Editions Steinkis - 109 pages - octobre 2024
Les matins doux fait partie de la collection "Dyade", publiée chez chez Steinkis. Cette collection propose des histoires d'amour dans lesquelles deux êtres s'inspirent dans leur vie créative. Dans le cas présent, il s'agit de Simone de Beauvoir et de Nelson Algren. Je dois avouer que ce dernier m'était complètement inconnu. Il s'agit d'un écrivain américain qui vivait à Chicago et dont les œuvres sont le reflet de la vie américaine de l'époque. Simone de Beauvoir m'intimide et, si j'ai l'impression de la connaitre un peu, je ne suis pas certaine de l'avoir déjà lue. En savoir un peu plus sur elle par l'intermédiaire d'une BD m'a semblé une bonne approche.
En visite aux Etats Unis pour une série de conférences, Simone rencontre Nelson à Chicago. C'est le coup de foudre mais leur relation est assez houleuse car la liberté que s'octroie Simone de Beauvoir ne convient pas à Nelson, qui souffre de devoir la partager avec Jean-Paul Sartre. Sur le plan intellectuel, l'entente est parfaite. Les années durant lesquelles ils se fréquentent sont fructueuses. Nelson ouvre les yeux de Simone de Beauvoir sur les opprimés de ce monde, parmi lesquels figurent les femmes. Les amoureux se voient de temps en temps, quand Simone fait le voyage pour le retrouver. Ils entretiennent une relation épistolaire, dont quelques extraits sont insérés dans la BD. Leur liaison démarre en 1947 et s'achève en 1964.
J'ai passé un très bon moment en compagnie de Nelson et de Simone, avec en toile de fond le Chicago de l'époque. Je suis admirative de l'incroyable avance de Simone de Beauvoir sur son temps. Elle voyage seule, s'autorise une double vie amoureuse et défend sa liberté coûte que coûte. Les dessins m'ont beaucoup plu. Les visages sont expressifs et les scènes d'amour (bien qu'explicites) ne sont jamais vulgaires. J'aurais bien aimé quelques dizaines de pages supplémentaires, ce sera mon seul bémol.
Une jolie découverte que je dois à l'opération "Masse critique" de Babelio