Gallimard 2011 - 162 pages
"Ma fille est partie dans une autre ville, vivre sa vie. Dix-huit ans avec ma fille, dans cet appartement au milieu des tuiles, des cheminées et des oiseaux. Maintenant je vis avec le silence."
Dans "La fiancée des corbeaux", sorte de journal intime couvrant huit mois de son existence, René Fregni nous parle de sa vie d’aujourd’hui, en se remémorant celle d’hier. Sa fille Marilou est partie, il vit seul à Manosque désormais. Il rend souvent visite à une amie, Isabelle, dont le papa a perdu la boule. Il consacre du temps au vieil homme pour soulager son amie. De très belles pages sont consacrées aux journées en tête à tête avec le vieux monsieur. Entre les lignes, on devine que l'écrivain est un peu amoureux de la douce Isabelle. Le reste du temps, il observe la nature, rencontre des amis, regarde ses jeunes voisins par la fenêtre de son appartement et bien-sûr il écrit. Au fil des pages et des saisons, l’écrivain évoque les rencontres marquantes de sa vie et les épisodes douloureux qui l’ont jalonnée. La quatrième de couverture ne ment pas. Ce livre est un prolongement de " Elle danse dans le noir" et je l’ai lu avec la même émotion.
La Provence est magnifique sous la plume de René Fregni. Je venais tout juste de la quitter après y avoir séjourné une semaine, quand j’ai commencé le roman. Durant mes vacances là-bas, j'ai visité Manosque en pensant à l'écrivain. J’avais lu quelque part qu’il aimait prendre son café sur une place de la ville, j’aurais pu le croiser… Si vous n’avez jamais lu René Fregni, vous pouvez commencer par "la fiancée des corbeaux" sans aucun problème. Si vous connaissez déjà l’auteur et appréciez son univers, vous serez comblé. C'est assurément un de ses plus beaux livres.
La dernière phrase du livre est sublime, elle résume à elle seule la leçon de vie qui se dégage du livre : "Nos mères ne nous abandonnent pas, elles nous confient à un monde de douceur, un petit coin qui ressemble à l'enfance, à un jardin, aux jours d'été, à lumière"
J’ai adoré…
Je vous mets en lien le billet que j'ai consacré il y a un petit moment déjà à René Fregni : http://sylire.over-blog.com/article-6575251.html