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Chers visiteurs, bonjour !

Vous êtes sur le blog d'une lectrice passionnée qui aime partager ses lectures. N'hésitez pas à laisser un commentaire, que vous soyez vous-même blogueur ou pas. Vous pouvez aussi me contacter : sylir@orange.fr

 

Ecoutons un livre

Dépôt des liens : Ici

Tous les 28 du mois, je publie un billet récapitulatif des lectures audio des participants. Il n'est pas nécessaire de participer à chaque fois.

 

 

 

12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 23:34

 

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Régulièrement, la bibliothèque de ma ville organise des petits-déjeuners, en conviant des personnalités du monde littéraire ou culturel. Je m'efforce d'être présente car les invités sont soigneusement choisis par Cécile, notre bibliothècaire (et elle a très bon goût !).

Voilà tout juste une semaine, c'était le romancier Denis Labayle qui était notre invité et de nombreux lecteurs (enfin surtout des lectrices) s'étaient déplacés pour l'occasion. Il faut dire que nous suivons cet auteur depuis plusieurs années. En ce qui me concerne, je l'avais découvert avec "Rouge majeur" un très beau roman qui imagine un épisode de la vie Nicolas De Staël.  

Le romancier nous a d'abord présenté le recueil de nouvelles qu'il vient de publier aux Editions Dialogues 'Nouvelles sur ordonnance" (mon billet : ici ). J'avais eu la chance de découvrir ce recueil en avant première, j'ai donc apprécié de pouvoir poser quelques questions et de livrer mes impressions. Inspirées de son vécu, ces histoires comportent une part de fiction (on s'en doutait un peu...).

 

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La rencontre s'est déroulée de façon très détendue. Denis Labayle nous à fait rire avec ses déboires en matière de publication. Entre la maison d'édition fermée pour fabrication de faux billets et celle qui a fait l'objet d'une liquidation judiciaire une semaine après la publication de "Rouge majeur", il faut dire qu'il n'a pas eu de chance. Sans parler de ses déboires avec une maison d'édition renommée que je ne citerai pas. Par chance, il a rencontré Charles Kermarrec et les Editions Dialogues et maintenant tout va bien. Il aimerait bien vendre un plus grand nombre d'ouvrages mais ne perd pas espoir d'y arriver un jour !

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Denis Labaye a exercé le métier de médecin avec un dévouement total durant toute sa carrière mais il nous a avoué que son grand regret était de ne pas avoir pu vivre de sa plume. Il a toujours écrit (par chance il était insomniaque). Désormais, il plus de temps à consacrer à l'écriture et s'en réjouit. Il travaille beaucoup ses textes et ne fait pas partie de ces auteurs qui écrivent d'une traite. Personnellement j'aime beaucoup son écriture, d'une grande fluididé. Il a la volonté de ne jamais ennuyer le lecteur. Le pari est réussi en ce qui me concerne. 

Un grand merci à Cécile pour l'organisation de ce petit déjeuner (et pour les photos). Merci aussi à Monsieur Labayle, à qui on ne peut que souhaiter une longue et belle carrière d'écrivain. Il ne nous reste plus qu'à attendre le prochain livre maintenant... 

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 23:13

  Mordre la poussière

  Editions Dialogues.FR - février 2010 - 192 pages   

  Le livre  :

Le titre et le sous titre de ce roman annoncent parfaitement la couleur : « Mordre la poussière - Tentative d’explication du XXIème siècle en neuf nouvelles ».  Si vous n’avez pas idée de la cruauté de la société dans laquelle nous vivons, ce livre vous mettra la réalité bien en face. Dans un ton mordant et ironique, l’auteur évoque les travers de notre époque. Le monde de l’entreprise est particulièrement épinglé pour l’immoralité qui y règne, hélas, trop souvent. « La connerie, l’hypocrisie, le sadisme, les pires sentiments humains tapaient dur au bureau. Mon gilet pare-balles, j’allais devoir apprendre à en doubler les mailles. Il faut ce qu’il faut. » Il est question également de la précarité du travail, des conditions de vie déplorables dans nos prisons, de la difficulté de publier un livre...  

Deux nouvelles sont un peu différentes des autres : « La geôle », qui n’a pas la touche d’humour noir qui caractérise les autres nouvelles, et « le mari de la femme invisible » qui, à l’inverse, se place sur le registre de l’humour et de l'absurdité, sans avoir pour but de dénoncer quoi que soit de particulier. Elle m’a bien fait rire cette nouvelle-là, malgré sa chute assez scabreuse. Ma préférée est « la péniche ». Il est question d’un séminaire organisé sur une péniche pour les salariés d’une entreprise commerciale. Le narrateur, qui déteste ce genre de manifestation (hum... je le comprends), y va à reculons. La soirée se terminera pour lui de façon plutôt… mouillée. 

