28 septembre 2007
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Editions de l'Ampoule, 178 pages
Cet été, je vous ai présenté Les Giètes de Fabrice Vigne. Séduite par le style de l'auteur, j'ai eu envie de lire TS, son premier roman. Ce livre avait fait l'unanimité au sein de mon comité de lecture à sa sortie, en 2003. Mais à l'époque, je n'avais pas été tentée de le lire.
L'histoire :
TS comme Tentative de Suicide…
Un adolescent hospitalisé (on devine rapidement la raison) tente de communiquer avec un "Monsieur Bernardini" que l'on suppose être un psy. Curieusement, le langage n'est pas aisé pour ce jeune garçon amoureux des mots, qui ne quitte jamais un vieux dictionnaire offert par sa grand-mère.
Devant les difficultés rencontrées par l'adolescent, Monsieur M. Bernardini lui suggère d'écrire. C'est ainsi qu'en partant de mots pris au hasard dans le dictionnaire, le jeune homme se dévoile peu à peu, racontant à demi-mots sa douloureuse histoire.
*
Un extrait :
Chapitre deux, j'ouvre donc à une page paire. C'est la 320, premier mot en haut à gauche :
Dure-mère : n.f. Anat. La plus extérieure et la plus forte des trois membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière.
Alors là franchement, je suis scié. J'avais l'intention dans ce chapitre de parler de ma mère et je tombe sur la "dure-mère". Une coïncidence pareille c'est à se faire pèter la caisse, j'avais raison de faire une confiance aveugle.
Mon avis :
J'ai trouvé beaucoup de points communs entre "TS" et "les Giètes", bien que l'un parle de la jeunesse et l'autre de la vieillesse : Les deux héros sont dotés d'un humour qui leur permet de pratiquer l'autodérision, même dans les moments les plus difficiles. Tous deux ont la passion des mots, passion qui les aide à vivre. Les deux romans traitent de sujets difficiles mais aucun n'est désespéré, ce que j'ai vraiment apprécié.
C'est un livre qui, je pense, doit plaire aux adolescents. Si la plupart des ados traversent une adolescence "normale", tous passent par des moments difficiles. J'imagine qu'ils peuvent s'identifier au personnage Luc ou retrouver certains de leurs camarades, rejetés parce que trop différents.
A nous adultes, le livre peut permettre de comprendre un peu mieux certains comportements qui nous laissent parfois perplexes.
Pour finir, une petite phrase extraite du livre, que j'ai trouvée très belle. J'aurais pu en choisir d'autres, il y a plein de petites merveilles.
"Les mots ont des rapports invisibles entre eux parce que tous les mots qui existent, finalement, ne sont jamais construits qu'avec les mêmes vingt-six lettres."
Un très beau livre, poignant et intelligent.
Je n'ai trouvé aucun billet se rapportant à Fabrice Vigne dans le "google-blogs de lecture" de Camille. Quelqu'un passant par ici aurait-il lu un de ses livres ?