kilomètres qui séparent les deux femmes sont un supplice pour l'une comme pour l'autre. Elles souffrent terriblement du manque lié l'absence et pourtant, quand elles sont réunies, ne parviennent pas à vivre sereinement leur amour. Sarah n'a pas un caractère facile, elle est entière et capable du meilleur comme du pire.

Nous savons dès le départ que leur avenir en commun est compromis. Dans la deuxième partie, le focus est mis sur la narratrice, désormais seule et ravagée. Nous la suivons dans une descente aux enfers vertigineuse et implacable. Nous ne sommes plus à Paris mais à Trieste. Un beau décor mais qui ne parvient pas à détourner la narratrice de sa peine.

Dans la première partie, les deux mots " çà" et "raconte", reviennent comme une ritournelle. Les phrases sont courtes, très rythmées. La deuxième partie est écrite de façon plus classique. La musicalité du texte ressort bien dans la version audio. Le timbre de voix de la lectrice est en parfait accord avec le texte, que je suis ravie d'avoir écouté plutôt que lu en version papier.

"Çà raconte Sarah" évoque la face la plus sombre de la passion amoureuse, celle qui fait perdre la maîtrise de soi. C'est un premier roman a fait parler de lui à la rentrée littéraire. Il a obtenu plusieurs prix. Sans être un coup de cœur, c'est une lecture que j'ai appréciée pour l'originalité de l'écriture.

LU DANS LE CADRE DU PRIX AUDIOLIB 2019
challenge "Écoutons un livre"

 

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2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 23:14

Dargaud 2018 - 59 pages

J'ai lu le premier tome de cette série en 2007.  Dans mon billet de l'époque, je me promettais de lire les opus suivants mais il m'aura fallu douze ans et quelques rides pour renouer avec ce chat un peu particulier puisqu'il est doté de la parole. J'ai retrouvé avec plaisir la langue bien pendue du félin et son impertinence bien ciblée quand il s'agit de se moquer les humains. La religion (juive) est le domaine dans lequel il déploie le mieux son art. L'histoire n'est au fond qu'un prétexte pour pointer du doigt l'absurdité des relations entre l'homme et la religion, quelle qu'elle soit.

La fille du rabbin a pour mission d'éduquer une jeune catholique qui doit se marier avec un juif. La fiancée met du cœur à l'ouvrage pour s'approprier les rites de son futur mari mais mais elle n'est pas soutenue par grand monde (pas même par son fiancé).  Le chat va mettre les pieds dans le plat et dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Le félin va également semer la zizanie en s'arrangeant pour que l'intérêt que porte le fiancé à une autre jeune femme soit connu de tous (notamment de la fiancée).

Le dessin est plus efficace qu'esthétique. Il ne s'agit pas de faire joli mais de croquer au mieux les personnages en mettant en évidence leurs traits de de caractère. Les dialogues sont assez drôles et l'ouvrage se parcourt avec plaisir, même si l'écriture demande un petit effort de déchiffrage. 

Je conseille de lire au moins un opus car ce chat philosophe et moqueur est un personnage qu'il serait dommage de ne pas connaitre. Pour autant, je ne me précipiterai pas sur un autre tome immédiatement car il me semble que tous les opus se ressemblent plus ou moins.

Une série à connaître (même si on se limite à un ou deux tomes).

La BD de la semaine - chez Noukette

Lu grâce une opération organisée par Rakuten "La BD fait son festival"

 

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 14:31

Audiolib (Fayard) - 16 h 58 - lu par Thibault de Montalembert

"Comme il vivait au Métropole depuis quatre ans, le comte se considérait comme un expert de l’hôtel. Il appelait les membres du personnel par leurs prénoms, savait quels services on pouvait y obtenir, connaissait par cœur les styles des différentes suites Mais une fois pris en main par Nina, il se rendit compte qu’il restait en réalité un novice".

L'histoire commence dans les années 20. Le conte Rostov vient d'être condamné, par un tribunal bolchevique, à vivre en résidence surveillée dans une petite chambre située dans les combles du Metropol, un grand hôtel de Moscou. Le conte a échappé de peu au goulag car il est accusé d'être l'auteur d'un poème subversif.

Aristocrate un jour, aristocrate toujours, le conte accepte la sentence avec philosophie et s’accommode de sa nouvelle vie. Nous l'accompagnons durant les 30 années qu'il passera au Métropol (ce qui représente près de 17 heures d'écoute).  Je ne vous dirai pas que je n'ai pas vu le temps passer car il y a quelques longueurs.

J'ai bien aimé la compagnie au conte Rostov, c'est un homme sympathique, bien élevé et ne manquant pas d'humour mais je dois avouer que je me suis un peu ennuyée à ses côtés car il ne se passe pas grand chose dans cet hôtel, un peu trop coupé de la grande histoire à mon goût (même si de temps en temps elle s'invite dans les lieux).  Le conte y fait quelques rencontres marquantes. L'une d'entre elles lui donnera d'ailleurs une bonne raison de vivre. Dans la deuxième partie, un événement inattendu donne un second souffle au roman et réveille le lecteur assoupi mais l'histoire ne décolle pas autant que je l'aurais voulu.  