 Malgré la dureté des sujets traités, j’ai souvent ri (parfois jaune) et lu avec grand intérêt ces nouvelles dont le ton correspond assez bien à mon sens de l’humour. Elles évoquent toutes des thèmes auxquels je suis sensible.  Les situations décrites sont bien souvent caricaturales (mais si peu, hélas, dans certains cas). Le constat qui vient à l’esprit en fermant le  livre est affligeant : notre société se porte bien mal ! 

Quelques mots sur la rencontre : 

Voilà une dizaine de jours, dans le cadre d'un petit-déjeuner littéraire, l’auteur était accueilli par la bibliothèque municipale de Landivisiau. Dominique Julien est professeur de philosophie dans un lycée de la ville. Il nous a expliqué que ce livre était une commande de la jeune maison d’édition « Dialogues.fr ». Il a consacré à l'écriture de ces neuf nouvelles quatre mois de travail intensifs, appréciant que l’éditeur, Charles Kermarec, s'investisse dans le projet en l’orientant et le conseillant. Petit détail qui a son importance : il a été payé (apparemment ce n’est pas toujours le cas). Il regrette le peu de billets dans la presse, contre laquelle il a la dent dure. Il a évoqué les copinages divers et variés qui ne donnent aucune chance aux auteurs peu connus d’avoir une chronique dans un journal. Seule la presse locale a parlé de son livre.   

Les personnes présentes avaient diversement apprécié le livre, certaines lui reprochant un langage un peu trop oral. Dominique Julien a reconnu que ce style pouvait gêner certains lecteurs (à titre personnel, je fais partie de ceux que cela n’a pas gêné le moins du monde).  Les nouvelles sont inspirées pour la plupart de sa propre expérience.  Il a connu la précarité, exerçant notamment le métier de facteur intérimaire à la poste. Les sujets de la précarité de l’emploi et des conditions de travail de plus en plus difficiles dans les  entreprises l’interpellent et le révoltent. Il avait déjà écrit sur le sujet par le passé. 

J’ai bien apprécié ce petit-déjeuner rencontre, heureuse initiative de Stéphanie (qui a eu la gentillesse de ne pas me jeter dehors quand j’ai renversé le contenu de la cafetière en voulant discrètement me servir un café). Je remercie également au passage Dominique Julien, si par hasard il tombait sur ce billet, de nous avoir accordé un peu de son temps.  

Vous pouvez écouter (et voir) l'auteur sur le site de Dialogues.

 

Les avis d' Yvon et de Choupynette (enthousiastes également) 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 19:51

J’ai lu « j’attraperai ta mort », juste avant de partir en Lozère, début avril, et mon billet est resté en souffrance... Une rencontre avec l’auteur, organisée dans le cadre du Prix Inter-Ce, me donne l’occasion de vous en parler enfin. Il aurait été dommage de passer sous silence ce sympathique premier roman.

 

 

C’est l’histoire d’un gentleman cambrioleur (genre Arsène Lupin), qui décide de s’installer à Etretat dans « la Sauvagère », une maison retirée où il souhaite exercer  son activité en toute tranquillité. Au début du roman,  nous faisons connaissance avec notre voleur, Paul Sérinen. Il est à l’hôpital, surveillé par des policiers, et vit ses derniers jours, terrassé par un cancer. Après le témoignage de Serinen, c’est au tour de l’acquéreur suivant de « la Sauvagère » de prendre la parole. En mettant les pieds dans cette maison avec son épouse,  il ne sait pas encore à quel point sa destinée sera mêlée à celle de son prédécesseur. Tout cela pour une histoire de diamant, d’urne funéraire et de véranda…  

 

 Je n’en dirai pas plus sur l’histoire, sinon qu’elle réserve de multiples rebondissements, et qu’il faut attendre le surprenant épilogue pour comprendre le fin fond de l’histoire.  La construction, très habile, tient le lecteur en haleine. Les 200 pages se lisent d’une traite, les témoignages révélant au fur et à mesure les différentes facettes de l’histoire.

 

La rencontre :

 

Je ne vous ferai pas un compte rendu exhaustif de la rencontre car je suis arrivée avec un bon petit retard, ce qui ne m’a pas empêchée de constater que l’alchimie avec les lecteurs s’était faite très rapidement. Le groupe discutait avec enthousiasme des  personnages  du livre, notamment de son héros, Paul Serinen, qu’on ne peut s’empêcher de trouver sympathique, malgré ses activités peu reluisantes.

