Arléa - janvier 2021 - 256 pages
Claire, la quarantaine sans conjoint ni enfants, se rend dans la maison de vacances familiale dont elle a hérité, avec la ferme intention de la vendre. En arrivant sur les lieux, une macabre surprise l'attend. Cette évènement inattendu fait remonter à la surface un tas de souvenirs enfouis. La vente de la maison passe au second plan. Il faut d'abord répondre aux questions de la police...
Plus que l'intrigue policière, c'est le cheminement de Claire qui est au centre de l'histoire. Cette femme, enkystée dans le passé, est sans projet pour l'avenir. Elle vit seule à Paris, exerce un métier alimentaire et ne semble pas avoir d'amis. Elle n'a pas tourné la page d'une histoire familiale comme il en existe tant, avec ses secrets et ses non-dits.
Très honnêtement, j'ai préféré à Claire l'autre personnage de l'histoire, la maison. Je l'ai imaginée avec sa vue sur mer et son charme suranné, attendant que sa propriétaire réalise à quel point elle avait de la chance de posséder un tel lieu (même si les villas d'à côté en jettent davantage). Je n'ai pas trouvé Claire très attachante. Au fil de l'histoire, nous la sentons toutefois évoluer et aller un peu plus vers les autres. Elle ouvre enfin les yeux.
"Et je comprenais qu'une maison, ce n'était pas seulement des murs, un toit et des souvenirs de famille, doux ou cruels, mais aussi le pays où elle a été plantée. La maison de Bretagne, c'était la Bretagne, sa lumière, ses couleurs, ses parfums ! Et ses gens, surtout ses gens, qui en sont l'âme vive, avec leur gentillesse, leur simplicité, leur énergie. Sans eux, elle n'existerait pas, ma maison ! "
Marie Sizun a beaucoup de talent pour décrire les lieux et les ambiances. Son écriture est très cinématographie. "La maison de Bretagne" n'est pas mon roman préféré de l'auteur mais j'ai toutefois passé un agréable moment de lecture, un peu hors du temps.
Un roman au charme suranné.