Edition de l'Olivier - 191 pages - mai 2014
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Il m'est arrivé une chose étrange avec ce recueil de nouvelles... Les quatorze histoires qui le composent ont refusé de s'imprimer dans ma mémoire. Au fil de ma lecture, sitôt lues, Sitôt oubliées. J'ai fini hier soir les deux dernières nouvelles et ce sont les seules dont je me souvienne (et encore, en faisant un effort). La 4ème de couverture parle de nouvelles étourdissantes. D'une certaine façon, c'est le cas en ce qui me concerne !
En dehors du fait que je les ai oubliées au fur et à mesure, je n'ai rien à reprocher à ces nouvelles, lues avec plaisir (mais un poil d'agacement tout de même de les oublier si vite). Pour écrire ce billet j'ai relu certains passages en cherchant des points communs à ces histoires. Ce qui saute aux yeux, c'est qu'elles sont écrites à la première personne du singulier. Le narrateur raconte un épisode de sa vie où il a pris conscience de l'absurdité de son existence ou du "caillou dans la chaussure" qui le gênait pour avancer dans la vie. Certaines nouvelles sont à la limite du surnaturel, d'autres sont plus réalistes. Les narrateurs ont souvent un humour "pince sans rire".
Un extrait de la dernière nouvelle, qui donne son titre au recueil et le ton des nouvelles :
"Et toi tu fais quoi dans la vie ?
- Je suis historienne.
- Ah, prof d'histoire? (Léger soupir désabusé dans la voix.)
- Non, enfin, j'enseigne, mais je fais surtout de la recherche. (L'interlocuteur bâille, il a envie de changer de conversation, peut-être va-t-il prétexter l'urgence d'aller remplir nos verres.) J'organise des colloques.
- Ah ouais, sur quoi?
- Sur la Shoah."
Et là, il se passait quelque chose. Quelque chose d'atroce. La tête que faisaient les gens quand je leur disais ça était un évènement en soi, une œuvre, un kaléidoscope. La grimace n'était pas toujours la même. Sa variété constituait une menace. Parfois je pensais à faire un catalogue. Irais-je jusqu'à l'exposition? me demandais-je. Je me promènerais alors avec un appareil photo et, au moment où je décocherais ma réponse, j'appuierais sur le déclencheur. L'exposition aurait pour titre : La tête que font les gens quand je leur dis que je travaille sur la Shoah.
Un recueil agréable à lire, une jolie plume mais pourquoi n'ai-je pas réussi à retenir ces histoires ?
Les avis (très positifs) de Clara - Cathulu
Merci à entrée livre pour ce partenariat.