L'éditeur - 184 pages - juin 2010
Le narrateur est coursier chez Gallimard dans les années 50. Le lundi 6 décembre 1954, la maison d’édition est en ébullition, le prix Goncourt est sur le point d’être décerné. Notre coursier en profite pour s’offrir une journée tranquille, en s’acquittant du strict minimum (une course programmée chez l’écrivain Céline). Il commence par rendre visite à son meilleur ami, puis se promène dans Paris. Il rencontrera aussi un ami d'avant. Durant cette journée, il laisse vagabonder ses pensées. Son expérience chez Gallimard ne lui déplait pas, mais il ne s’épanouit pas complètement, souffrant d’être « le fils de » (son père occupe un poste important dans la célèbre maison d'édition). Il n’est pas très à l’aise non plus avec sa semi-juidéité. Au terme d’une journée passée à faire le point sur sa courte vie, il décidera de prendre son destin en main…
La découverte du milieu littéraire de l’époque m’a intéressée, tout comme le passage relatant la visite du jeune homme à l’écrivain Céline mais ce que j’ai apprécié le plus dans ce livre, ce sont les très belles pages consacrées à l’adolescence du narrateur. Une adolescence perturbée par un statut de juif pendant la guerre, mais riche en sensations nouvelles, démultipliées par le contexte singulier de l’époque. J’ai trouvé particulièrement émouvant et bien écrit l’éveil de la sexualité du jeune homme. La balade colorée dans le Paris des années 50 est très agréable également. Un détail… si quelqu’un pouvait m’éclairer sur le sens du dernier mot du livre, que je ne sais trop comment interpreter…
L’auteur de ce beau roman initiatique, libraire, est le petit-fils d’un des créateurs de NRF. Son grand-père serait sûrement fier de lui…
L'avis de Mango