 

Hervé Commère nous a parlé longuement de sa passion de l’écriture, qui prime sur celle d’être publié. Bien entendu il se réjouit de la reconnaissance apportée par la publication. Il n’en revient toujours pas d'y être parvenu, d'ailleurs. A ceux qui doutent d’être un jour publiés, il garantit que c’est possible, même lorsqu’on est loin de Paris et sans appui. Les deux premiers romans n’ont pas trouvés d’éditeur. Celui-ci n’a pas trouvé qu’un éditeur mais également des lecteurs enthousiastes !

 

Hervé Commère. </P>Dans la vie, Hervé vend des pâtes devant la gare de Rennes (il faut bien nourrir son homme) , son rêve étant de pouvoir libérer du temps pour se consacrer davantage à l’écriture. 

  

Crédit photo : Ouest-France qui lui consacre un article (ici)

 

 

Les différentes étapes de la rédaction d'un roman sont pour lui les suivantes : trouver un bon sujet,  établir le plan détaillé du déroulement de l’histoire et réfléchir à une construction qui captive le lecteur (surtout pas de linéarité). La rédaction du roman peut se faire une fois le plan défini.

Pour finir, nous avons eu une discussion sur la définition du polar. Faut-il obligatoirement qu’il y ait une enquête policière qu’un livre mérite la classification de « policier » ?  

Voici un extrait de la définition que propose Wikipédia et qui mettra tout le monde d’accord :

Le roman policier est un genre de roman, dont la trame est constituée sur l'attention d'un fait ou plus précisément d'une intrigue, et une recherche méthodique faite de preuves, le plus souvent par une enquête policière ou encore une enquête de détective privé. Le roman policier recouvre beaucoup de types de romans, notamment le roman noir, le roman de suspense, et le thriller.

En partant de cette définition on peut en conclure que ‘j’attraperai ta mort » est un polar car il y a bien une enquête, même si elle n’est menée ni par un policier, ni par un détective. C’est aussi un roman noir, qui m’a fait penser aux romans de Pascal Garnier ou de Jean-Bernard Pouy. Je conseille aux admirateurs de ces deux auteurs (et aux autres, bien sûr !) la lecture de ce roman. Bonne nouvelle, il sortira en poche (chez Pocket).

 

Un chouette de rencontre avec un auteur aussi modeste que sympathique !

 

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 23:27

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nullLe 18 mars, j’ai rencontré à la médiathèque de Plabennec, la romancière Liliana Lazar dans le cadre du Prix Inter-CE. Je venais de finir « Terre des affranchis », un premier roman dont la lecture m’avait enchantée. Je l’ai été tout autant par la rencontre. 



Liliana Lazar est née en 1972 en Moldavie roumaine. Son père était garde forestier. Elle a appris le français à l’école et s’est passionnée pour notre langue, dévorant les tous les classiques qu’elle pouvait trouver. Puis elle s’est mariée à un français, s'est installée en France, gardant toutefois un fort attachement à sa terre natale dont elle parle avec passion. Elle vit en France depuis une douzaine d’années, maîtrisant parfaitement notre langue au point d’être capable d’écrire un roman en français. Elle occupe un poste de traductrice dans une administration.

 terre-des-affranchis-bd

"Terre des affranchis" est l’histoire d’un homme, Victor Luca, qui vit avec sa mère et sa sœur à proximité d’un lac bordé par une forêt. Leur maison se trouve un peu à l’écart du village de Slobozia, en Roumanie Moldave. Victor est un être dérangeant, que certains jugeront méchant, d’autres irresponsable. On le suit de l’enfance à l’âge adulte, mener l’étrange vie qui est la sienne, une vie où il sera question de pêchés et de rédemption…

 

Les coutumes et légendes populaires de la région sont largement évoquées dans le roman, tout comme la religion, très influente en Roumanie et fortement marquée par la pratique des rites orthodoxes. Il est aussi question de la justice, celle des hommes et celle de dieu. Tout cela donne un roman érudit et très divertissant, à la limite du fantastique. Ce roman est aussi un roman d’ambiance, on découvre un lac aux pouvoirs étranges, on hume les odeurs d’une forêt à la fois protectrice et inquiétante… A noter le rôle d'un monastère se trouvant à proximité du village (la région est truffée de monastères).
 