Le lecteur, Thibault de Montalembert, incarne parfaitement bien le personnage. Ce n'est pas la première fois que je le croise à l'occasion d'une lecture audio et c'est une des voix que je préfère.

Une écoute agréable mais aussi pas enthousiasmante que je l'aurais imaginée.

LU DANS LE CADRE DU PRIX AUDIOLIB 2019
Challenge écoutons un livre

 

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 00:01

Sixtrid Editions - 9 h 55 - interprété par Guy Moign

Nous sommes dans le Sud des Etats Unis dans les années 2000, plus précisément en Alabama. Ben, médecin respectable de la petite ville de Choctaw, a passé les quarante dernières années de sa vie à ressasser le drame qui a touché Keli, la jeune fille dont il était amoureux dans sa jeunesse. Nous devinons qu'il a une part de responsabilité dans le drame.

Ben nous fait part des ses états d'âmes. Il nous dévoile peu à peu ce qu'il sait de l'histoire et qu'il a caché jusqu'ici. Si l'histoire est avant tout celle d'une passion amoureuse, elle ne se résume pas qu'à cela. En effet, le contexte historique joue un rôle dans l'affaire, qui remonte aux années 60.

Dans les années 60, la lutte pour les droits civiques de la population noire n'en est qu'à ses prémices dans la ville. Seule la jeune Kelli, qui vivait auparavant dans le Sud, s'intéresse au mouvement. Elle tente de sensibiliser ses camarades à l'injustice qui touche les noirs mais se heurte à un mur. Ben ne se mobilise pas plus que ses camarades, ce qui déçoit beaucoup kelli qui aurait aimé utiliser le journal du lycée, auquel ils contribuent tous deux, pour sensibiliser les lycéens. Je ne vous en dirai pas plus sur l'histoire, qui réserve une surprise à la toute fin. 

Je dois avouer que j'ai trouvé ce roman un peu trop lent. Cette lenteur est probablement plus perceptible dans la version l'audio car de façon générale il faut plus de temps pour lire un livre audio qu'un livre classique. Je tiens toutefois à souligner que le lecteur n'est pour rien car son interprétation est excellente. En dépit de ce bémol, j'ai apprécié ma lecture. La psychologie des personnages est finement étudiée et l'analyse du sentiment amoureux chez les adolescents est très intéressante.

En résumé, c'est un bon roman, avec un bémol pour le rythme. 

Une lecture commune avec Enna

 

Challenge écoutons un livre

 

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6 février 2019 3 06 /02 /février /2019 00:41

Editions Le Lombard

scénario : Jean Van Hamme - dessins : Christophe Simon

"Kivu" est une BD qui mélange fiction et réalité. Mais il n'y a aucun risque de confusion entre les deux, car les premières pages nous expliquent le contexte de l'histoire, nous permettant  par la suite de faire la distinction entre le réel et le fictif.

l'histoire se passe au Congo, dans la région du Kivu, convoitée pour ses richesses et notamment le Coltan (qui sert à fabriquer les téléphones portables). Des multinationales occidentales manipulent des milices locales pour chasser les paysans de leurs terre. Ces derniers sont exploités dans les mines après que leurs femmes aient été violées et mutilées de façon abominable. Un médecin, le docteur Mukwedge répare ces femmes abîmées (notamment au niveau des organes génitaux). 

 

Un jeune homme, François, est envoyé dans cette région par son employeur qui n'est autre qu'une industrie occidentale. François a pour mission de trouver un directeur de production (autrement dit un chef de milice) pour remplacer celui en place, qui vient d'être tué "dans l'exercice de sa mission". On le voit se faire abattre par un jeune autochtone qui agit en légitime défense.

Dès le premier jour, François, par accident, renverse la sœur du jeune garçon qui a tué le chef de milice.  Il prend alors en charge cette dernière. Bien vite, le jeune homme comprend qu'il s'est fourré dans un sacré pétrin en acceptant la mission au Kivu (mais avait-il le choix ?).  Plutôt que de se rendre complice de la situation, il choisit le camp des autochtones ce qui  va, bien-entendu, lui créer beaucoup d'ennuis.

Certaines scènes sont très violentes mais sans doute bien en dessous de la réalité. En refermant l'ouvrage, on ne peut s'empêcher de ressentir de la colère contre le système mais aussi de la honte d'être complice, en tant qu'occidental, de cette violence que l'on cautionne, même si c'est de façon indirecte.

Je connaissais vaguement la situation du Congo après avoir vu des reportages au journal télévisé mais cette BD m'a sensibilisée bien plus n'importe quel reportage audiovisuel. Le mélange de fiction et de documentaire est particulièrement efficace. On pourrait reprocher à l'histoire de se terminer trop bien (le dénouement est-il réaliste ?) mais sincèrement, après tant de violence, un peu d'espoir est le bienvenu.

Merci à l'amie qui m'a prêté ce livre.

 

Pour connaitre les autres de titres de "la BD de la semaine", rendez-vous chez Stephie

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