Audiolib 2017 - 9 h 20 - lu par Rachel Arditi
Ce roman est inspiré du terrible meurtre perpétré dans les années 60 par les membres de la secte de Charles Manson (pour mémoire, l'épouse de Roman Polansky, enceinte de 8 mois et demi, avait été sauvagement assassinée ainsi que d'autres personne). Le meurtre en lui-même, bien qu’au centre de l’histoire, n'est décrit qu'assez brièvement à la fin de l'ouvrage. Je préfère le préciser d'emblée pour ne pas effrayer ceux qui, comme moi, fuient les histoires gores.
L'adolescente que nous suivons tout au long de l'histoire, Evie, n’existe que pour les besoins du roman. Ce regard distancié nous permet de prendre un peu de recul par rapport aux faits historiques. Au début du roman, Evie est une femme d’âge mûr qui se souvient de la période où elle a fréquenté la secte de Charles Manson.
Un été, désoeuvrée et mal dans sa peau, Evie avait échangé quelques mots avec un groupe de filles dans la rue. Fascinée par la liberté des adolescentes et par leur allure hippie, elle les avait suivies jusqu'au ranch où ces filles vivaient sous la "protection" d'un homme, Russel (alias Charles Manson). La jeune fille s'était liée d'amitié avec la séduisante Suzanne Atkins, qui avait quelques années de plus qu'elle (Suzanne, contrairement à Evie, n’est pas un personnage de fiction. Elle est connue pour avoir joué un rôle actif dans le déroulement du meurtre).
L'auteur nous permet de comprendre comment s’est opéré l’embrigadement d’Evie et pourquoi la jeune fille a refusé de voir ce qui se tramait dans ce ranch et notamment dans le lit de Russel. Aveuglée par le charisme du gourou et sous l'emprise de Suzanne, elle s'est mise au diapason de la vie de la secte. Fort heureusement pour elle, le soir du meurtre, elle a été exclue de l'opération. Evie a passé sa vie à se demander si elle aurait été capable de passer à l’acte. Cette question la taraude encore.
L'histoire commence très lentement. Le rythme finit par s'accélérer et la lecture devient plus addictive. J'émettrai un petit bémol sur choix de la lectrice. Cette dernière a une voix très jeune qui colle bien avec l'adolescente mais pas avec la femme d’âge mur qui relate l’histoire. J'ai eu un peu de mal, au départ, à faire le lien entre cette jeune voix et la narratrice qui ne l'est plus.
En dépit de ces bémols, je conseille la lecture de ce roman (en papier ou en audio) C'est un portrait d'adolescente qui sonne juste. Sans avoir vécu d'expérience similaire, il est facile de s’identifier à Evie.
Les avis de Sandrine - Enna - Estelle - Valérie
Lu dans le cadre du Prix Audiolib 2017