Le roman a pour cadre la Roumanie de Ceausescu. Au cours de la soirée, Liliana nous a parlé de la Roumanie d’aujourd’hui, très en retard sur la France et surtout très inégalitaire. Elle nous a parlé aussi de son enfance sous la dictature communiste puis de la révolution, en 1989. C'était passionnant. 


rouelle.pngLe premier manuscrit n’a été accepté par aucune maison d’édition. Se basant sur les quelques réponses argumentées qu'elle a reçues, elle a retravaillé son texte en l’allégeant, après l’avoir laissé reposer pendant quelques années. La deuxième tentative de publication a été plus ciblée. Entre-temps Liliana s’était documentée afin de sélectionner les maisons d’édition les plus adaptées à son roman. Elle s’est tournée vers Gaia. Elle savait qu’ils publiaient des auteurs balkaniques (la Roumanie à la frontière des Balkans) et imaginait qu’ils pouvaient être intéressés par son manuscrit. Ce fut le cas. Elle n’a pas eu à regretter son choix, les petites structures accompagnent sans doute mieux les auteurs que les grandes et créent avec eux une étroite collaboration.

Un second roman suivra certainement, Liliana a un projet. Mais il lui faudra trouver du temps pour l’écriture. Son petit dernier n’a que quatre mois...

 

Roman paru en aout 2009 Challenge du 1% littéraire 2009    

10 /14 (challenge 2 % rentrée littéraire 2009)

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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 21:02

nullAvant l’été, j’ai participé à une rencontre littéraire organisée dans le cadre du Prix Inter-CE. Problème de communication ou désintérêt des gens pour ce genre de rencontres, nous n’étions que deux lecteurs (lectrices en l’occurrence) à avoir fait le déplacement, dans la petite commune rurale qui recevait l’auteur. Pas un lecteur de la commune n’était présent ( ! ? ). Un peu dommage pour l’auteur tout de même…

 

Afficher l'image en taille réelleL’échange s’est déroulé de façon informel en raison du petit nombre de participants. Marie-Sabine Roger nous a parlé de sa carrière d’auteur (elle est publiée depuis plus de 20 ans, notamment en jeunesse), et plus précisément de La tête en friche, livre en lice pour le Prix Inter CE 2009.  J’avais apprécié cette lecture « détente » entre deux ouvrages plus lourds. Ce côté léger du livre lui a valu plusieurs refus de la part de « grosses » maisons d’édition, qui le qualifiaient de trop populaire. Sa dernière tentative avant de ranger le livre dans un tiroir a été de l’envoyer  chez Le Rouergue, dont elle avait de bons échos. Leur réponse a été favorable, bien que le livre ne soit pas forcément dans leur ligne éditoriale. L’éditrice qui a pris en main le livre, a fait un travail de fond, l’accompagnant comme il se doit. Ce n’est pas forcément le cas des "grosses" maisons d’édition qui ne prennent pas toujours le temps d’accompagner un livre comme le faudrait. Les ventes s’élèvent à 14 000 exemplaires, grâce qu bouche à oreille principalement, la presse l’ayant « boudé ».


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De quoi parle ce livre ? Un extrait de mon billet :
C'est l'histoire d'un brave homme qui ne manque pas de bon sens, mais qui a un peu "la tête en friche". Pas d'amour maternel, un père aux abonnés absents, un instituteur qui le prenait pour un idiot, tout cela ne l'a pas aidé à grandir. Mais rien n'est jamais définitif... Un jour, au jardin public, il sympathise avec une vieille dame, cultivée et pas bêcheuse pour deux sous. Ils ont une passion commune, compter les pigeons. Ca leur donne un premier sujet de discussion. D'autres suivront et peu à peu une histoire d'amitié prendra naissance. La vieille dame réussira même à lui transmettre sa passion de la lecture
;

 

A la question : « Pourquoi avez-vous écrit ce livre ? », Marie-Sabine Roger a toujours beaucoup de difficultés à répondre et pour cause : quand elle commence à écrire, elle n’a pas la moindre idée de l’histoire qui va prendre forme. La première phrase entraîne la suivante… Parfois, au bout de quelques pages, elle débouche sur une impasse.

En y réfléchissant après coup, elle a tout de même quelques réponses à apporter à cette question,  pour ce qui est de La tête en friche. La notion de culture est une notion à laquelle elle a beaucoup réfléchi : en tant qu’enseignante, tout d’abord, mais aussi en raison d'un entourage constitué principalement d’autodidactes. Elle est très agacée par les gens qui se croient cultivés, parce qu’issus de milieux favorisés. Ils ont bien souvent une culture surfaite bien moins intéressante que ceux dont le savoir s’est constitué au fil du temps, grâce à leur curiosité. Germain, le personnage principal du livre est de ceux-là… Marie-Sabine Roger a pris beaucoup de plaisir à créer ce personnage. Elle s’est aussi beaucoup amusée de ses échanges avec son amie Germaine, cette vieille dame qui se prend d’affection pour lui. 

