Les allusifs - 2008 130 pages
Traduit de l'espagnol (Colombie)
Antonio Ungar est un jeune auteur Colombien. "Les oreilles du loup" est le premier de ses ouvrages traduit en français.
Que reste t'il de notre petite enfance ? De vagues souvenirs, quelques sensations, des impressions… En partant sans doute de ses propres souvenirs, Antonio Ungar se met dans la peau d'un garçon de trois ans à cinq ans et imagine ce qu'il peut vivre et penser.
Le narrateur est un garçonnet un peu sauvage qui adore courir dans la savane et grimper aux arbres. Quand la vie réelle ne lui convient pas, il s'en invente une autre comme aiment le faire les enfants. Il se prend pour un tigre ou voit dans sa sœur un petit chat. L'école, ce n'est pas ce qu'il préfère, surtout quand pour se défendre il doit taper sur les autres et que résultat des courses, il se fait renvoyer.
Au début du livre, il est très triste :
"Je pleure et quand je n'ai plus de larmes, je me retourne et je vois que papa est beaucoup plus fatigué que le véritable, qu'il est plus vieux. Je voudrais que papa soit là, mon papa, le véritable, pas ce vieux type défait".
Mais peu à peu il se console quand sa maman reprend goût à la vie. Aux jours sombres de la séparation de ses parents succèdent des jours plus clairs. La gaieté revient dans le trio constitué désormais de la mère, du petit garçon et sa jeune sœur et le périple qu'ils ont entrepris à travers le pays devient de plus en plus joyeux.
C'est un joli livre, très poétique. Chaque chapitre est construit comme une nouvelle qui plonge le lecteur dans l'univers du petit garçon. J'ai bien apprécié cette virée insolite dans la Colombie d'un jeune enfant même si parfois, j'ai été un peu déroutée par la frontière très mince entre le rêve et la réalité.
Merci à Babelio et aux Editions "Les Allusifs" pour cette jolie découverte.