L’homme barbelé est un personnage à deux facettes. La bonne, il l’a réserve aux copains. A la guerre (il en a fait deux), il n’a jamais hésité à risquer sa peau pour l’un de ses camarades. La guerre, en fin de compte, peut-être bien qu'il aime cela. L’autre facette est moins glorieuse : Ferdinand est un tyran au sein de sa propre famille, inacapable de la moindre affection envers ses proches. Le jour où la gestapo l’arrêtera, un de ses fils lâchera cette phrase terrible dans le contexte : « Enfin une journée tranquille ».
L’idée de ce portrait est intéressante, le personnage est suffisamment atypique pour qu’on ait envie de comprendre qui il est. Bâti sous forme d’enquête à la fois familiale et historique, ce livre aurait pu me captiver, comme l’a fait l’origine de la violence de Fabrice Humbert, dans un registre similaire. Mais cela n’a pas fonctionné. J’ai lu sans désintérêt les passages consacrés à la vie familiale de Ferdinand et le voyage de la narratrice à Mauthausen, mais j’ai décroché dans la longue partie consacrée à la guerre de 14-18. Trop de descriptions de la guerre, déconnectées de l'histoire de Ferdinand. Pour tout dire, j’ai sauté des pages tellement j’avais hâte d’en finir. Sur les six livres de la sélection du prix Landerneau, c’est le seul qui ne m’a pas plu.
Ce livre a obtenu de bonnes critiques de la presse, moins de la blogosphère :
Clarabel, Cathulu, Caro[line] et Papillon n'ont pas accroché.