La fin de la rencontre s’est terminée par un scoop : le livre va être porté à l’écran et pas par n’importe qui puisqu’il s’agit du réalisateur Jean Becker. Et dans le rôle principal il a choisi Gérard Depardieu ! Tout en étant ravie du nouveau tournant que prend son livre, Marie Sabine est un peu inquiète, ce qui parait légitime. Un peu étonnée aussi du choix de Depardieu, bien plus âgé que Germain dans le livre. C’est Gisèle Casadessus qui jouera Margueritte. A suivre donc, le tournage est prévu pour l’automne.

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9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 17:46


Voilà une bonne dizaine de jours que j’ai rencontré Maylis de Kerangal  à la médiathèque de Morlaix, pour une présentation de son roman « Corniche Kennedy » dans le cadre sa participation au prix Inter-Ce. La rencontre se déroulait dans le parc de la médiathèque, nous permettant ainsi de profiter des derniers rayons de soleil de la journée . Les personnes présentes avaient lu et aimé ce livre, ce qui a favorisé un échange vivant et chaleureux.

 

Maylis De Kerangal nous a tout d’abord résumé son roman : Dans les contrebas de la « Corniche Kennedy », à Marseille, une bande de jeunes gens désoeuvrés se retrouve sur une plateforme rocheuse, occupant les journées à flirter et surtout à plonger dangereusement dans la mer. Non loin de là, un homme les observe. Il s’appelle Sylvestre Opéra. C’est un commissaire de police qui trompe l’ennui,  lui aussi, épiant les jeunes gens.  Sylvestre aurait sans doute passé l’été à les observer ainsi, plongé dans ses souvenirs s’il n’avait subi des pressions l’incitant à sévir, pour des motifs sécuritaires. S’instaure alors une sorte de jeu de « gendarmes et voleurs » entre plongeurs et forces de l’ordre…

 

Maylis le reconnaît volontiers, il n’y a pas vraiment d’action dans son roman. Il s’agirait plutôt d’une sorte de roman d’initiation brassant plusieurs genres littéraires, dont le policier. Elle a beaucoup travaillé le cadrage et la lumière, permettant au lecteur de s’imprégner de l’ambiance des lieux. Cette plateforme rocheuse constitue une sorte de théâtre à ciel ouvert donnant sur la mer.

Très volontiers, elle a accepté de nous lire un extrait du roman. J’ai été frappée par la musicalité des phrases. C’est assez fascinant de la regarder lire, sa gestuelle est particulièrement expressive.


Elle utilise assez régulièrement (dans le roman seulement !) un langage très « ado » afin de coller avec l’histoire et les personnages. Elle nous a confié avoir eu la crainte d’être dans l’imposture. Ce vocabulaire elle le connaît pourtant bien, grâce à un fils adolescent. Elle a eu l’occasion de présenter « Corniche Kennedy » dans des classes, notamment à Marseille. Les jeunes n’ont pas manqué de l'interpeller à ce sujet.

 

Nous avons parlé de ses relations avec son éditeur, Verticales qu'elle apprécie beaucoup pour ses conseils avisés. Pour Corniche Kennedy, par exemple, il lui a conseillé de revoir la construction. Les jeunes et le commissaire faisaient l’objet de parties distinctes. Elle a concassé les deux parties donnant plus de rythme au roman.

 

Elle se réjouit de voir son livre continuer sa vie, grâce aux prix littéraires. Elle espère aussi (c’est parti pour) voir son livre sortir en poche. Un nouveau roman est en cours d’écriture, mais elle peine un peu ces temps-ci. Sa pratique de l’écriture est quasi-quotidienne. Elle travaille beaucoup.

A la fin de la rencontre, autour d’un verre, nous avons parlé de littérature jeunesse (elle a été éditrice d’une collection d’albums pour la jeunesse). Nous avons parlé aussi de sa collaboration à la revue Inculte, avec Mathias Enard, François Bégaudeau…

 

Je n’ai bien entendu restitué qu’une petite partie de la rencontre, fort intéressante, qui a duré deux bonnes heures je crois. Dans ces circonstances-là, je perds la notion du temps…

Mon ressenti sur le livre :

J'ai aimé la présentation de cette facette de l’adolescence, assez juste me semble t'il. L'adolescence est une époque de la vie où l'on passe beaucoup de temps à ne rien faire (entre autres !). Je retiendrai de ce livre son ambiance et son style très travaillé. L'histoire n'offre pas d'originalité particulière à mon sens.

