En 1992, l’acquittement des policiers coupables d'avoir passé à tabac un citoyen noir a mis Los Angeles à feu et à sang pendant six jours. Ce fait historique constitue le point de départ de l'histoire que nous raconte avec beaucoup de talent Ryan Gattis.
Le premier personnage que nous rencontrons, Ernesto Vera, est victime d'un règlement de compte entre deux gangs, bien qu'il ne soit pas directement impliqué dans leurs histoires. Telle une série de dominos qui s'écroulent les uns après les autres, seize autres personnes vont voir leur vie basculer en cascade. La plupart des personnages sont des membres de gangs ennemis mais nous découvrons également le témoignage d'un pompier et celui d'une infirmière. Ces deux témoignages sont les chapitres du livre que j'ai préférés, sans doute parce qu'ils apportent un peu recul et de "normalité" dans un récit très éprouvant.
C'est un roman assez prenant mais qui demande toutefois une certaine attention, notamment parce que les personnages sont nombreux et qu'ils sont pour la plupart affublés de pseudonymes. Sans parler de leur appartenance aux différents gangs, qu'il faut mémoriser. Fort heureusement, le roman est bien construit et des repères nous sont donnés en début de chapitres.
Lire ce roman est une expérience très particulière car l'auteur nous plonge en immersion totale dans une ville qui a perdu les pédales. Les membres des gangs sont à cran, prêts à tout, rien de les retient. La violence est omniprésente et je dois dire que cette escalade de brutalité m'a prise aux tripes plus d'une fois.
Autre point fort du roman, le style de l'auteur, assez remarquable. Le langage est très oral mais l'écriture aucunement relâchée. La traduction coule de source.
Une lecture éprouvante mais qui en vaut la peine.
Participation au mois américain, chez Titine
L'histoire se passe en Californie. J'avance tout doucement dans mon challenge (3/50).
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Fayard.