Actes Sud janvier 2013 - 273 pages
"Aujourd'hui, je me donne le droit de douter. Le doute n'est pas réservé aux croyants.
J'ai besoin d'autres êtres humains, comme moi, doutant, s'égarant, pour m'approcher de ce qu'est la vie. Parce que je suis vieux. Les religions ne m'intéressent pas. Ceux qui sont sûrs d'un dieu ou de l'absence d'un dieu ne me sont d'aucune aide. J'ai besoin de confronter mon doute à d'autres, issus d'autres vies, d'autres cœurs. J'ai besoin de frotter mon âme à d'autres âmes aussi imparfaites et trébuchantes que la mienne.
Je ne cherche à être sûr de rien mais je veux trouver la forme juste de mon doute. Simplement cela. Humblement. Je ne suis pas un grand philosophe. Je ne cherche rien pour les autres. Juste une façon de rester vivant. À ma façon".
Octave Lassalle a perdu sa fille unique il y a longtemps. Elle avait 19 ans et croquait la vie à pleines dents. Cette disparition a fait voler son couple en éclats. Aujourd'hui âgé de quatre-vingt-dix ans, Octave cherche le chemin de la sérénité et l'acceptation de la mort de sa fille. Pour l'accompagner dans sa fin de vie, il s'entoure d'une équipe, choisie avec soin. Ces quatre personnes se relayent jour et nuit pour l'accompagner. Toutes possèdent, dans la maison du vieil homme, une chambre dans laquelle elles peuvent choisir de rester une fois leur journée (ou nuit) accomplie.
Peu à peu des liens se tissent entre les accompagnants et l'ancien chirurgien mais également entre les accompagnants entre-eux. Le miracle espéré par Octave Lasalle prend forme et le souvenir de la jeune disparue trouve sa place grâce au au talent d'Hélène, artiste peintre. L'apaisement recherché par le vieil homme devient réalité, preuve que le profane peut lui aussi apprivoiser la mort...
J'ai acheté cet ouvrage à sa sortie mais j'attendais d'avoir du temps devant moi pour m'imprégner de chaque phrase, sans précipitation. Je l'ai donc lu très lentement, savourant chaque ligne, prenant le temps de la réflexion. Si vous êtes tenté, vous aussi par cet ouvrage, je vous conseille d'en faire autant.
La prose de Jeanne Benameur ne se dévore pas. Elle se déguste...
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