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2 mai 2009 6 02 /05 /mai /2009 20:31

La librairie Dialogues de Morlaix organisait ce jour une journée-dédicace avec Maud Lethielleux (auteur de « Dis oui Ninon », un de mes récents coups de cœur). J’ai eu la chance de pouvoir discuter avec Maud pendant près d’une heure 30. Il n’y avait pas grand monde et nous sommes bavardes toutes les deux .
Je ne vous livrerai qu’une petite partie de cet échange fort sympathique, assez délicat à retranscrire, car très informel. Hambre, blogueuse de Brest, s’est jointe à nous au cours de la discussion. Nous avions convenu de profiter de l’occasion pour faire connaissance.
  

 

Nous avons parlé des personnages du livre, de Ninon surtout, de son éducation peu banale qui peut susciter des interrogations, de son devenir. Sort t’on toujours indemne d’une éducation aussi peu conventionnelle ?  Nous avons discuté de l’éducation des enfants en général, de l’école traditionnelle (que Maud ne porte pas dans son cœur, après l’expérience personnelle assez pénible qu’elle en a faite). Son livre est très autobiographique (les yeux pétillants de Maud sont bien ceux qui j’imaginais chez Ninon...)  

Maud nous a raconté l’aventure de la publication du livre, la façon dont elle vit aujourd’hui sa promotion… Le livre marche bien, son éditeur est content. Si tout se passe bien, il se pourrait bien qu'il sorte en poche, ce qui enchante Maud (mais ce n'est pas pour tout de suite !). Un deuxième roman est dans les tuyaux et sortira aussi chez Stock, début 2010. Le thème sera cette fois celui des sans-abri. Petite source d’angoisse bien légitime pour un jeune auteur : comment sera perçu ce deuxième roman ?

 

J’ai quitté Maud en fin de matinée, espérant que les gens allaient se présenter en plus grand nombre l’après-midi…  J'ai hâte d'en savoir plus.

 

Pour en savoir plus sur ce livre :

Mon billet

L’interview de Lily

Le blog de Maud

 

PS : j’ai complètement oublié de sortir mon  appareil photo ! J'ai donc "emprunté" une photo sur le blog de Maud

 

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26 avril 2009 7 26 /04 /avril /2009 23:39

Dans le cadre du Prix Inter-Ce, Martine Sonnet présentait jeudi soir à la médiathèque de Landerneau « Atelier 62 » un livre atypique dans la sélection, à mi-chemin entre le récit intime et le documentaire.

Historienne, elle rend dans cet ouvrage un hommage extrêmement fort et émouvant à son père, qui a travaillé aux forges de l’usine Renault de Billancourt, dans les années 50. Elle salue également le courage de tous ces travailleurs de force qui se sont souvent ruiné la santé, travaillant dans des conditions extrêmement difficiles (chaleur, cadences…) mais fiers de leur métier. La construction du livre est simple : un chapitre sur deux est consacré aux forges, l’autre, très personnel, à l'histoire familiale des Sonnet.

 

Martine a six mois quand son père  quitte son métier d’artisan forgeron en  Normandie, pour l’usine Renault de Billancourt. La famille ne le rejoindra que 5 ans plus tard, quand un logement décent sera trouvé. Martine vit des années heureuses dans une cité de Clamart, en déplorant toutefois sa position de petite dernière, qui la met à l’écart de la fratrie.  Durant les vacances, la famille retourne en Normandie où Martine s’ennuie à mourir, préférant l’animation de la ville.

 

La partie plus « documentaire »  reprend des extraits de journaux syndicaux de l’époque. Il est beaucoup question  de l’amélioration des conditions de travail, demandes qui nous paraissent tellement légitimes et pour lesquelles la direction « botte en touche » constamment. Une des revendications les plus marquantes est celle de la diminution de l’âge de départ à la retraite. Une grande partie des ouvriers mourait jeune, avant même d’avoir pu profiter d’une quelconque retraite. Les chanceux qui ne mouraient pas étaient bien souvent déclassés vers l'âge de 50 ans car ils n’avaient plus la force physique d’assurer leur dur labeur. Ils  touchaient à 65 ans une retraite « au rabais ». Révoltant…

 

Ce livre m’a ému, tout autant que la rencontre avec Martine Sonnet. D’une grande simplicité, à l’écoute de tous, elle nous a parlé avec passion de son livre. Avant d’obtenir une réponse favorable de la maison d’édition « le temps qu’il fait », elle a obtenu 18 réponses négatives, les éditeurs lui reprochant le côté inclassable de son livre. Aujourd’hui, l’aventure continue… Un site est consacré à l’atelier 62 et Martine s’investit dans l’association des anciens travailleurs de Renault. Elle a reçu de nombreux témoignages d’ouvriers, certains ayant connu son père à Billancourt.

