Gallimard - 2009 - 233 pages
NOUVEAUTE 2009
Francis, écrivain à succès, a vu mourir sous ses yeux sa femme et sa fille aînée. Les années qui ont suivi le drame ont été particulièrement pénibles, on peut s'en douter. Alice, sa plus jeune fille, ne lui a pas facilité la vie, usant et abusant des paradis articifiels. Après avoir touché le fond, elle a fini par se ressaisir, menant parallèlement une vie d'actrice et de mère de famille. Francis s'est remarié, tout va donc à peu près bien pour lui, jusqu'au jour où Alice disparaît mystérieusement, le plongeant dans une angoisse terrible. Après de longues semaines sans nouvelles, Francis découvre la vérité sur la disparition de sa fille…
J'ai trouvé presque attachant le personnage de Francis, sexagénaire meurtri par la vie, sans être aigri pour autant. Ce qui le sauve, sans nul doute, c'est une pratique de l'autodérision qui lui permet de garder le recul nécessaire pour ne pas plonger. Il n'est pas parfait, Francis : nombriliste, souvent nonchalant, jaloux et rancunier de surcroît (sur ce dernier point, on le comprend) mais j'ai bien aimé son regard ironique sur le couple vieillissant, sur le poids de la famille que l'on traîne toute une vie, pour le meilleur et pour le pire… J'ai un peu moins aimé les états d'âme de l'écrivain en quête d'inspiration, peut être parce que l'on sent un peu trop Djian derrière lui ? On peut imaginer que Francis, c'est un peu (beaucoup ?) Philippe.
L'histoire m'a accrochée dès le début et j'ai aimé l'ambiance, avec en toile de fond le Pays Basque en hiver. Je n'avais jamais lu Philippe Djian. J'ai apprécié son style "brut de décoffrage" ainsi que les non-dits qui permettent au lecteur de faire un bout de chemin sans tout comprendre immédiatement. C'est un roman noir, qui laisse pas indifférent. Une semaine après avoir fini ma lecture, j'y pense encore, je me pose des questions sur la psychologie de Francis. J'imagine bien une adaptation pour le cinéma.
Les avis de Monsieur Bellesahi - Cuné - Amanda - Thom - Lily
Si vous voulez lire une critique assassine (et à mon sens ridicule) de ce livre, c'est là. (en bas de la page)
Je remercie Véronique Laury .