2 janvier 2007
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Myriam, fantaisiste et épicurienne, vient d’ouvrir un restaurant qu’elle a nommé « chez moi » Elle y habite, n’ayant pas les moyens de s’offrir un logement. Après un démarrage chaotique, ce restaurant « pas comme les autres » commence à trouver sa clientèle et une certaine rentabilité, en partie grâce à l’aide providentielle d’un jeune homme dévoué qui l’incite à garder les pieds sur terre.
Malgré ce succès presque inespéré, Myriam souffre en silence. Elle a commis un acte inavouable, il y a quelques années, qui lui a valu l’exclusion de sa famille. Les blessures du passé ne sont pas refermées. La journée, elle se démène pour préparer ses recettes avec beaucoup d’amour et de poésie, cachant comme elle peut la douleur qui ronge. Mais la nuit elle craque et se souvient de ce fils, qui a certainement grandi depuis ce jour où...
Petit extrait qui donne le ton du livre :
Mon restaurant sera petit et pas cher. Je n'aime pas les chichis. Il s'appellera Chez moi, car j'y dormirai aussi ; je n'ai pas assez d'argent pour payer le bail et un loyer.
On y mangera toutes les recettes que j'ai inventées, celles que j'ai transformées, celles que j'ai déduites. Il n'y aura pas de musique - je suis trop émotive - et les ampoules qui pendront du plafond seront orangées. J'ai déjà acheté un réfrigérateur géant Avenue de la République. Ils m'ont promis un four et une table de cuisson bon marché. « C'est pas grave si c'est rayé ? » -
On y mangera toutes les recettes que j'ai inventées, celles que j'ai transformées, celles que j'ai déduites. Il n'y aura pas de musique - je suis trop émotive - et les ampoules qui pendront du plafond seront orangées. J'ai déjà acheté un réfrigérateur géant Avenue de la République. Ils m'ont promis un four et une table de cuisson bon marché. « C'est pas grave si c'est rayé ? » -
« Pas grave du tout ! Je suis moi-même assez rayée. » Le marchand ne rit pas. Il ne sourit pas. Les hommes n'aiment pas les femmes qui se dévaluent.
Mon avis :
Je rejoins les avis élogieux que j'ai lus et entendus. J'ai dévoré ce livre d'une traite. Je ne pouvais pas quitter Myriam.
Cette femme est pleine de contradictions et c’est ce qui la rend si attachante. Elle se donne beaucoup de peine pour son restaurant et le met pourtant en péril. Elle se bat pour trouver le bonheur et quand il pointe le bout de son nez, elle le fuit pour ne pas souffrir.
C’est un roman où se côtoient sans cesse les joies et les peines. Ou les situations amusantes sont suivies de souvenirs douloureux. L’optimisme de Myriam prend toujours le dessus, ce qui donne au livre une atmosphère plutôt légère.
A travers ce portrait de femme, Agnès Desarthe explore formidablement bien la complexité du sentiment maternel, qui peut être à l'origine de grandes souffrances pour les femmes.
J’ai adoré l’ambiance très cosy de ce Chez-moi. Les amoureux de la cuisine se régaleront à l’évocation de mets qui donnent l’eau à la bouche. Ceux qui ont rêvé un jour d’ouvrir un restaurant vivront leur rêve par procuration (les soucis en moins !).
A savourer avec gourmandise comme les mets délicieux que concocte Myriam à ses amis clients.
Florinette et Lily (entre autres) ont lu ce livre. Je ne suis pas encore tout à fait au point avec l'utilisation des liens, alors ce sera pour une prochaine fois !