 

Un mot sur la couverture du livre, très émouvante elle aussi puisqu’il s’agit du père de Martine, photographié sur son lieu de travail. On est frappé par sa corpulence, caractéristique des travailleurs de force.

 

La rencontre a été très vivante. Des ouvriers syndicalistes ont livré leur vision du livre, leur peine face au manque de reconnaissance du monde ouvrier dans le monde d’aujourd’hui. Ils ont remercié Martine Sonnet pour son très beau travail de mémoire. Il a été évoqué également les cités ouvrières de l’époque, bien plus chaleureuses qu’elles ne le sont aujourd’hui. Je ne peux pas tout raconter, je vais donc en rester là. Martine Sonnet a participé à une rencontre à la médiathèque de Lorient. Il existe un enregistrement de cette rencontre, où elle évoque son livre et l'atelier 62. Si cela vous tente, c’est (ici).
 

Il est des rencontres qui marquent. Celle-ci en fait partie.

 Le site  de l'Atelier 62 : http://www.martinesonnet.fr/Site/Atelier_62.html
 Son blog "L'employée aux écritures" : http://www.martinesonnet.fr/blogwp/

L'avis sur Atelier 62 de : Yvon - Yves

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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 23:07




Nella Bielski est née en Russie. Elle vit à Paris depuis le début des années 60. Au vu de son parcours personnel, je me réjouissais de faire sa connaissance, me disant qu’elle ne pouvait être que passionnante à écouter. Nella Bielski est une personne intéressante et très cultivée, mais la rencontre a été particulière, je me demande si la romancière avait vraiment envie de parler de son livre...

 

Quand on lui a suggéré de résumer son roman préalablement à l’échange, elle a décliné l’invitation. La présentation a donc été faite par l’une des deux animatrices de la rencontre. Aux questions posées par la suite, elle a parfois répondu un peu à côté, s'embarquant dans des digressions (et nous perdant avec !).  De quoi avait-elle envie de parler ? De politique par exemple. Anti-américaniste convaincue, elle nous a présenté sa vision du monde.

 

Nous avons tout de même parlé du livre qui nous réunissait « l’an 42 ». Elle nous a expliqué que le roman lui avait demandé une dizaine d’années de recherches historiques sur cette époque, mais que l’écriture s’était faite relativement vite. Elle déplore que l’on oublie trop souvent de rappeler que des russes ont énormément souffert, eux aussi, de la barbarie nazie (les juifs notamment). Elle regrette aussi que la résistance allemande ait été plus ou moins passée sous silence.  Ce livre met à la lumière deux résistants allemands et une jeune femme russe qui a subi au niveau familial, et l'horreur du goulag et celui du massacre de Babi Yar.
 

Pour ceux qui n’ont pas lu mon billet, mon ressenti sur ce roman est un peu mitigé. J’ai trouvé les personnages et le sujet intéressants, mais la construction peu harmonieuse. Nella Bielski a fait allusion à ce dernier point, nous expliquant que ce reproche lui avait été fait par les éditeurs français, mais pas du tout par ceux des pays ango-saxons, ces derniers ayant même qualifié de « géniale» cette construction. Cette différence de perception me laisse perplexe. Je me suis permise également de lui glisser, à la fin de la rencontre, qu’à titre personnel j’aurais préféré une trilogie, que les personnages méritaient un développement plus important.

 

Un mot sur l’épilogue du livre : Une personne de l’assistance lui a fait remarqué que l’épilogue était un peu étonnant, résumant en quelques pages le reste de l’existence des personnages, alors que le livre ne couvrait qu’une année de leur vie. Elle nous a répondu que cet épilogue avait été ajouté à la demande de l’éditeur, mais que pour finir, il lui convenait bien.


Nella Bielsky adore la littérature française et aime écrire dans notre langue, bien cela constitue pour elle une difficulté supplémentaire. Elle a lu et annoté de nombreux écrivains français.

A la fin de la rencontre, il lui a été suggéré de lire un extrait de l'un de ses livres. Elle a préféré nous lire le passage d’un livre de Christian Bobin, sans relation avec « l’été 42 », mais en rapport avec sa propre personne, la femme évoquée dans l’extrait n’étant autre qu’elle-même.

Une rencontre un peu étrange, mais je ne regrette pas le déplacement, les échanges avec les auteurs me passionnent et les « en-cas » étaient excellents !

Cette rencontre a eu lieu dans le cadre du Prix-Tnter-Ce (Cézam), à la médiathèque de Morlaix.

 

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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 20:37

Après ma lecture de La petite cloche au son grêle, j'ai eu envie d'en savoir un peu plus sur le livre et son auteur. Voici donc ce petit jeu de "questions-réponses" via le net.
 

Comment avez-vous eu l'idée de ce roman (j'ai lu qu'il n'était pas autobiographique).

 

En effet, il n'est pas autobiographique. Mon idée de départ était de parler de la magie de la lecture et du souvenir à travers cette histoire. Je voulais aussi immerger Proust dans un milieu populaire et montrer qu'il pouvait changer la vie. Car il peut y avoir une lecture mystique de Proust.

S'il n'est pas autobiographique, j'ai en tout cas tout fait pour le laisser penser. J'ai souhaité entretenir cette ambiguïté par l'emploi du "je", en ne donnant pas volontairement de prénom au narrateur et pour le style en adoptant le ton un peu naturaliste chronique pour que le lecteur s'immerge dans l'histoire...

 Si Proust éclaire le livre, c'est un autre Marcel qui m'a guidé dans son style : Marcel Pagnol et notamment le "Chateau de ma mère"... Je voulais retrouver un peu de cette qualité d'émotion, ce ton universel et ce réalisme enchanté des souvenirs d'enfance. 

 

Est-ce votre première expérience en matière d'écriture ?

 

C'est mon premier roman mais j'ai une expérience de l'écriture en tant que scénariste qui est très formateur sur le plan du récit. 

 

Etes-vous un grand lecteur ? Quels sont vos auteurs préférés ? (hum... j'imagine que vous allez me répondre Proust) ? 
 

J'aime lire, mais pour autant je ne me considère pas comme un grand lecteur (surtout quand je vois les lecteurs et lectrices passionnées de la blogosphère!!!) Mes goûts sont assez éclectiques. Je n'ai pas de chapelles. Il y a Proust bien sûr mais je peux tout de suite enchaîner avec un Douglas Kennedy! Les romanciers du XIXème : Flaubert Stendhal, Balzac... J'aime aussi beaucoup Borgès, Zweig. Je lis aussi depuis toujours beaucoup de polars et de thrillers que j'aime lire en anglais. J'ai un faible aussi pour Barricco... 

 

Comment avez-vous "atterri" sur les blogs littéraires ? Qu'en pensez-vous ?

 

"Atterri" c'est vraiment le mot car je ne connaissais pas les blogs littéraires. À la faveur des billets sur le livre, j'ai découvert un monde : animé par des passionnés mais dans un esprit d'échange, d'ouverture et de convivialité... Une certaine fraternité. Et puis des papiers très sensibles et très bien écrits! C'est rafraîchissant car on sent que le moteur de ces blogs c'est l'envie de partager, de faire connaître et de communiquer (ce qui hélas n'est pas toujours le cas dans la critique!!!). Donc longue vie à tous les blogs littéraire!!! 

 

Votre livre a un grand succès "bloguesque". Avez-vous également réussi à le faire connaître des libraires ? A t'il le succès commercial qu'il mérite ?

 

J'ai de la chance d'être soutenu par des libraires et des bibliothécaires qui ont eu un coup de cœur pour le livre et le "poussent" comme on dit. Grâce à eux le livre commence à trouver ses lecteurs. Oh! rien de gavaldesque ni de hérissonnien;) Mais grâce à eux,et au bouche à oreille des lecteurs passionnés - et grâce maintenant aux blogueurs comme vous! - le cercle s'élargit peu à peu... Du coup, je commence à rencontrer des lecteurs - je pars demain pour une "tournée" de quatre jours en Bourgogne pour le Prix des Lycéens - c'est un vrai bonheur... J'ai peut-être pas la quantité mais à coup sûr la qualité!!!

 

Avez-vous un autre roman en cours d'écriture ?

 

Oui, je suis en pleine immersion actuellement.


Je vous remercie beaucoup Monsieur Vacca. Nous attendons donc avec impatience votre prochain roman...

 

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